Schizophrénique
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le 5 juil. 2023
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Après une 45 heures de jeu le constat est sans appel, Final Fantasy XVI est un final fantasy moyen et un mauvais jeu d’action.
Commençons tout d’abord par le système du jeux, l’équipe de Naoki Yoshida a décidé de rebattre totalement les cartes pour ce nouvel opus en nous proposant un autre système de jeu. Ici les combats tour par tour si cher à la licence sont remplacés par un système de combat orienté action façon Devil May Cry, on ne contrôle plus une équipe mais seulement le protagoniste principal Clive Rosfield. Sur ce point le pari est réussi en partie. Les combats sont très impressionnants visuellement, c’est magnifique, façon festival son et lumière à l’écran, mais où est la profondeur de gameplay ? Vous n’aurez qu’un auto combo à base de carré/carré sur la totalité du jeu et la possibilité d’interchangé les capacités élémentaires au fur et à mesure de l’histoire, cela permettra une diversité de possibilité dans l’approche des combats, en revanche pour la profondeur de gameplay on repassera… Pour les féru de Beat Them All façon Bayonetta ou DMC on est très loin de la profondeur de gameplay de ces titres, pour moi on est clairement sur de l’esbrouffe visuelle : c’est super beau à voir mais on s’emmerde manette en main ! On s’emmerde, pourquoi ? principalement car le design des mobs ne pousse pas à l’approfondissement du gameplay, les patterns d’ennemis sont très peu variés et ne poussent pas à travailler les combinaisons de pouvoir, de plus il n’y a aucune affinité élémentaire pour les ennemis, par exemple on peut tuer un Bombo en utilisant des sorts de feu, une hérésie dans un FF….
L’aspect RPG parlons en, il est quasi inexistant, hormis le spherier de progression qui permet d’acheter et d’améliorer les techniques de combat, toute la partie gestion de l’équipement et craft consistera uniquement à acheter la dernière pièce d’équipement ou épée pour avoir les meilleures stats, aucun changement de style d’arme ou de gameplay possible.
En ce qui concerne la structure globale du jeu, vous aurez accès à la map du monde ainsi qu’a un hub central dans lequel vous pouvez accepter des missions secondaires et principales pour faire avancer l’histoire, régulièrement la quête principale intègrera des quêtes secondaires obligatoire extrêmement fastidieuse qui viendrons plomber le rythme du jeu,( j’ai failli abandonner le jeu à la moitié) les quêtes secondaires en plus d’être extrêmement datées n’apportent aucune récompense valable et rallonge de façon artificielle la durée de vie du jeu.
Pour ce qui est du scenario et de l’écriture, on sent clairement les influences GOT et Attack on Titan mais c’est mal digéré et extrêmement caricatural au point où certains passages sont tout bonnement ridicule (le passage dans le bordel littéralement modélisé à l’identique que celui de GOT, au secours…). Au début le jeu essaye de tenir une intrigue géopolitique sérieuse façon FF tactics ou. FF XII, mais au fur et à mesure de la progression les situations grotesques et les incohérences s’enchainent, n’est pas Matsuno qui veut. On peut également évoqué l’écriture des personnages féminin complètement ridicule (Benedikta ? la mère de Clive ?, Gill ? au secours…) Et pourtant tout n’est pas à jeter le personnage principal Clive Rosfield bien que très naïf n’en reste pas moins attachant et son évolution tout au long l’aventure reste assez plaisante, en revanche j’aurai aimé un meilleur développement pour le personnage de Jill. Certaine mise en scène et dialogue fonctionnent bien mais son trop rare à mon gout.
Un autre point extrêmement frustrant de mon point de vue est l’incapacité du jeu à réussir à créer un sentiment de monde vivant et cohérent, tout parait factice, les décors ne racontent rien et son vide la plupart du temps. Dans les rares moment où l’on passe par de grandes villes les ruelles sont vides, désincarnées. On évolue simplement d’un pack d’ennemie à un autre pack d’ennemie, on pourrait résumer le level design du jeu de la façon suivante : couloir vers pack d’ennemi, vers couloir, vers objectif et ainsi de suite.
Je pourrais épiloguer encore longtemps tant ce jeu m’a frustré, car malgré tous ses défauts j’y ai entrevue par moment le grand jeu qu’il aurait dû être. Sur certaine séquence Final Fantasy XVI est capable d’offrir ce qu’aucun autre jeux n’a jamais fait avant lui : les combats de primordiaux sont des sommets de mise en scène, certains de ces affrontements façon Azura’s Wrath sont tout simplement jouissif ( Titan et Bahumut ). Malgré son écriture inégale le jeu parvient à nous proposer un dernier acte et une fin magnifique. Curieusement c’est un jeu qui n’est jamais aussi bon que quand il délaisse son aspect mature/sérieux et qu’il embrasse totalement son côté shonen décomplexé pour nous proposer un divertissement pur.
Un dernier point également pour souligner l’extraordinaire travaille de Masayoshi Soken à la musique et dont les partitions accompagnent parfaitement les affrontements homériques ainsi que les moments plus intimistes.
Créée
le 6 juil. 2023
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