Durant l'âge d'or du J-RPG, Squaresoft était sans contestation le firme maîtresse du genre au niveau international. Déployant des moyens colossaux afin d'utiliser au mieux les capacités techniques de la plate-forme choisie, chaque épisode apportait son lot de nouveautés et s'imposait comme référence graphique. D'abord vitrine de la Super Nintendo puis de la Playstation, la saga connue pour moi son ascension avec cet épisode, maîtrisé presque de bout en bout; nous plongeant dans un univers à la fois très fantaisiste et pourtant si cohérent.
Après une introduction dantesque, " théatralisée " à la manière de l'opéra dans FF VI : ce qui saute aux yeux est clairement l'esthétisme défini pour le soft. Entre les magnifiques cartes postales que sont les décors pré-calculés : oscillant entre technologies et architectures anciennes, les protagonistes réussis au style se rapprochant du Super Deformed, et les cinématiques qui restent de bonne facture encore aujourd'hui... Tout est bien géré dans un style plus enfantin qu'à l'habituée, qui ne décrédibilise pas pour autant les enjeux de l'histoire.
Amené comme une petite nouveauté à l'époque : l'Active Time Event, moyen qui consiste à mettre en scène les personnages secondaires dans le but de nous montrer ce qu'ils font pendant que nous vaquons à nos occupations (dans le cadre de la trame principale toujours) est en faite assez anecdotique. C'est simplement un système de narration permettant d'en apprendre plus sur ceux qui vous accompagneront, dans un ton généralement plus comique. Tout ça amplifie la narration mais n'est pas un réel ajout, juste un prétexte à la soit disant nouveauté.
J'en viens à ce qui est pour moi le seul point négatif de FF IX : la lassitude qu'amène les combats, très classiques, trop peut être... avec un principe se rapprochant du Limit Break du VIIème opus, une fois un certain seuil de dégât subi. Pas très original, sans compter que la musique est assez redondante, pouvant rendre le tout chiant à la longue. Dommage, car les autres thèmes sont vraiment bons.
Le jeu peut se faire très vite mais est pourtant complet et peut prendre en haleine un moment si on souhaite apprendre toutes les compétences, créer un maximum d'objets et équipements pour optimiser sa team, etc... Mais le plus intéressant reste le principe de la collection de cartes (introduit avec le VIIIème et amélioré). J'adorais agresser le moindre passant pour lui proposer une partie...
Ce IXème épisode est pour moi le point culminant dans l'ascension de SquareSoft. Le coté sombre et écolo du VII m'avait happé (me faisant découvrir la série par la même occasion), les amourettes du VIII m'avaient quelques peu saoulé, pour finir par ce dernier qui revient aux sources, concluant la trilogie Final Fantasy sur PS1 de fort belle manière. Une tragi-comédie grandiose malgré la platitude des combats.