Final Fantasy VII: Remake
7.5
Final Fantasy VII: Remake

Jeu de Square Enix (2020PlayStation 4)

Une relecture grossière, à l'écriture paresseuse.

A l'image d'un film de Snyder, la plastique à toute épreuve de cette production Square sert le style avant le fond, tout en se permettant de sombrer dans le burlesque à la moindre occasion.

Je me souviens de l'annonce d'Advent Children, des premières vidéos qui m'émoustillaient par un tel niveau de rendu et de spectacle quand je devais avoir 17 ans. Je ne réalisais pas à ce moment là que le spectacle outrancier allait devenir le point focal de la direction artistique de cette "licence". Des personnages qui lancent des motos avec leurs cuisses, s'envolent par la simple force de leur volonté dans le ciel... plus rien n'avait de sens.

La sobriété cinématographique de l'original, qui constituait une grande partie de la fascination que j'avais pour cet univers, avait disparu.

J'étais donc très inquiet à l'annonce de ce remake. Je savais où je mettais les pieds. Mais je ne m'attendais pas pour autant à ce niveau de WTF.

Barrett qui fait du Kabuki, les scènes grapins de l'espace, les personnages qui bondissent dans tous les sens mais traversent un IPN de 2 mètres en 5 minutes...

Rien ne marche, tout est guidé par la simple attente des joueurs, nouveaux ou anciens, et la cohérence de ce monde tombe en ruine.

Je ne parlerai même pas des nouveautés narratives intégrées au chausse pied, et qui essayent de reproduire le chemin qu'a suivi Anno avec les Rebuilds d'Evangelion. La façon dont cela a été introduit, via les "fileurs" qui s'amusent à défoncer plein de séquences iconiques du jeu d'origine, est d'une grossierté qui me serre les intestins rien que d'y penser. A chacune de leurs apparititons, je sens la présence des développeurs, je sors de l'univers. Ca veut jouer les petits malins avec les détours temporels, le jeu du destin, une approche méta... ça ne fait qu'allourdir un univers si riche et sincère qu'il n'avait clairement pas besoin de cela.

Reste le système de combat qui est très sympa, guidé par une partition d'arrangements phénoménales et un travail sur les décors exceptionnel... quand il n'est pas gâché par un level design de l'enfer qui nous fait tourner en rond des heures dans des environnements insipides.

Une occasion manquée, qui fait globalement mal aux amoureux de la première heure.

PekJB
5
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le 5 oct. 2022

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PekJB

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