Heroes Might and Magic III, ou l'aboutissement d'une série qui pour se renouveler, devra faire des choix risqués de gameplay (notamment le polémique 4ème épisode) pour se démarquer de cet opus, parfait en tous points.
On pourrait reprocher à Heroes Might and Magic III son manque flagrant d'originalité par rapport à son prédécesseur, déjà très proche du jeu fondateur de la série. A mon sens, il faut plus percevoir Heroes III comme l'aboutissement d'un long processus de développement avec pour alpha le premier opus Heroes Might and Magic I, en bêta sa suite Heroes Might and Magic II, et pour point d'orgue final, Heroes Might and Magic III.
Petit bijou d'orfèvrerie, Heroes Might and Magic III, partant sur les excellentes bases du second volet, taille discrètement mais avec justesse dans la lourdeur de certaines mécanismes, cisèle les factions jouables, lustre le design, pour aboutir à un diamant de jeu vidéo.
Graphiquement, quoique désuet puisque la 3D est devenue obligatoire pour être tendance, les décors restent magnifiques, on a vraiment l'impression de se balader sur une carte de conte de fées, qui vire parfois au cauchemar dès qu'on aborde les terres démoniaques... Ces cartes sont remplies de trésors, mini quêtes, artefacts pour renforcer vos héros, etc
Les factions sont nombreuses, ainsi que les unités propres à chacune, permettant un nombre quasi infini de stratégies pour composer son armée, d'autant plus qu'on peut composer des armées regroupant des troupes de différentes factions, avec pour cerise sur le gâteau les héros commandant les troupes, plutôt magiciens, guerriers, diplomates, etc
Mais l'important est ailleurs. Une carte, c'est un scénario avec le plus souvent différentes types de victoires possibles : la conquête pour les bourrins, l'exploration pour la quête du Graal, etc.
Déjà fourni avec un nombre de carte conséquent, l'éditeur de monde est une source infinie d'aventures, les joueurs n'hésitant pas à échanger leurs créations. Incroyablement simple d'utilisation, l'éditeur permet de réellement raconter une histoire, de dispenser des bonus à certaines factions, des messages à d'autres, et surtout de dessiner des cartes magnifiques avec pour seule limite notre imagination. A lui seul, l'éditeur peut devenir une véritable drogue (Refaire la carte du Seigneur des Anneaux, du Trône de Fer, de l'assassin royal ? Créer le royaume elfique en proie à l'invasion des orcs ? Dessiner le bastion enneigé des lutins, confronté à l'invasion des forces conjuguées des morts vivants et des enfers, avec au milieu des humains qui font face de toutes parts ? ... Faites vous plaisir !)
Bref, un jeu magique et mythique, un gouffre de temps perdu (ou bien investi, c'est selon) passé dans les contrées enchantées de Heroes Might and Magic III.
Tiens, j'ai envie d'y rejouer...