Guacamelee! 2
7.3
Guacamelee! 2

Jeu de DrinkBox Studios (2018PlayStation 4)

Juste après avoir vaincu Calaca, antagoniste principal du premier opus, Juan profite d’un repos du guerrier bien mérité. C’est alors qu’un autre luchador du nom de Salvador débarque dans la dimension de Juan à la recherche du Guacamole Sacré. Juan va donc parcourir le Mexiverse afin de battre cet ennemi dont la quête de puissance met en péril l’existence même.


Guacamelee 2 est l’illustration parfaite d’une suite qui sait parfaire ce qu’un numéro fait de bien tout en ajoutant de nouveaux éléments. La continuité scénaristique est aussi fluide que celle du gameplay et des graphismes. Si déjà dans le premier volet, les décors semblaient travaillés, certains tableaux de Guacamelee 2 sont des petits chefs d’œuvres d’illustrations qui attirent vraiment l’œil. Au risque de se manger un coup dans le buffet par une pléthore de nouveaux ennemis, eux légèrement différents.


Pour comprendre pourquoi le « mais » de « ce jeu est génial, mais », il faut s’intéresser à ces domaines qui ont été optimisés, et surtout dans quel but. En premier lieu : les ennemis. Si dans le premier, une fois les combos et attaques spéciaux intégrées, les combats devenaient plus une démonstration technique qu’autre chose ; ici certains d’entre eux ont carrément changé de rôle. La différence notable se sent même relativement tôt dans l’aventure. Notamment avec les premières attaques dont l’esquive ne vous protégera pas, ainsi que quelques nouvelles mécaniques de combat comme les ralentissements et ennemis spéciaux. Attention, rien d’infaisable ou qui ne puisse vous faire exploser votre manette contre le lino. Mais l’on sent bien que certains ennemis ont cette fois-ci été créés par volonté d’augmenter le défi des combats « simplement » par des patterns ou des hitboxs un peu plus difficile à comprendre entièrement que dans le un. Ce n’est pas un défaut en soi, mais un changement d’approche qui étonne un peu. Une modification de fond que l’on ne retrouve pas au niveau du level design qui est resté foncièrement ancré dans l’identité du un. Les phases complexes sont toujours là, et respectent bien l’ambiance de Guacamelee. Elles ont été améliorées dans les carcans de l’ancien moule, aucune difficulté si vous avez réussi le premier.


L’humour, et d’une manière générale le Lore, a également été sujet à ce travail en profondeur. La simple scénarisation d’un Mexiverse, et donc d’une infinité de versions de personnage de l’univers de Guacamelee, nous fait plonger dans un humour absurde qui reste pourtant finement ciselé. Chaque ligne de dialogue, même des personnages perdus au fin fond de la pampa, ont leur place. L’autre travail encore une fois important ce sont les références directe et indirecte qui sont toujours assez présentes pour être notifié, mais jamais paraître ostentatoire. On y retrouve du Shovel Knight, Super Mario, Resident Evil et j’en passe.


Guacamelee 2 est vraiment agréable à faire donc (encore plus à plusieurs bien évidemment ) et les quelques points noirs qui vont suivre ne ternisse pas le tableau. Selon moi il est difficile de se motiver à repartir à la poursuite du 100% si l’on a déjà fait celle de Guacamelee 1. L’arbre de compétence est intéressant, mais peu enclin à nous faire plonger dans un aspect RPG, puisqu’en moins de huit heures de jeu sans farm, j’ai terminé le jeu en l’ayant rempli. Une durée de vie relativement courte qui peut cependant être rapidement augmentée si vous êtes partant pour le 100 % encore une fois. 
Et enfin le boss de fin qui lui, par contre, est vraiment à la ramasse. Par rapport au premier, la difficulté et la gestion de l’endgame font tout de suite plus joueur-friendly. Pas décevant pour autant, mais c’est dommage d’avoir un affrontement aussi sobre après une telle quête épique.


Au final, on en reprendrait bien un 3. L’indigestion de guacamole continuera d’être lointaine tant que le studio apportera autant d’amour à ces créations. Assurément un modèle de level design et de créativité à beaucoup de niveaux. Si seulement je digérais aussi bien le vrai guacamole que ce jeu.

Mammarragan
7
Écrit par

Créée

le 31 juil. 2019

Critique lue 103 fois

Mammarragan

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