Sephi-roast

Enfin, la suite de Final Fantasy VII Remake, mon gros coup de cœur de l’année 2020 ! Cet opus reprenait le tout début de la trame de Final Fantasy VII original PS1 dans la ville de Midgar, qui était pour moi la meilleure partie du jeu d’origine, et a étalé cette première partie sur près de 25 heures de jeu, avec un background plus étoffé, un système de combat génial et une refonte de l’univers de FFVII à la fois surprenante et parfaitement respectueuse de jeu originel. Il était vraiment excellent, mais son final un peu étrange m’avait fait une drôle d’impression et laissait pas mal d’interrogations en suspens. J’avais donc vraiment hâte de voir la suite, et 4 ans plus tard, ça y est, nous y sommes ! Mon avis, donc, après plus de 60 heures de jeu, et j’ai énormément de choses à dire !

Forcément, cette suite ne se situant plus dans la ville de Midgar, mais dans le reste du monde de Gaïa, il n’était plus question de faire un jeu linéaire comme pour FFVII Remake : cette fois, le jeu propose logiquement plus d’exploration dans un monde semi-ouvert avec plusieurs grandes zones à explorer, comme dans Pokémon Légendes Arceus (désolé pour la ref, mais pour la comparaison j’ai pas mieux).

J’en arrive à l’indéniable point fort de FFVII Rebirth : plus encore que dans Remake, la refonte de l’univers de FFVII est absolument magistrale. Tout l’univers est reconstruit avec un profond respect et un amour palpable pour le support d’origine. Chaque zone, chaque passage se retrouve ici magnifié. Certes, techniquement, le jeu n’est pas tout à fait à la hauteur des capacités de la PS5 (le jeu aurait très bien pu sortir sur PS4 avec quelques petites concessions) mais artistiquement parlant, c’est du tout bon. Et la bande son est toujours aussi grandiose.

L’exploration est plutôt intéressante bien qu’un peu générique : on y retrouve les inévitables tours d’exploration à activer, des missions de chasse, du craft, des missions annexes accessibles depuis les villes… Rien de particulièrement novateur pour les habitués du genre. Même lors des passages à parcours fermé, le level-design n’a rien d’extraordinaire, j’en attendais mieux. Mais, petite surprise : cette fois, comme il semblerait que les développeurs aient voulu aller plus loin qu’un simple RPG traditionnel et proposer une expérience plus variée, ils ont donc ajouté une vingtaine de mini-jeux – la plupart indispensables à la progression - en particulier lors du fameux passage par le Golden Saucer. L’intention était louable, et certains de ces mini-jeux sont sympathiques cinq minutes, d’autres beaucoup moins, mais aucun d’entre eux n’est particulièrement réussi. Par exemple, le jeu de cartes, j’ai vraiment essayé de m’y mettre et de faire tous les combats de la première zone, et puis, vu le manque d’intérêt, j’ai finalement laissé tomber. Idem pour les courses, les mogs, ect.

Parlons du système de combat. Il était déjà excellent dans FFVII Remake, et le même système est repris ici, avec quelques nouveautés pour relancer l’intérêt, même si, d’après moi, le système original suffisait largement. Mais la principale nouveauté, à savoir l’ajout des compétences synergiques, est plutôt bien vue et permet de pousser les relations entre les personnages encore plus loin. Et le système d’upgrade des matérias est toujours aussi efficace. Bref, de ce côté-là, FFVII Rebirth est une valeur sûre, et propose sûrement le système de combat A-RPG le plus fun qui soit !

J’en arrive maintenant au scénario, un point fondamental pour quiconque comprend l’importance du scénario dans les jeux Final Fantasy et plus particulièrement dans FFVII. Ce qui est vraiment génial, dans cet épisode, c’est la place qui a été accordé au développement du background des personnages, qui ont chacun leur grand moment et se soudent de plus en plus (et, justement, ces rapprochements se répercutent même dans les combats !). La troupe de FFVII est devenue plus attachante et charismatique que jamais.

Mais en ce qui concerne la trame générale, ce FFVII m’a paru malheureusement assez creux et ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick. Il s’agit ici d’une sorte d’épisode de transition dans lequel on voyage on-ne-sait-pas-trop-pourquoi vers on-ne-sait-pas-trop-où à la recherche de… heu… Sephiroth ? La matéria noire ? La Shinra ? Difficile à comprendre, et, en fait, je pourrai presque résumer toute l’intrigue principale de ce Rebirth en un gros paragraphe.

En conséquence, cela rend la progression plutôt molle et laborieuse. Pour donner une idée du rythme de la progression : en 60h de jeu je suis passé du niveau 15 au niveau 50, ce qui fait presque un niveau toutes les deux heures. Et comme je l’ai déjà dit, l’exploration est intéressante mais n’a rien de ouf, et tout à l’air toujours trop étiré pour pas grand-chose. Ce jeu est long. Vraiment trop long. Les deux derniers chapitres sont in-ter-mi-nables, et le combat final, avec sa dizaine de phases différentes (!!!), a été un supplice pour mes nerfs, et laisse un fort sentiment de "tout ça pour ça".

Je me demande : au final, à qui s’adresse vraiment ce jeu ? Certainement pas aux nouveaux venus, qui restent d’être complètement perdus. Le jeu et les cinématiques multiplient les clins d’œil et les messages cryptiques que seuls peuvent potentiellement comprendre les vieux fans du FFVII original. Mais même ces derniers risquent de se retrouver plus perplexe que réellement touchés. Perso, après avoir vu le générique de fin et m’être enquillé tout un tas de cinématiques toutes plus floues les unes que les autres, je ne suis pas sûr de comprendre où les scénaristes veulent vraiment en venir, et c’est inquiétant pour la suite. Si j’ai bien suivi l’essentiel, il serait donc peut-être question d’une sorte de « FFVII-multivers » avec plusieurs timelines possibles qui s’entrecroisent (mais si, vous savez, le multivers, comme dans les derniers Marvel - ah, justement, vous en aviez marre ? Ben moi aussi). Comme si FFVII n’était pas déjà assez compliqué comme ça…

Bref, même si FFVII Rebirth est indéniablement un bon jeu – un excellent jeu, même – je ne peux pas m’empêcher d’être franchement déçu. J’ai nettement préféré la première partie, le moins ambitieux mais plus « droit-au-but » FFVII Remake. J’ai l’impression que les développeurs ont vu un peu trop grand et ont voulu trop en faire, au risque de trop diluer l’aventure et perdre le joueur. J’ai quand même encore de l’espoir pour la troisième et dernière partie, qui, je l’espère, sera un peu plus carrée, plus rythmée et plus condensée, et proposera une conclusion vraiment exaltante, pour le plus grand plaisir des fans !