Les jeux vidéo adaptés de films ont pour réputation (non usurpée) d’être extrêmement mauvais et de ne même plus cacher ce côté attrape-nigaud fan. Pourtant, à une époque, ces adaptations avaient au moins le mérite d’être aléatoires : souvent mauvaises, mais quelquefois bonnes. Ça apportait son petit suspense : mon film préféré va-t-il être massacré par un jeu développé avec les pieds ou bien, au contraire, va-t-il sublimer l’œuvre originale ? C’est un vaste sujet et aujourd’hui nous traiterons du cas de Gremlins 2 sur NES.
Gremlins 2 : The New Batch vous met dans les baskets (métaphoriques) de Gizmo, la courageuse peluche allergique à la douche, qui va devoir traverser le bâtiment dans lequel il est prisonnier avec tous les affreux Gremlins. Dans les faits, cela se traduit par un jeu d’action, sorte de vue de dessus, avec de forts passages plus plateformesques. Bref, encore une fois, rien de bien original. Mais bon, c’est une formule qui a fait ses preuves, soyons magnanimes.
Les graphismes sont plutôt réussis, avec des personnages de taille imposante au vu des standards de l’époque. En revanche, le fait que l’action se situe dans un bâtiment n’aide pas vraiment à la diversité dans les couleurs. Gremlins 2 se veut une sorte de précurseur de notre époque : beaucoup de couloirs gris et nuances de gris. Bon, j’exagère un peu (y a du jaune sable aussi) car le jeu est tout de même suffisamment varié pour que ça ne soit pas complètement problématique.
L’organisation de Gremlins 2 est classique : on traverse quelques tableaux avec ennemis et plates-formes (ou les deux en même temps) jusqu'à arriver à un boss et à changer d’environnement. Casser la tronche des monstres nécessite de rapidement identifier le pattern de déplacement de ceux-ci. On peut aussi les éviter un maximum mais cela fait aussi esquiver l’argent qu’ils laissent en clamsant, argent qui peut ensuite être investi dans une boutique cachée dans le niveau. On peut y acheter des upgrades pour son arme, des vies ou encore (mon préféré) le ballon gonflable qui permet, lorsque l’on tombe dans le vide, de se faire sauver et de flotter quelques instants en coupant comme un gros sale le passage ultra-tendu du slip dans lequel on vient d’échouer.
Car dans Gremlins 2, et comme la majorité des jeux de l’époque, on meurt souvent. La plupart du temps, ce sera sur un passage plate-forme. De temps en temps, on se fera dézinguer par un monstre, mais c’est plus rare. La combinaison favorite restant la bestiole qui vous tire dessus au moment où vous commencez votre saut. Un grand classique du genre ! La maniabilité est assez raide et demandera un petit temps d’adaptation mais rien de dramatique. Par contre, cela n’empêche pas les passages avec sauts d’être (un peu) frustrants et de demander plusieurs essais jusqu'à connaître l’enchaînement de plates-formes par cœur. Un autre grand classique de l’époque en somme !
Le problème est que à chaque vie perdue, vous redémarrez en slip (ou à poil dans le cas de Gizmo, ce petit filou ne portant jamais de sous-vêtements) sans les améliorations achetées jusque-là. La conséquence est que, sans connaître le jeu sur le bout des doigts, vous serez presque tout le temps avec l’arme de base. Ce n’est pas forcément gênant mais il est juste dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement du sympathique panel d’armes à disposition.
Gremlins 2 est assez court mais les différents sauts ratés augmentent considérablement sa durée de vie, donc pas de souci de ce côté-là. Le jeu est relativement fidèle au film de part l’ambiance ou encore les différents boss. Ces derniers sont d’ailleurs parmi les points forts du jeu. Ils sont généralement gros et demandent encore une fois de bien maîtriser leurs méthodes de déplacement pour savoir quand canarder avant de repartir la queue entre les jambes. Les affrontements peuvent être longs, ce qui ajoute une certaine tension, tout spécialement lors du dernier boss quand on est à sa dernière vie.
Gremlins 2 : The New Batch n’est pas une incroyable surprise mais c’est une adaptation correcte du film. Les fans du film à l’époque ne se sont pas floués en achetant le jeu. Rien dedans ne vous surprendra mais l’ensemble est bien fait, agréable à parcourir et offre un challenge bien dosé pour les enfants de l’époque (c’est-à-dire intorchable par les standards actuels). À mettre dans la catégorie des adaptations réussies.