[Contient des spoilers]


Je n'ai pas dû rejouer à ce jeu depuis au minimum quinze ans, avec la traduction française d'origine (ici je joue sur la version anglaise du GamePass) et j'en gardais un souvenir confus du genre bon jeu, bon JRPG mais pas mon Final Fantasy préféré, je ne l'ai fait qu'une fois à l'époque d'ailleurs.


Le plot écofasciste en mode la fin justifie les moyens (comme tuer des milliers de pauvres à Midgar pour "sauver la planète" en détruisant toute technologie, le remake est vraiment de droite à ce sujet d'ailleurs) n'est qu'un prétexte pour parler de problèmes d'identités dans tous les sens s'étendant à l'intégralité du casting, bons comme mauvais protagonistes. Le scénario se tient mais vraiment ce qui fait la richesse du jeu, c'est sa palette d'énormes losers avec un pouvoir limité voire absent sur les évènements et les manipulations bizarres sur une forme de vie extra-terrestre qui provoquent la chute de la planète.
Si on omet l'épilogue, la fin est assez clair à ce sujet: Sephiroth est mort et le météore n'a détruit que la ville des péchés mais la planète va quand même mourir à plus ou moins long terme car les dégâts causés sont irrémédiables.


Il fallait quand même pas mal de couilles pour réussir à écrire un personnage principal qui se présente d'abord comme la caricature du mercenaire autiste et super balèze mais n'est en fait qu'un énorme raté de la vie qui n'a jamais pu intégrer l'élite de l'armée, dont la force n'est que la conséquence d'expériences ratées sur sa personne et qui a juste endossé la vie et les souvenirs de son ami Zack (ainsi que son épée, conseil: retournez à Nibelheim, dans le laboratoire, une fois que Cloud a retrouvé ses souvenirs pour accéder à une scène cachée sur leur évasion) pour survivre à sa honte personnelle et aux traumatisme subis.
C'est très rigolo de noter que tous les autres personnages de l'équipe sont exactement du même tonneau, même le grand méchant du jeu se fait happer dans un délire de supériorité raciale pour régler avant tout ses mommy issues. Le seul personnage qui ne soit pas complètement pathétique (et sauve d'ailleurs tout le monde à la fin selon ses prédictions) c'est Aerith qui se fait quand même buter comme une merde à la fin de la première partie du jeu.


À part ça, certes les graphismes sont dignes de la beauté attendue en 1997 mais le jeu survit esthétiquement grâce au design rough et sombre de ses environnements et de son bestiaire qui va du classique dragon, aux soldats, à des monstres bizarroïdes, zombifiés ou complètement délirants comme une maison infernal ou des motards.
L'OST demeure invaincu à ce jour et le gameplay est d'une solidité à toute épreuve. Même si on peut finir avec des matérias et des combinaisons totalement cheatées qui permettent de tuer le boss de fin en un tour, le jeu a intégré des monstres surpuissants qui sont tout autant de défis à relever post-game.
Mais vraiment, j'ai été soufflé par la pureté et la simplicité narrative du jeu qui contient finalement peu de dialogues par rapport à des jeux modernes du même genre, comme quoi si la caractérisation est parfaite au point qu'on puisse comprendre et saisir les enjeux pour chaque personnage (sauf Yuffie qui reste un personnage vraiment random), pas besoin de plus.

Ramya
10
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le 18 janv. 2021

Critique lue 175 fois

Ramya

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