Halo 2
7.3
Halo 2

Jeu de Bungie Studios et Xbox Game Studios (2004Xbox)

Après le premier opus il était difficile de faire mieux pour Bungie, il fallait bien avouer que Halo plaçait la barre fort haut et que la suite aurait du mal à reprendre le flambeau. Le pari n'est que partiellement remporté et la suite comporte de nombreux défauts, surtout sur le mode solo.

Si l'on conserve naturellement la bande son magnifique de Martin O'Donnel, l'on perd beaucoup dans beaucoup d'autres secteurs et de nombreux atouts sont sous exploités au point de fatiguer. Le premier étant l'esthétique d'ensemble qui en prend un coup et en porte un autre à la cohérence de l'ensemble. Certes il faut de l'innovation, de nouveaux gadgets pour satisfaire le client, mais l'on aurait pu s'en passer. Entre Halo 1 et Halo 2, il y à trois à quatre semaines au maximum (et encore, sachant que l'intrigue du premier opus se place dans une unité de temps inférieure à la semaine...) et là, soudain, tout bascule. Des armes disponibles aux tenues des humains, ya rien de pareil. Les uniformes des marines, autrefois "futuristes", des sortes de troopers du film de Verhoeven mais améliorés qui avaient leur look OCNI (objet crapahutant non identifié), l'on passe à des soldats classiques ressemblants somme toute à des GI's perdus en Irak, la date de parution doit avoir quelque chose à voir. Brusquement, ce qui dépaysait est transformé en quelque chose de terriblement contemporain, et l'on ne voit plus la différence. Au niveau des armes pareil. En quelques semaine le fusil à lunette à changé de modèle, on passe d'un pistolet magnifique (peut-être surpuissant certes) à un espèce de truc bizarre sans pouvoir d'arrêt ce qui nous cantonne à la mitraillette, inefficace aussi. Même le fusil de base change aussi sans qu'on sache trop pourquoi pour finir réintroduit (ben oui, la trilogie c'est même pas six mois de guerre) une semaine plus tard dans Halo 3. Bref en un coup, Bungie massacre la cohérence de l'univers dans sa forme, le font survivra encore quelques temps mais ça va être dur. On voit ici la différence avec un Killzone qui d'après ce que j'ai pu en voir, est parvenu à conserver une cohérence générale dans sa trame et son esthétique tout en donnant un bon divertissement. 

Autre point noir, la rupture du double équilibre extérieur-intérieur et crapahutage-conduite, en faisant trop de tout, et trop de conduite aussi. Le passage en tank sur le pont est par exemple un exemple de scène ultra scriptée, à la limite de l'arcade et profondément fatiguante, elle ne présente pour ainsi dire aucun intérêt, tout comme de nombreux passages en warthog où l'on s'ennuiera. Les phases semblent plus longues ou trop courte, plus arcade même si elles le sont parfois moins, il n'y à pas à dire l'équilibre est rompu et le jeu qui en introduit un nouveau n'arrive pas à le tenir longtemps. L'idée d'alterner entre un convenant et notre désormais célèbre Master Chief était bonne et l'on pourra saluer la mise en scène de l'introduction de l'arbiter, c'était une belle ouverture, mais les niveaux relatif au convenant manquent souvent de souffle. Et puis c'est quoi cette fin ? D'accord ça ouvre immédiatement sur le troisième opus, c'est évident, mais on n'a même pas droit à un suspense, ni même à une sortie intéressante, rien, nada, un truc profondément minable avec un MC dans une soute à bagage (foutu passager clandestin, attend qu'on t'attrape !), une Cortana laissée derrière avec un pathos de seconde zone, et les autres... Qui servent à rien, parce qu'on en profite pas plus pour s'appuyer sur de vrais personnages secondaires valant le détour, juste des clichés sans intérêts n'apportant même pas une ligne de dialogue valant la peine.

Seule chose qui reste pour rattraper le soft, le multi, pierre angulaire de quasiment tous les jeux depuis le début des années 2000, dispensant de développer un vrai mode solo, un scénario ou tout autre chose, le solo n'étant là que pour justifier le multijoueur en ligne. L'on croise de tout en multi sur le live. Des types sympa, des chieurs et des geeks, et ça devient vite insupportable en dépit de bonnes cartes. Le plaisir de jeu en écran splitté ou en coop disparaît car les trois quarts de la campagne ne valent pas la peine d'être rejoués. 

Si Halo 2 entérine une franchise, il n'apporte en vérité rien et n'est au fond qu'une transition vers un troisième opus déjà plus intéressant...


Lien vers ma liste sur la franchise Halo faisant également office d'index à critiques : http://www.senscritique.com/the_dude/liste/53696/franchise-halo/
The_Dude
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le 22 juin 2011

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The_Dude

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