Après le Remake que je suis loin de porter dans mon cœur, je dois bien avouer que cette suite s'en sort mieux. Même si les rajouts sont toujours présents, ainsi que l'étirement (qu'on retrouve dans une séquence d'intro qui m'a vite rappelé ma frustration du précédent), le fil rouge prend assez de recul à ce stade de l'aventure pour que ça y soit propice. La trame se résumant à suivre les traces de Sephiroth, ça me choque beaucoup moins de voir les ajouts et les scènes étendues que dans la partie effrénée de Midgar censé durer 5 à 6h. Ainsi donc le scénario se résume à visiter les différentes régions en croisant de nouveaux personnages ou en développant les précédents. Il introduit donc un monde ouvert (à la base des régions ouvertes) et adopte donc un game design éculé et éprouvant de marqueurs à cocher. C'est faible, globalement inintéressant et parfois irritant à cause d'un Chadley qui ne nous laisse aucun répit auditif. Malgré tout, redécouvrir les environnements du jeu d'origine m'a vraiment fait plaisir et le travail visuel sur l'interprétation et leur agrandissement est réellement impressionnant (et satisfaisant). Bien plus que Midgar dont on se lasse rapidement et qui ne mériterait pas un jeu de 35h dans ses couloirs, mais bref... Malgré ce remplissage quelconque, le rythme de l'aventure est aussi plutôt réussi alors même que celle-ci prend au moins deux fois plus de temps à conclure. L'arrivée à Junon jusqu'à Corel constitue un cœur de jeu réussi. Ça s'essouffle sur la fin, avec un donjon en particulier trop long (et trop con aussi), mais dans l'ensemble, j'ai eu du plaisir à traverser le jeu. Notons d'ailleurs que le système de combat déjà réussi dans le précédent semble être bien meilleur pour le simple fait d'avoir quasiment constamment trois personnages jouables et bien moins de contraintes. Il n'y a plus qu'à virer la barre ATB et faire un vrai système d'esquives pour me rendre totalement heureux.
Reste malheureusement une écriture bien mauvaise qui fait suite au Remake qui jouait déjà au malin pour rien si ce n'est rendre les séquences mémorables du jeu original ridicules. Pareil ici et j'applaudis les dernières heures de n'importe quoi qui continuent de détruire la légende FFVII avec une overdose de tout (Sephiroth en premier, les musiques en second alors que l’OST est de grande qualité). Mais mon plus gros souci concerne l'écriture des personnages, ratée, embarrassante (la relation Tifa/Aerith pfiou), jamais naturelle, jamais simple, jamais touchante. Au sortir de Yakuza 8, c'est rude (arrêtez) de retrouver une écriture aussi bête. C'est d'autant plus flagrant que quand il s'agit de refaire les moments les plus déjantés de FFVII, ce Rebirth sait pousser les potards à fond pour le pire (Loveless…) mais aussi parfois le meilleur (la parade de Junon). Les différents mini-jeu peuvent se résumer de la même manière avec cette envie de faire du Yakuza, mais sans jamais le talent (à l'exception du formidable Queen's Blood).
Bref, une expérience ok, mais qui se termine toujours avec amertume. Ce n'est pas mon FFVII, ça ne le sera jamais. C'est celui de Nomura, de son écriture de collégien trop d4rk, de son fan service épuisant, de son discours méta. Un doublon de remake qui continue d'illustrer l'incompréhension (ou l'aversion) totale des thèmes et propos du jeu original, bien plus simple, bien plus fort.