FF6 est l'un des épisodes majeurs de la saga, pour ne pas dire le tout meilleur. Pour s'en convaincre il est bon de revenir en arrière et voir à quel point a-t-il transcendé toute la saga, au point de devenir un titre culte, au même titre qu’un certain FFVII, qui le suivra quelques temps plus tard.
Que l’on regarde les trois premiers volets de Final Fantasy parus sur Famicom, ou même les deux suivants sortis sur Super Famicom, on était à chaque fois en présence de RPG certes excellents, mais foncièrement classiques dans leur approche. À ce sujet, Final Fantasy V était un bel exemple de cette situation. Une mécanique bien huilée, une réalisation qui utilisait honnêtement les capacités de la console, mais un certain manque d’audace et d’originalité qui empêchait e titre de se démarquer du reste de la production d'antan.
FFVI arrivait donc à point nommé pour surprendre les joueurs de la plus belle des manières. Graphiquement, cet opus est splendide, proposant des graphismes très travaillés, couplés à des animations irréprochables. Aucun épisode précédent de la saga, ni même aucun autre RPG de l’époque ne pouvait se targuer d’une telle réalisation technique. Sans trop se tromper, on peut même affirmer que c’est à partir de ce sixième épisode que la volonté d’impressionner à chaque fois le joueur est devenue une des marques de fabrique de la saga Final Fantasy.
Maintenant, et c’est peut-être le point le plus important, en marge de l’aspect purement technique, Final Fantasy VI allait aussi être révolutionnaire sur le plan du scénario. l’aventure qui y est décrite est nettement plus torturée que dans les épisodes précédents, faisant la part belle aux situations tragiques et au développement des états d’âmes des protagonistes. Plutôt que de relater, de manière linéaire, les péripéties d’un héros principal entouré d’un petit groupe de persos secondaires, Square développe ici la personnalité d’une bonne dizaine de personnages. Exit donc le RPG en mode heroic-fantasy playmobil, où les protagonistes sont tous stéréotypés au possible et constamment emprunt de bons sentiments, ici on est face à un chef-d'œuvre profondément adulte.
Que ce soit donc sur la forme ou sur le fond, on voit que tous les éléments étaient réunis pour faire de Final Fantasy VI un épisode hors du commun, revendiquant ouvertement une orientation plus mature, couplée à un côté "grand spectacle". Le succès de cette formule auprès des joueurs sera tel que les épisodes suivants se calqueront aussi sur le même principe avec plus ou moins de réussite. Le scénario et l’aspect technique prenant chacun autant d’importance pour essayer de faire vivre au joueur une aventure inoubliable.