Après un FFIX plutôt décevant, FFX est un peu le retour en force de la saga qu'on attendait impatiemment. En se recalibrant dans la continuité de FFVIII, ce premier opus sur PS2 promettait des personnages encore plus réalistes et attachants, des cinématiques encore plus spectaculaires, une direction artistique d'une beauté sans limite, un scénario plus ambitieux que jamais, en plus de s'octroyer pour la première fois dans la série, un doublage complet des dialogues.
À cela, la question qui vient naturellement c'est - "est-ce que FFX tient ses promesses ?" - Il les tient, en grande partie, et c'est ce sur quoi je vais revenir.
L'histoire est assez simple au début. Nous sommes dans le monde de Spira, à Zanarkand, cité hyper futuriste. Tidus, jeune blond peroxydé, dispute un match de blitzball, sport fictif de l'univers de FFX. Suite au match, une inondation s'abat sur la cité. Accompagné par un ancien ami de son père Jetch, nommé Auron. Tidus parvient à s'échapper et finira par se faire aspirer dans une dimension qui l'amènera des milliers d'années plus tard...
FFX nous propose une équipe de 7 personnages. Tidus, le héros. Yuna, une jeune invocatrice élue par ses pairs pour maîtriser les différentes chimères existant sur Spira et sauver le monde du chaos provoqué par la créature marine, Sin. Wakka, capitaine et entraîneur de l'équipe de blitzball locale. Lulu, une magicienne taciturne qui ne se remet pas de la disparition de son fiancé. Kimahri un Ronso venant du Mont Gagazet. Il a été banni de son clan, considéré comme un guerrier indigne après qu'on lui ait cassé sa corne. Auron, âgé de 35 ans, un ami des pères de Tidus et Yuna. Rikku une Al-Bhed de 15 ans, bilingue puisqu'elle maîtrise à la fois le langage Al-Bhed et la langue humaine. L'équipe sera confrontée à Sin, union des pêchés commis par les Hommes, mais aussi à Seymour, un invokeur talentueux issu de la tribu des Guados, qui révélera des intentions malsaines envers Spira.
Les personnages de FFX sont parmi les plus attachants de la série, le jeu parvient à maintenir une certaine richesse scénaristique avec un nombre important de séquences cinématiques s'étendant sur plus d'une heure. Le studio japonais a encore une fois montré tout son talent dans le domaine. Le scénario en lui-même paraît classique, mais les scénaristes ont su proposer des retournements de situation suffisamment efficaces et une narration très dynamique pour maintenir un intérêt constant.
D'un point de vue décors, Final Fantasy X diffère des précédents volets. Final Fantasy VI baignait dans le steampunk, Final Fantasy VII dans le cyberpunk, Final Fantasy VIII dans la science-fiction et Final Fantasy IX dans un style européen médiéval. Ce dixième épisode se rapproche pour la première fois d'environnements asiatiques : Asie du Sud-est pour les villages littoraux et les jungles luxuriantes et Moyen-Orient pour les chemins enneigés et l'aspect troglodytique.
Les combats se déroulent cette fois-ci sans le système ATB. L'équipe de combat est formée de 3 personnages. On peut désormais remplacer n'importe lequel d'entre eux par un autre. Une fenêtre d'ordre des tours est aussi disponible, permettant à ce volet d'éviter les mauvaises surprises et d'acquérir une dimension stratégique non négligeable. Vous aurez droit à deux nouvelles compétences : L'Overdrive (coups spéciaux utilisables au bout d'un certain seuil de dégâts subis). L'Overkill (le nom des coups critiques déclenchés via une attaque, qui sont désormais moins aléatoires). Les invocations, qui ont un rôle capital dans le scénario, sont dénommées chimères et sont réservées à Yuna. Elles s'obtiennent en réussissant des épreuves dans des temples traversés en cours d'aventure.
Jouissant d'un gameplay plus qu'acceptable, d'une ambiance et d'une narration très travaillées et d'un scénario accrocheur, ce dixième opus est néanmoins plombé par une adaptation européenne plutôt médiocre, il faut le dire. Nul doute qu'une version japonaise avec sous-titrage français et format d'image raisonnable aurait permis d'apprécier encore mieux FFX, comme le très grand J-RPG qu'il est.