Final Fantasy VII
8.4
Final Fantasy VII

Jeu de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment (1997Nintendo Switch)

J’ai une relation particulière avec le jeu de Squaresoft. Comme tant d’autres me dira-t-on. À la différence notable que je ne l’ai pas connu à sa sortie en 1997 sur Playstation. Je n’ai donc pas vécu le choc qu’ont pu ressentir les joueurs à l’époque et je n’éprouve pas de nostalgie envers le jeu d’origine.


Moi j’ai fait la connaissance de Cloud et sa clique en 2005 avec le film Advent Children, qui se trouvait parmi une poignée de DVD empruntés au vidéo club. Les Créatures de l’esprit avait été un film très plaisant, alors cet autre long métrage Final Fantasy me faisait très envie. Et effectivement, il était aussi chouette que l’autre. Par contre je n’ai pas compris grand chose… Les personnages du film se connaissaient tous et avaient un passif avec d’autres éléments de l’intrigue. Malgré une introduction exposant les éléments essentiels, l’ensemble donnait l’impression de faire sans cesse référence à des choses déjà connues du spectateur, la phrase de l’équipe du film en ouverture étant par ailleurs suffisamment explicite à ce sujet. Cela dit, ce n’est pas parce que j’ai été largué la majeure partie du temps que je n’ai pas apprécié ce que j’ai vu. Bien au contraire ! L’univers dépeint dégageait quelque chose de singulier et d’intriguant, les personnages avaient de la gueule. Le mystérieux Cloud à la coiffure invraisemblable, l’épée encombrante et l’esprit tourmenté, est vite devenu une figure très inspirante pour le jeune adolescent impressionnable que j’étais, en plus d’être la première figurine de « collection » que je me suis procuré. Le contenu bonus inclus dans le DVD et les recherches que j’ai effectuées ensuite, motivées par une curiosité grandissante, m’ont vite fait comprendre que j’avais raté un jeu vidéo entier. Et que la série « Final Fantasy », découverte par la même occasion, avait de belles choses à offrir.


Quelques années se sont écoulées, durant lesquelles je me suis demandé comment mettre la main sur ce jeu. Le « retrogaming » n’était pas aussi accessible à cette époque et je ne pouvais guère que compter sur mon entourage direct pour obtenir des pistes. Un beau jour, un camarade m’a cédé le premier disque, seul élément qu’il lui restait de son exemplaire du jeu. Mais il me fallait également la console, la Playstation familiale ayant été auparavant revendue afin d’investir dans les machines modernes.
D’autres années ont passées. Les éditions Pix’N Love ont sorti un bel ouvrage présentant l’univers du jeu et retraçant les étapes de sa création, que je me suis empressé de dévorer. J’ai pu ainsi avoir un joli aperçu de ce qu’était l’œuvre de Square.
D’autres années encore se sont écoulées, jusqu’au jour où je parviens à me procurer une Playstation 2 d’occasion avec la ferme intention de rattraper mon retard sur la série. Hélas, Final Fantasy VII est de ces jeux très onéreux. Heureusement j’ai pu emprunter l’exemplaire d’un ami étudiant. Enfin ! Enfin je posais la main sur ce jeu tant désiré ! Et c’est donc dans l’intimité de mon appartement d’étudiant que je découvris FF VII, aussi brut que me le permettait le matériel que j’avais à disposition. Le jeu a vieilli, mais conserve un charme indéniable avec ses décors pré-calculés, ses personnages déformés et cette ambiance de J-RPG. Le système de tour par tour et les combinaisons de matérias sont suffisamment accessibles pour me permettre de progresser quelques heures sans difficultés notables, mise à part l’absence de sauvegardes automatiques que je considère quasiment indispensable à une bonne expérience de jeu, chose qui n’était pas courante à l’époque faute d’une technologie adéquate. Malgré les qualités du jeu, l’univers mature et sombre que l’on m’a vendu depuis Advent Children se faisait plutôt discret (un combat contre une maison mécanique, sérieusement ?) et le combat contre Dyne eu raison de ma patience. J’ai horreur de perdre du temps à monter de niveau en boucle afin d’accéder à des statistiques suffisamment élevés pour progresser. Ainsi, je me séparais du jeu en bons termes. Connaissant déjà son histoire et ses secrets, j’estimais avoir eu un aperçu suffisant de l’œuvre d’origine. Malgré tout, une légère frustration persistait.


Même après être parvenu à me procurer un exemplaire à moi, quasiment neuf, je n’ai jamais pu trouver le courage de poursuivre ma partie tant le système de jeu me rebute. Jusqu’au jour où ma Nintendo Switch, LA meilleure plateforme de jeux pour moi, a accueilli sa propre version. Les graphismes lissés, les options de confort pour la progression et la suspension d’application permettant de mettre le jeu en pause constituaient de sérieux arguments pour un profil comme le mien. L’occasion était bien trop belle pour passer à côté. Ayant bouclé le jeu il y a quelques jours, il est évident que je n’aurai jamais pu aller jusqu’au bout sans ces ajouts rendant la jouabilité bien plus accessible. Attention cependant à ne pas tomber dans le piège de la facilité en esquivant tous les combats aléatoires. Il est nécessaire de monter de niveaux progressivement afin d’obtenir une quantité de points de vie suffisante pour survivre face à certains boss jalonnant le parcours du jeu. En effet le mode invincible ne permet pas d’esquiver les attaques, seulement de faire remonter automatiquement la jauge de points de vie (en plus des autres jauges). En cas de dégâts supérieurs aux points de vie totaux d’un personnage, le k.o. sera la seule issue possible. Le retrait des combats aléatoires est surtout utile pour faciliter l’exploration et les allers-retours parfois nécessaires pour s’orienter ou pour atteindre les coffres. En outre, l’augmentation de la vitesse du jeu permet des déplacements plus rapides à travers les zones vastes ou déjà visitées, ou encore de faire des montées de niveaux successives inhérentes à ce type de jeu en très peu de temps. Enfin, les points de sauvegardes étant irréguliers, la suspension d’application permise par la console fut très utile pour suspendre la partie à tout moment sans abandonner sa progression.


Je suis et resterai probablement réticent aux systèmes de jeux en tour par tour. De plus l’évolution de la difficulté dans le jeu n’est pas très lisible, il m’est certaines fois arrivé de tomber sur un ennemi très puissant après avoir enchaîné une dizaine d’autres ennemis au niveau convenable, sans aucune information m’indiquant ce risque et sans point de sauvegarde juste avant pour me permettre de faire évoluer mon équipe. Sans l’option d’invincibilité, j’aurai dû reprendre à plusieurs reprises une ancienne sauvegarde me faisant ainsi perdre une progression de plusieurs dizaines de minutes, ce que je trouve très mal foutu. Et les combats aléatoires auraient été une source d’agacement permanent sans l’option permettant de les désactiver.
Malgré tout, FF VII a ce charme fou des J-RPG qui nous racontent de belles et longues aventures, avec des boîtes de dialogues à l’ancienne et des personnages minimalistes. Sa traduction française est connue pour être d’une qualité discutable, elle l’est parfois, sans pour autant empêcher de suivre et d’apprécier l’histoire. Cloud, Barret, Tifa et le reste de l’équipe forment une bande de personnages extrêmement attachants et ça a été un vrai plaisir de les accompagner dans leur périple à travers cet univers si particulier.


C’est ainsi que, 14 années après mes premiers émois devant la découverte du film faisant office de suite, je pu enfin me plonger du début à la fin dans ce rêve de gosse, cloîtré chez moi en pleine semaine de quasi canicule pour, enfin, à mon tour, assister à la fameuse mort d’Aeris, poursuivre Sephiroth aux quatre coins du monde et surmonter la menace apocalyptique du météore. L’attente aura été très longue. Mais la découverte n’en aura été que plus savoureuse. Et mon revisionnage du film fût encore meilleur, avec un tout autre regard enrichi par mon expérience sur l’aventure d’origine.


Comme beaucoup d’autres personnes j’attends les différents chapitres du remake avec beaucoup d’envie. Non pas pour rejouer dans de meilleures conditions à un jeu que j’aurai fait il y a 20 ans, mais pour faire l’aventure avec les personnages que j’ai visuellement découvert dans Advent Children, soit ma projection mentale initiale de Final Fantasy VII.

Vakarius
7
Écrit par

Créée

le 12 juil. 2019

Critique lue 114 fois

Vakarius

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