Il faut bien que la file d’attente serve à quelque chose. Je suis un joueur de WoW depuis pas mal d’années, mais aussi un fan de FF de la première heure. Je suis toujours étonné de goûter à la même recette à chaque extension, avec une précision assez frappante dans les répétitions. Je ne me souviens plus quand a commencé le système de raids et de progression de stuff, qui reste le même d’année en année. Mais il m’a fallu beaucoup de temps, moi simple joueur de Draeneï, de comprendre que FFXIV était un peu plus qu’un progress endgame. FFXIV est un exemple de MMORPG. C’est une phrase étrange à lire, mais c’est aussi car les extensions successives offrent les éléments parfaits du MMO tels qu’on les connaît depuis le début des années 2000 : progress, PvP, plusieurs classes, communauté, guildes, housing, combats de mascottes, glamour, craft… mais chaque élément s’avère être parfaitement maîtrisé et complètement fun (bon ok, hormis le PvP peut-être). De la direction artistique à la communauté, difficile de rester insensible à temps d’amour et de bienveillance, si bien qu’il n’est pas étonnant que le prochain FF soit laissé entre ces bonnes mains.
Entre deux extensions de WoW de plus en plus lassantes, je montais une ou deux classes sur FFXIV, chassant le skin parfait, me perdant dans l’omnicrafting. Je pensais que Endwalker serait cette deuxième part de gâteau au chocolat après un repas important, gourmandise non nécessaire mais si plaisante. Cette cinquième extension (si on compte A Realm Reaborn) n’est pas qu’un gâteau, c’est tout simplement la pâtisserie toute entière. Même en reprenant les recettes de Shadowbringers dans l’évolution des personnages, Endwalker offre certainement l’un des meilleurs scénarios de ces dernières années, une narration fabuleuse et des personnages ultra charismatiques. Je défendais souvent que FFXIV était un FF à part entière, Endwalker le porte dans le top des meilleurs. On s’éloigne de ces moments dans lesquels on perd le fil rouge, à résoudre une problématique d’une peuplade autochtone donc on se fout royalement. Le rythme reste soutenu, les moments cultes coulent à foison et les boss importants offrent des moments rarement vécus dans un RPG, qui plus est pouvant être partagés avec des parfaits inconnus, ce qui offre un côté hype non négligeable. Le tout est sublimé par une bande-son qui devenait déjà de plus en plus culte au fil des dernières extensions, Soken est clairement le digne successeur de Uematsu.
Le gameplay n’est pas en reste, puisque Endwalker propose encore deux nouvelles classes jouables, plutôt cool à jouer. Je n’ai pas eu le temps de tester tous les changements sur les autres classes, mais je dirais que les classes ne sont pas métamorphosées, mais plutôt améliorées. Par exemple, le mage rouge est un caster qui peut initier un combo au corps-à-corps une fois certaines conditions remplies. Ces conditions ont été assouplies, ce qui permet de réaliser le combo corps-à-corps plus souvent et donc de gagner largement en dynamisme. Autre exemple, le ninja devait maintenir un buff indispensable en réalisant une série de mûdra particulier, cette série est désormais remplacée par un skill unique, ce qui allège la rotation déjà assez lourde du NIN. Plutôt qu’une course à la nouveauté à tout prix, il faut mettre en avant le travail minutieux réalisé sur les petits ajustements de chaque classe, plutôt que d’enlever et de remettre brutalement des skills pour changer le gameplay. Il en va de même pour l’institution qu’est le crafting dans FFXIV. La récolte se passe désormais de matériaux ayant une chance d’être de haute qualité et bénéficie le rendement avec la possibilité de récolter plusieurs matériaux d’un coup. La rotation de craft se simplifie aussi un peu, mais sans (trop) perdre en sophistication.
J’ai entendu de nombreuses fois que le MMORPG était mort, il faut se poser la question de ce qu’on en fait. De nombreux artistes ont quitté WoW il y a plusieurs années et la qualité de la série de Blizzard n’a fait que dégringoler (c’est bien évidemment sans compter les événements partagés en ce moment qui enterrent certainement la série et l’éditeur). On ne peut être que dithyrambique face à cette extension de FFXIV qui trouve le parfait équilibre de ce qu’on attend à la fois d’un RPG, mais aussi d’un MMO. Je me pose la question de savoir s’il sera possible de faire mieux par la suite, mais je suis impatient de jeter un coup de manette à FFXVI.