Il suffit pourtant de lire le matériel promotionnel de Wrong Number pour savoir précisément ce qui se passe chez Dennaton Games. "Hotline Miami 2 : Wrong Number offre une conclusion frénétique à la saga Hotline Miami, un déchaînement de violence où sera vengé le sang versé dans le premier volet." Voilà qui devrait suffire à éclairer nos lanternes. Ils sont passés pros. Hotline Miami n'est plus juste un jeu; oh que non, cela semble trop peu ambitieux. C'est une saga. Vous y trouverez une conclusion frénétique. Ce qui est vrai. Ainsi qu'un déchaînement de violence. Et là, je les trouve un peu légers dans leur appréciation du niveau de l'action. On pourrait imaginer qu'une conclusion frénétique à une saga "où sera vengé le sang versé dans un volet" comporte au moins deux déchaînements de violence. Mais bon, j'apprécie leur modestie.
Il est évident qu'écrire tout ceci est plus aisé à vendre que la réalité : "Hotline Miami 2 : Wrong Number est un mission pack pour le premier volet vendu à 14€99 doté d'un scénario indulgent qui plaira à nos fans ainsi que de nouveaux niveaux trop grands qui mettent à mal notre gameplay pourtant très efficace. Ah et on a pas trop eu le temps de réfléchir à améliorer le lock-on. Merci de votre compréhension." C'est ce type de charme que j'espère des jeux indépendants. Une approche franche du business et pas juste la conclusion frénétique de l'épique saga que toi aussi tu peux Let's Play.
Parlons donc quelque instants du titre. Wrong Number. Serait-ce l'admission volontaire du fait que la série aurait du se limiter à un seul OVNI mémorable? Dur à dire. Mais pas forcément à insinuer. Si vous voyez c'que j'veux dire. Vous y trouverez tout ce qui vous a ravi dans le premier : de la musique, des plans d'architectes, des cutscenes indulgentes prétendument profondes que vous pouvez sauter si jamais il vous était venu à l'idée de jouer à un jeu. Le tout est maintenant enrobé dans un artifice Tarantinien - et non pas tarantulien ce serait alors un titre très différent - où chaque séquence d'action est coupée au pif par un autre flux narratif qui finit tant bien que mal à faire sens vers la fin. Il est évidemment très réussi. Les niveaux sont maintenant plus grands. Trop pour qu'un puisse les voir d'un coup ce qui rend leurs recoins plus mystérieux. Est-ce forcément un aussi bon titre que le premier? Non. Mais les deux suédois se sont fait plaisir à nous faire suer des doigts et cela semble plus être le but de l'exercice que de franchement tenter de faire mieux que le premier opus. Donc, voilà : fission accomplie.