Final Fantasy VIII partageait jusqu'à il y a très peu le titre de "Final Fantasy le plus controversé". Bordel, j'ai l'impression d'écrire ça au début de chacune de mes reviews de la série. Mais toujours est-il qu'avant que le XIII ne sorte, le VIII déchainait le plus les passions. Pour beaucoup, FFVIII c'est de superbes souvenirs : l'introduction superbe, l'histoire d'amour, les musiques ... Et pour d'autre, FFVIII n'est rien d'autre qu'un Beverly Hills à la Japonaise avec un système de combat catastrophique. Et moi, où est ce que je me place ? (Bon d'accord, la note casse un peu tout le suspens)
Je ne vais pas mentir, dés les premières images dans feu Player One, j'étais comme un fou à attendre que le dernier né de la série sorte. Entre temps, j'ai découvert Internet et le monde merveilleux de l'émulation, et j'ai pu ainsi faire une tonne de RPG nippons, dont les précédents FF. J'ai adoré le VI entre autre, et vu que j'adorais aussi le VII, je ne voyais pas en quoi le huitième volet pouvait me décevoir. Je découvre la cinématique d'intro (ça devait être sur Game One je crois), et je suis encore plus impatient, impatience renforcée par la démo sortie auparavant dans je ne sais plus quels magazines. Bah oui, à l'époque, si Internet existait, c'était encore dur d'avoir 10000 vidéos en avant première du jeu. Enfin, je récupère le précieux ... et j'adore le jeu ! Bah oui, quel twist n'est ce pas, encore plus incohérent qu'un cliffhanger de série américaine. J'étais en pleine crise d'adolescence, et autant vous dire que le Squall, et bah je m'identifiais à lui puissance 1000. Et qu'importe si j'avais rien compris au système de jeu (mais alors vraiment rien), que j'en chiais comme pas permis au moindre boss, je suis arrivé jusqu'au chateau d'Ultimecia ... où j'ai lâché le jeu. Bah oui, j'avais un peu peur quoi : dernier donjon, on vous enlève vos pouvoirs, et en plus je suis nul (j'en avais chié comme pas permis sur le boss précédent). Je laisse le jeu de côté pendant une bonne année au moins (et je finis ma crise d'adolescence). Puis je recommence une partie depuis le début. Et surprise : le jeu il est plus comme avant, Squall est bête, Linoa est cruche (en fait ils sont tous cons), et maintenant que je comprends le système de combat, je le trouve super con. Bah merde alors.
FFVIII commence donc sur cette cultissime scène cinématique, où on voit entre autre Squall et sa nemesis, un certain Seifer. On les voit se battre sous fond de musique épique, chacun s'inflige une cicatrice (une cicatrice esthétique hein, faut pas déconner) ... et Squall se réveille dans l'infirmerie de son université (!). En fait, tout cela n'était pas un combat pour la survie de l'humanité (ce qui aurait été crétin, mais justifiait la musique épique), mais juste une dispute de deux étudiants aussi crétin l'un que l'autre. Bref, vous êtes réveillé par votre prof, Quistis, du haut de ses 18 ans (!!), et faut reconnaitre qu'elle est quand même super bonne (en plus elle se bat avec un fouet). Elle est bien sûr complètement amoureuse de Squall, et bien sûr ce dernier comprend que dalle, et finira avec Linoa, la plus cruche, et donc le choix le plus cohérent dans une love-story. De toutes les façons, on s'aperçoit vite que notre Squall a un petit peu de mal avec les gens, et qu'il n'aime pas beaucoup parlé avec les gens. Et bien c'est très vite énervant, comme tous les adolescents faisant leur crise d'ailleurs. Et c'est encore plus énervant quand le personnage reste quasiment pareil pendant TOUT le jeu. Enfin bref, notre héros doit passer son examen, donc il va botter le cul à Ifrit, car on est dans une université spéciale de super soldats, je crois. Ecole qui est engagée par une cité pour les aider à luter contre l'Empire de service. Vous rencontrez en route deux personnages truculents en route, Selphie et Zell, les personnages les plus cons de l'histoire (et c'est dire). La mission est un succès, sauf pour Seifer qui a fait de la merde, et vous devenez donc super soldat à 17 ans, ce qui vous donne l'occasion de participer à un bal. Là, Squall danse avec Linoa, l'insupportable héroïne, qui se révèle être le chef de la résistance contre l'Empire. Imaginez la tête des résistants qui l'acceptent en tant que chef. En l'aidant, vous découvrez que finalement (TWIST) il y a quelqu'un qui agit derrière l'Empire : ce n'est pas le Président, mais une sorcière, Edea (que Seifer a bien sûr rejoint). Vous tentez de l'assassiner, aidé d'un autre emo,Irvine, mais ça foire, et vous voilà en prison. Et c'est le début d'une super aventure, faite d'histoire d'amour, d'histoire d'amour dans le passé, et d'histoire d'amour dans le futur. Avec des sorcières aussi.
Honnêtement, le scénario est catastrophique. Tout ce qu'il entreprend se casse la gueule : la guerre est traitée n'importe comment, l'intrigue géopolitique est risible, les personnages sont des clichés horribles (et pas des archétypes), l'histoire d'amour EST horrible (du niveau d'une série à la con), et en plus, les scénaristes trouvent hilarant d'ajouter à la fois une intrigue de paradoxe temporelle très mal maitrisée. Néanmoins, il y a un petit twist sympathique à la fin que je reconnais bien trouvé, d'où le fait que je place ce scénario supérieur à celui de FFXIII. Le scénario se veut adulte, mais il souffre d'un manque de maturité dans la narration, dans les personnages et les dialogues.
Sinon, on a le système de jeu. Pour les combats en eux même, c'est le classique ATB, simple mais efficace. Par contre, pour le système de progression, on s'aperçoit rapidement de plein de trucs bizarres. Déjà, il n'y a pas de jauges de MP, on ne peut lancer ses magies qu'un certain nombre de fois. Il faut en effet les voler aux ennemis. Sauf que ces magies ne servent pas juste à être lancées : en effet, on peut les associer aux caractéristiques de vos personnages : par exemple, si j'ai 50 magies de feu sur ma force, et bien je taperai plus fort. Dans l'idée, même si je trouve ça un peu maladroit, pourquoi pas. Cela force le joueur à trouver l'équilibre entre lancer ses magies en combat, mais en garder suffisamment pour ne pas affaiblir les caractéristiques des personnages. Sauf qu'en pratique, cela se résume à faire du grind pour avoir des personnages surpuissants très vite car les magies apportent un bonus vraiment énorme. On passe alors son temps à attaquer normalement, nos personnages étant surpuissant. Dés qu'une nouvelle magie apparait, hop on grind de nouveau. C'est franchement pas passionnant du tout. C'est aussi dans cet épisode qu'on a atteint l'apogée des invocations : les personnages sont associés chacun à une Guardian Force, qui progressera avec le temps, et permettra d'utiliser de nouveaux pouvoirs. L'idée est intéressante, par contre, les développeurs étaient tellement fiers de leurs créations que l'on ne pouvait pas passer les cut-scenes à chaque invocation ... et dieu que c'était long. Le système d'expérience est par ailleurs aussi con que dans Oblivion : lorsque vous augmentez de niveau, les ennemis aussi ... Et j'ai encore plein de griefs, genre à l'encontre de la création de nouvelles armes, ou du jeu de carte omniprésent, mais bon, je me suis déjà suffisamment étendu.
Les graphismes étaient superbes pour l'époque, et vieillissent bien mieux que le SD de FFVII. Si j'ai toujours un peu de mal avec la superposition des personnages en 3D sur les décords en 2D, il faut reconnaitre que ça assume mieux le poids des années. Les musiques sont superbes. On abandonne le synthé midi pourrave du 7, et forcément, ça rend bien mieux. Après, ce n'est pas mon OST préféré d'un FF, mais c'est du très bon boulot, et le seul point sur lequel j'ai rien à dire.
Bon voilà, FFVIII a été jusqu'à très récemment mon pire FF : pire que le X, pire que le X-2, et pourtant je l'ai fais deux fois. Heureusement, est arrivé FFXIII, et bordel, on a trouvé un challenger de haut niveau. Car foncièrement, un mauvais FF implique un RPG moyen à gros budget. Ce qu'était FFVIII : je suis sévère, mais c'est par rapport à tout ce que m'a apporté la série. Si le jeu n'était pas un FF, je lui aurait peut être mis 5 ou 6 par exemple. Bref.