Final Fantasy XVI
6.6
Final Fantasy XVI

Jeu de Square Enix (2023PlayStation 5)

Critique originale disponible sur Duotaku no Sora

Le pouvoir des Cristaux est une prison, Clive. Et il faut que quelqu'un libère ce triste monde de cette malédiction.

Dans le monde de Valisthéa, les temps paisibles sont devenus lointains.

Depuis l'apparition du Fléau Noir, la magie s'épuise et là où le fléau apparaît ne subsiste plus que des terres mortes. En quête de reconquête de territoire, cinq nations sont en guerre : L'Archiduché de Rosalia, le Saint-Empire de Sangbrèque, le Royaume de Valoed, la République de Dalméquie et le Royaume de Fer. En plus de leur puissance militaire, chacune d'entre elles bénéficie des Émissaires, des individus capables de se transformer en entités surpuissantes.

Dans la nation de Rosalia, le jeune Clive Rosfield s'entraîne à manier l’épée avec son maître d'arme afin d'être digne de son devoir de Gardien qui consiste à protéger son frère Joshua, l'émissaire de Phénix.

Mais lors d'une nuit, le royaume est attaqué et son jeune frère tué. Clive, un des rares survivants, jure de tout faire pour retrouver le meurtrier de son frère.


L'héritage des Cristaux les a conduits à leur déclin


Si l'on doit parler d'une licence populaire du jeu vidéo, difficile de ne pas citer FINAL FANTASY, créée par Square Soft et produite par SAKAGUCHI Hironobu dont le premier titre est sorti en 1987. 36 ans plus tard, la licence a finalement perdu de sa renommée, que ce soit après FINAL FANTASY XIII, mais aussi l'échec de la première version du MMO FINAL FANTASY XIV, ainsi que le projet avorté FINAL FANTASY Versus XIII qui devint finalement FINAL FANTASY XV, un titre écoulé à de nombreux exemplaires mais au développement catastrophique donnant un produit morcelé qui ne tiendra pas ses promesses et viendra officiellement ternir l'image de la franchise chez les fans.


Ainsi sept années après la sortie du quinzième opus est venu le temps pour SQUARE ENIX d'espérer renouer avec son succès d'antan et de redonner à sa franchise l'aura qu'elle possédait auparavant. Pour cela, elle va nommer en tant que producteur YOSHIDA Naoki, un employé reconnu de l'entreprise avec sa talentueuse équipe Creative Business Unit III connue pour avoir offert la renaissance de FINAL FANTASY XIV qui est aujourd'hui l'un des MMO les plus joués au monde.


L'homme désormais à la tête de ce seizième opus numéroté a-t-il pu aussi sauver l'honneur de la franchise ? Mieux encore, a-t-il réussi à créer un "bon" FINAL FANTASY ? C'est ce que nous allons tenter de voir. Il est temps d'aborder FINAL FANTASY XVI !


« Les chroniques de l’historien Mors relatent les faits suivants.

Valisthéa était une terre bénie par la sainte lumière des cristaux...

Les Cristaux-mères, qui trônaient aux quatre coins du monde, avaient guidé les hommes vers la prospérité. Mais le désir et l’envie naissant en eux finirent par troubler leurs cœurs. Et c’est ainsi... Que commença leur quête... la quête des cristaux. »


C'est par ces mots que commence ce nouveau FINAL FANTASY, une phrase allant à l'encontre de ce que la saga a pu proposer jusqu'à présent, les Cristaux étant souvent au cœur de l'intrigue des FINAL FANTASY. Ceux-ci y font office de bénédiction et sont des emblèmes à protéger, tandis qu'ici notre but sera d'y mettre fin tout en accompagnant notre héros dans son périple. L'intrigue qui prend place dans ce nouveau jeu va donc nous mettre au contrôle de Clive, un homme hanté par la mort de son frère qui cherchera à retrouver son meurtrier. Une quête au départ de vengeance qui va évoluer suite à sa rencontre avec Cid, qui en l'aidant dans sa quête va aussi lui proposer de l'accompagner dans son propre objectif qui, à terme, pourrait bouleverser l'équilibre des puissances qui affectent le monde.


En effet, il sera difficile de ne pas le voir mais FINAL FANTASY XVI s'inspirera grandement de la série Games of Thrones dont la réputation n'est plus à faire, mais pas seulement. Le nom même du monde dans lequel se déroule notre titre, Valisthéa, est composé d'une autre référence, "Valis" rappelant "Ivalice", monde où se déroule des conflits à portée politique dans FINAL FANTASY Tactics mais aussi FINAL FANTASY XII, et "théa" pour "Eorzéa", monde de FINAL FANTASY XIV, l'autre jeu produit par la Creative Business Unit III.


Ainsi si la trame au départ sonne de manière personnelle, elle affectera finalement de manière globale le monde entourant Clive, tout comme ses objectifs personnels qui passeront d'une quête de vengeance à une quête plus grande et plus noble. Mais si Clive cherchera à accomplir son objectif avec l'aide d'alliés qu'il réunira au fur et à mesure, c'est aussi le monde qui évoluera puisque de nombreux points nous seront dévoilés via les différentes actions politiques de chaque faction, que ce soit via des cinématiques ou des personnages qui nous apporteront des informations sur les mouvements des différentes nations. En somme, une trame assez simpliste aux premiers abords mais qui se complexifie au fur et mesure jusqu'à un final riche en émotions.


Il en est de même pour ses thématiques là-aussi assez universelles, que ce soit l'acceptation de son passé, la lutte des classes ou encore la religion, bon nombre de thèmes se retrouveront mêlés dans cette fresque captivante. Toutefois si la trame narrative en soi est bonne, on ne peut pas en dire autant du rythme du jeu qui sera en dent-de-scie. Il ne sera pas rare d'avoir une session d'une à deux heures de purs rebondissements scénaristiques avec des combats de haute-volée avant de retomber dans un moment creux où l'on devra parler à divers personnages tout en remplissant plusieurs objectifs guère passionnants et ce, en multipliant les allers-retours. Des moments beaucoup plus rébarbatifs qui espaceront les divers temps forts du jeu mais qui seront malgré tout peu engageants.


Des personnages plus développés que d'autres


Une histoire assez prenante portée par son personnage principal. Si aux premiers abords je craignais l'archétype du Dark Sasuke, ce sera tout l'inverse. Clive est un personnage qui va s'affirmer, affronter son passé, et surtout chercher une fois son objectif accompli un but bien plus noble malgré sa quête insensée dont les conséquences ne seront pas moindres. Un personnage principal qui ne paie pas de mine mais qui va véritablement évoluer au fil du jeu, un gros coup de cœur pour ce personnage que je ne pensais pourtant pas apprécier. Et n'oublions pas Talgor (Torgal) le chien loup qui sera un des plus fidèles alliés de Clive et nous accompagnera tout le long de notre périple. Et bien sûr si certains se posent la question : We can pet the dog !


On peut également citer Jill, jeune amie d'enfance de Clive qui ira vivre à Rosalia suite à la guerre qui a éclaté dans sa contrée. Cependant, les deux amis se perdront de vue avant de se retrouver des années plus tard dans des conditions différentes. Jill est un personnage que j'apprécie beaucoup même si malheureusement les scénaristes ne lui feront guère de cadeau puisqu'elle sera tout simplement inexploitée. Tout son personnage ne se résumera qu'à être l'alliée de Clive qu'elle sera prête à accompagner partout et avec lequel elle finira par développer une romance. Et si leur romance est certes très belle et offre plusieurs scènes émouvantes, il est dommage qu'un tel personnage reste souvent sur le carreau. Si elle possède quelques scènes qui la mettront en valeur, ce sera pour mieux l'effacer dans certaines scènes avec Clive où elle va sans cesse le valoriser et ce, sans penser à elle une seule fois. Un personnage attachant malgré tout mais que j'aurai aimé voir plus s'imposer.


Et bien sûr, comme tout FINAL FANTASY qui se respecte, on aura un Cid ! Cidolfus restera gravé dans les mémoires tant le personnage est cool ! Un allié puissant qui protégera Clive en l'emmenant dans son repaire, un lieu qui nous servira par ailleurs de hub. Ayant une bonne répartie et étant bien souvent détendu même dans les circonstances les plus improbables, Cid est un des meilleurs personnages du titre qui saura accompagner et conseiller Clive dans sa quête.


Bien sûr, n'oublions pas la longue palette de personnages secondaires à commencer par Blackthorne et Kharonne, le forgeron et la marchande du Repaire qui se montreront sympathiques mais qui se dévoileront beaucoup plus dans leur quête annexe respective, ou tout simplement Gab un des alliés de Cid qui lui aussi évoluera au cours du jeu. Et c'est sans compter les différents Émissaires des différentes nations dont Dion, émissaire de Bahamut, qui lui aussi demeure un personnage remarquablement développé ! Ainsi si de nombreux personnages fonctionnent grâce à leur écriture ou leurs apparitions, il est en revanche difficile de nier que pour les protagonistes féminins, ce ne sera pas la même ! En effet, si la plupart des femmes du jeu sont intéressantes, il est regrettable que l'écriture les mettent peu en valeur ou qu'elles ne soient cantonnées qu'à un unique rôle sans réel approfondissement.


L'action avant tout !


Si le rythme est en dent-de-scie dans ce FINAL FANTASY, qu'en-est-il de l'autre composante principale du jeu à savoir le gameplay ? Le titre, au contraire de son prédécesseur n'est pas un open world. Ce seizième jeu sera découpé en zones semi-ouvertes qu'il faudra parcourir, et si ces zones regorgent de beaux panoramas, elles seront malheureusement très vides puisqu'en dehors de monstres et soldats se hissant sur notre chemin, il y aura peu de choses à y faire. De plus, là-encore de nombreux murs invisibles bloqueront notre chemin.


On pourra cependant faire une halte au Repaire de Cid, un lieu nous servant de hub où il sera possible de s'approvisionner en potion chez Kharonne et forger de nouvelles armes chez Blackthorne, mais aussi récolter bon nombre de quêtes annexes !


Et justement, parlons-en des quêtes annexes. Là-encore, les premières seront peu engageantes puisqu'on sera dans des quêtes pur MMO-tiers du style « Peux-tu m’aider à récolter du bois ? » alors que les bûches se trouvent à deux mètres dudit personnage. Des moments peu encourageants mais qui s'enrichissent au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire puisqu'elles évolueront en correspondance avec le héros. Si les premières seront des tâches plutôt ingrates, certaines permettront à Clive de découvrir son environnement extérieur. Et que dire des quêtes de fin de jeu ? Celles-ci seront découpées en plusieurs parties, permettant de donner plus de consistance à de nombreux personnages secondaires et certaines influeront même sur le destin d'hameaux entiers ! Malgré tout, le plus gros problème de ces quêtes réside dans leur exécution puisque bien que les quêtes soient pour certaines plus intéressantes que d'autres dans leur thématique, leur exécution restera très sommaire puisque la plupart des missions consisteront à récolter des objets ou encore à vaincre les mêmes sempiternels ennemis. En somme des quêtes qui apportent certes de la profondeur à l'univers et à certains personnages, plusieurs quêtes m'auront d'ailleurs bien plu aussi bien par leur histoire que par leur tournure, mais qui malgré tout demeureront trop élémentaires dans la manière dont elles sont amenées.


Enfin reste l'autre composante principale à savoir le système de combats. Et c'est bien le point qui a fait le plus grincer des dents puisque le titre est un pur jeu d'action. En effet, toute la partie du système de combat a été dirigée par SUZUKI Ryôta, l'homme ayant officié sur Devil May Cry 5 en tant que game designer. Et le côté action sera omniprésent avec des combats en temps réel, des passages où Clive devra combattre de nombreuses hordes d'ennemis. Pour l'aider dans sa tâche, il pourra compter sur un mystérieux pouvoir qui lui est propre, la capacité de combattre avec les pouvoirs de divers Primordiaux. Et cet aspect devient vite une des composantes principales du titre puisqu'il faudra jongler entre les divers Primordiaux équipés – un maximum de trois – et leurs compétences propres pour infliger un maximum de dégâts aux ennemis. Mais certains ennemis auront une jauge de résistance qu'il faudra briser afin de pouvoir l'assommer. C'est le moment où il faudra infliger un maximum de dommages à l'ennemi en utilisant les fameuses compétences de chaque Primordial.


Un système assez simpliste même si jongler entre les Primordiaux et chercher à infliger toujours un maximum de dégâts aux divers ennemis s'avérera assez plaisant. En ce qui concerne les compétences, comme bon nombre de titres de la franchise, le jeu dispose d'un sphérier sur lequel les compétences des Primordiaux apparaîtront au fil de l'avancée dans le jeu. Des compétences qui requerront de nombreux points d'expérience afin de maîtriser l'ensemble des capacités. Toutefois dans un choix de pouvoir diversifier son panel de capacités et de chercher à tester différents builds, il est tout à fait possible d'abandonner une compétence et récupérer les points de compétences accumulés pour les remettre sur une autre compétence. Un choix astucieux puisque cela encourage à tester différentes combinaisons de compétences de divers Primordiaux pour jauger quelle combinaison sera optimale puisque certaines compétences pourront épuiser la jauge de résistance de l'ennemi rapidement au contraire d'une autre qui fera beaucoup plus de dégâts. Le choix est vôtre !


Néanmoins si le côté action est clairement assumé, il est nettement plus regrettable que l'on y perde la quasi-totalité de ce qui fait l'essence d'un RPG. En effet, en dehors de Clive que l'on pourra équiper de divers accessoires afin d'augmenter ses stats, aucun autre protagoniste ne sera personnalisable. Clive sera l'unique personnage que l'on pourra diriger lors de notre périple et bien que d'autres protagonistes nous assisteront dans les combats comme Talgor, à aucun moment il ne sera possible de modifier ou même simplement d'augmenter leurs stats.


Si on retrouvera la forge et qu'il sera possible de fabriquer des armes et accessoires, les indications seront néanmoins simplifiées. Et si certains accessoires vous donneront quelques aides en combats, le tout sera malgré tout très léger (une augmentation des dommages pour les combos aériens ou encore une réduction du temps de recharge pour la compétence d'une attaque d'un Primordial). Le tout est clairement très rudimentaire, la montée en puissance de notre personnage se faisant surtout via les différents pouvoirs des Primordiaux et les test des différents builds qu'il nous sera libre d'essayer puisqu'on aura affaire à de nombreux ennemis qui seront majoritairement des sacs à PV. Et si cet argument peut s'entendre pour des combats contre les Primordiaux qui sont des êtres quasi divins, cela est nettement plus préjudiciable pour des ennemis plus commun comme des tarentules. Outre cela, un autre point nettement plus problématique est l'absence d'altération d'état tout comme l'absence de la résistance et faiblesse des éléments. Un point tout simplement effarant puisque tout RPG en dispose. Ainsi que vous frappiez un Bombo avec une magie de Feu ou de Glace, cela n'aura aucune incidence et je me demande sincèrement comment cela a pu être validé.


Outre les combats classiques, vous aurez également les Combats de Primordiaux, des combats bien plus intenses qui seront les moments grand spectacle du jeu. Mais si niveau gameplay ces combats seront pour la plupart assez bourrins, C'est surtout leur mise en scène extraordinaire dont je parle plus bas qui les feront briller.


En somme, le gameplay de ce FINAL FANTASY XVI est plus musclé et clairement assumé comme tel. Et si en soi cela ne me dérange pas, il est cependant bien plus contestable qu'on y perde la quasi totalité de l'essence d'un RPG qui reste la composante principale de la franchise à la base. Par ailleurs, il est important de noter que pour ceux peu adepte du genre mais qui sont intéressés par le jeu, divers accessoires d'aide vous sont donnés en début de jeu, que ce soit un accessoire qui donne à Talgor la liberté de combattre par lui-même ou encore un autre capable d'esquiver automatiquement les attaques voire de faire automatiquement les combos, le titre offre une large palette d'accessoires afin de rendre le jeu le plus accessible possible.


Une réalisation à la hauteur du titre


Si les derniers jeux nous avaient habitué à un style futuriste, FINAL FANTASY XVI, lui, revient sur un visuel plus proche de l'heroic fantasy dans un univers proche de l'époque médiévale qui permettra d'offrir de nombreux panoramas assez grandioses. Bien que la colorimétrie demeure dans l'ensemble assez terne, elle colle bien à l'ambiance plus mature que veut vendre l'histoire qui se traduira notamment par des messages plus terre-à-terre. Et si le chara design demeure au final assez classique comme on peut le voir sur Clive, il n'empêche que les personnages crèvent l'écran par le mocap de très bonne facture et les expressions souvent très détaillées. Du moins pour les personnages principaux. Car pour les personnages secondaires, les animations font nettement plus datées et sont bien moins détaillées. Les cinématiques là-aussi demeurent de très bonne facture, particulièrement les mises en scènes des combats de Primordiaux où est probablement partie la majorité du budget du jeu, offrant ainsi des séquences tout simplement impressionnantes ! Des séquences justes folles qui ont dû demander un travail de titan tant les scènes sont intenses et où tout est fait pour ressentir la démesure des combats, des moments quasi JoJoesque mais qui peut expliquer certains aspects sacrifiés du jeu comme le rythme décousu de notre aventure entre autre. Les animations de combats là encore sont particulièrement réussies, notamment celles des compétences de Primordiaux qui offriront au fur et à mesure qu'on assimile le gameplay et la combinaison des compétences de véritables chorégraphies endiablées, même s'il est vrai que cela peut vite devenir illisible au vu du nombre de particules et explosions à l'écran.


Concernant la technique du jeu en elle-même, le titre offre deux modes : le mode Qualité offrant une expérience à 30 FPS constant et le mode Performance tournant à 60 FPS. Et si l'on pourrait se tourner directement vers ce mode, je conseille le mode Qualité qui ne souffre d'aucune baisse de FPS au contraire du mode Performance dont les chutes de FPS peuvent parfois être assez violentes. Concernant le doublage, j'ai choisi la version française. Si le premier doublage a avoir été enregistré était la version anglaise, une preuve que le jeu visait un public occidental, la version française demeure de belle qualité. Ainsi si dans la version américaine, c'est Ben STARR qui interprète le ténébreux Clive, en Français c'est Marc ARNAUD qui donne une performance souvent dans la retenue mais collant parfaitement au personnage au vu des fantômes qui le hantent. Concernant Jill, c'est Susannah FIELDING en anglais tandis qu'en français c'est Claire BARADAT qui donne un ton doux à ce personnage. Pour Cid, si c'est Ralph INESON dans la version anglaise, c'est Jérémie COVILLAULT en français qui donne au personnage un ton très relâché collant totalement avec l'attitude nonchalante du personnage. Et on reconnaîtra également bien d'autres comédiens de doublage qui signeront une apparition dans le jeu comme Brigitte LECORDIER, Bernard ALANE ou encore Maxime HOAREAUX.


Ainsi un doublage qui s'il n’est pas parfait avec souvent des couacs de synchronisation labiale demeure tout de même de très bonne qualité ! Par ailleurs, un point important sur la traduction, la version française des textes et dialogues a été traduite d'après le script japonais et non américain, pouvant expliquer pour ceux préférant mettre les voix anglaises certaines différences entre les dialogues et les sous-titres français.


Enfin le jeu brillera aussi par son compositeur SOKEN Masayoshi qui est, comme l'ensemble de la Creative Business Unit III, derrière FINAL FANTASY XIV dont la réputation n'est plus à faire. Et si son travail sur FF XIV a été maintes fois salué, sa tâche était tout autre sur FF XVI. Il signe à mon sens une très bonne composition déjà par le thème principal "Land of the Eikons" mêlant habilement le thème principal des FINAL FANTASY à une composition plus sombre annonçant le conflit qui nous attend au sein de Valisthéa. Difficile également de ne pas citer le thème de combat "Away" ou encore "To Sail Forbidden Seas", thème principal des combats de Primordiaux qui ira parfaitement aux combats contre ces entités dont chaque musique possèdera une légère variation mêlant le thème du personnage que l'on affronte selon le Promordial, ou encore "No Risk, No Reward" que l'on entendra à chaque combat, ce qui pourra vite devenir redondant à la longue. Enfin bien que l'on puisse signaler des thèmes plus génériques, je reste charmé par "Lovely, Dark and Deep - The Greadwood" et "Forevermore, The Grand Duchy of Rosaria". Enfin difficile de ne pas citer les thèmes des personnages dont "Find The Flame", thème se rapportant directement à Clive, ou encore "My Star", thème chanté de Jill repris également en version instrumentale sous le titre "My Lady", ou bien "Hide Hideway" qui reprend le thème de Cid lorsque nous sommes au Repaire.

De plus, les thèmes et diverses musiques sonneront toujours justes, s'insérant au bon moment et collant parfaitement aux différentes scènes tout en remixant certains thèmes déjà entendus dans les divers jeux de la franchise. En soi une composition assez hétéroclite avec des thèmes plus génériques que d'autres mais dont certains sonneront très épiques, tout comme les nombreux thèmes de combats chantés dont les paroles parviennent à se rapporter au personnages dont il est question. Des titres assez mémorables pour certains qui sont directement entrés dans ma playlist.


Une licence en voie de transition


Ainsi FINAL FANTASY XVI est un jeu terriblement clivant, ce qui se remarquera rapidement au vu des critiques souvent assassines aussi bien grand public que des médias spécialisés. Et cela peut se comprendre puisque le jeu a une portée plus occidentale que les anciens opus de par son approche orienté jeu d'action mais aussi pour son aspect plus adulte. Que ce soit les scènes de sexe amenées très maladroitement, la portée plus politique de son histoire avec ses énormes similitudes à Games of Thrones (dont de nombreux personnages de la série seront indirectement repris comme Goetz qui fera directement penser à Hodor) mais aussi par son rythme en dent-de-scie dont certains passages pourront rappeler les MMO aussi bien pour le meilleur que pour le pire. Ainsi de nombreuses remarques qui ont naturellement amener à la fameuse question :


FINAL FANTASY XVI est-il un bon FINAL FANTASY ?


On touche sans doute le point le plus débattu depuis la sortie de l'opus puisqu'il aura valu à l'équipe de nombreuses critiques. En effet, la perte de l'aspect RPG est sûrement le plus gros défaut de la Créative Unit Business III. Là où FINAL FANTASY XV ou FINAL FANTASY VII Remake avait réussi à créer un équilibre entre RPG et jeu d'action, ici il n'y en a pas. L'aspect RPG est clairement anecdotique et cela se remarque très vite puisqu'il n'y aura aucun besoin de farm des composants pour créer des armes, tout comme l'annexe du jeu qui demeure là-aussi très limitée puisqu'en dehors de la chasse aux monstres et des quêtes annexes, il n'y aura pratiquement rien d'autre pour prolonger notre plaisir.


Et pourtant, à mon sens, le titre sonne très FINAL FANTASY ! Déjà par son univers profondément développé et travaillé et que l'équipe avait à cœur de partager puisque de nombreux éléments seront à notre disposition afin de prendre connaissance du lore à tout moment. L'encyclopédie d'Harpocrate accessible en une touche regorge d'informations sur tout ce qui touche à l'histoire - et ce même durant les cinématiques -. L'organigramme géant donné par Viviane vous fera le point aussi bien sur les relations de Clive avec les autres personnages que sur toute la stratégie géopolitique des royaumes, montrant même les mouvements des différentes nations en temps réel. Des éléments qui démontrent toute la profondeur de l'univers créé par l'équipe et le soin qui lui a été apporté. Mais on peut également noter les thématiques et les divers éléments mis en avant tels que la magie, les Cristaux, les Chocobos etc., qui restent des références propres à la saga - en particulier le premier FINAL FANTASY -. Là où les anciens opus eux restaient dans un schéma bien rodé, celui-ci vient briser les codes, de manière maladroite certes, mais tente quand même d'innover quitte à devoir faire table rase du passé comme on peut l'interpréter avec les différents dialogues vers la fin du jeu.


Enfin à mon sens, la question est biaisée dès le départ puisque chaque personne a sa propre idée de ce qu'est un "FINAL FANTASY". Si pour certains, cela se résume par le gameplay au tour par tour, pour d'autres cela se résumera au lore et à l'histoire ou encore au développement de tous les personnages... En somme, une question n'ayant pas lieu d'être puisque la saga a toujours eu pour principe de chercher à se renouveler à chaque nouvel opus numéroté.


Enfin ce que je retiens du jeu, ce sont surtout ses séquences impressionnantes. Des séquences où le jeu lâche la bride qu'il s'est lui-même attachée afin d'offrir des moments tout simplement grandioses ! Enfin point important, à aucun moment je n'ai été victime du moindre bug, et c'est essentiel de le dire dans cette industrie qui règle les bugs dans des patchs Day one ! Certes, celui-ci aussi en a eu un mais à ce jour, uniquement deux sont sortis et ne pesant que quelques méga-octets. À titre de comparaison, le dernier jeu numéroté FINAL FANTASY XV était sorti dans un état lamentable avec des patchs de plusieurs gigas et proposait une histoire morcelée en milles morceaux où pour tout saisir il fallait voir un anime, un film et ce, sans prendre en compte tous les DLC qui étaient à venir. Dans FINAL FANTASY XVI, on a une histoire qui tient la route du début à la fin, avec des choix assumés jusqu'au bout, et où toutes les réponses à nos questions sont résolues une fois arrivé à la fin du jeu. Là-dessus, on ne peut nier que SQUARE ENIX a compris la leçon.


La fantasy clivante


FINAL FANTASY XVI n'est pas un jeu parfait. Au contraire c'est un titre terriblement inégal, entaché par la perte de son côté RPG au profit du jeu d'action. Et pourtant malgré son aspect très occidental, FINAL FANTASY XVI est un jeu qui présente un univers et une histoire profondément riches, porté par un personnage principal dont le développement de son enfance jusqu'à l'âge adulte est remarquable.


Un titre ponctué par de nombreux rebondissements au sein de ces cinq nations qui convoitent les cristaux. Un jeu qui ne laissera pas indifférent et qui, bien qu'imparfait, s'inscrira dans le haut du panier aussi bien en terme de nouvelle proposition, d'intention sincère, de gestion exemplaire de son univers que de l'aventure narrative forte qui nous est offerte, en faisant sans conteste un des FINAL FANTASY les plus solides sortis ces dernières années.


Un grand FINAL FANTASY que je n'oublierai pas de sitôt !

DuotakunoSora
8
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Créée

le 11 déc. 2023

Critique lue 21 fois

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Duotaku_no_Sora

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