Quand j’étais gamin, je m’inventais des aventures avec mes fidèles playmobils. Elles commençaient toutes avec des zombies qui assiégeaient un village et un héros, nommé Siegfried qui venait sauver la mise. Il y avait le vilain docteur Steinmann, boss de l’acte 1 et d’autres méchants, encore plus diaboliques, à suivre dans le pays du désert et celui de l’eau. Malheureusement, je n’arrivais jamais à les terminer… Ennui oblige ou bien, parce qu’un jeu vidéo est toujours plus attractif qu’un jeu papier.
Alors, pourquoi ne pas allier les deux pour délivrer un jeu-vidéo avec des playmobils ?
Eh bien, misère de misère, c’est une bonne idée avec un mauvais traitement.
Vous savez, il y a différentes types de difficulté : il y a les jeux durs, faits pour être durs et qui n’ont pas de réelle saveur hormis pour les nerds ; il y a les jeux qui arrivent à marier le facile et le difficile pour produire une bonne expérience ; il y a les jeux trop faciles et tristes à jouer ; et enfin, la catégorie qui nous intéresse, les jeux (souvent pour enfants) qui ne sont pas faits pour être durs mais qui dans leur grande imprudence, leur aspect iconoclaste et daté, arrivent à produire de la difficulté malgré eux.
J’ai nommé comme très bon exemple : Hype, la quête du délire.
Tout est iconoclaste dans ce jeu : le level design parfois à la limite du bizarre où on se perd beaucoup trop et où les endroits cachés sont vraiment… trop cachés, le scénario qui nous déplace toujours dans les mêmes zones en boucle avec de nouvelles zones ultra riquiqui, les quêtes toujours plus improbables, et tout ce côté cheapos/on a pas eu le temps de tout développer propre à l’industrie des jeux-vidéo français. On sent même du Les Visiteurs dans ce jeu, c’est dire !
Au final, ça a son charme… deux secondes. Passé ce temps, on souffre tout en éprouvant du plaisir, pour ensuite ressouffrir car on oublie à quel point le jeu peut-être dur après s’être plié de rire face à d’autres passages plus faisables.
Certains me traiteraient de gros nul, et vont trouver que j’exagère la difficulté de ce jeu, oh mais je puis vous dire qu’elle existe bien.
En grande partie, les déplacements du jeu provoquent la majorité des morts. Hype est une savonnette, bien trop huilée sur les chaussures, impossible de se recentrer en plein combat au risque de perdre de vue l’ennemi et de lui laisser une seconde de trop pour qu’il nous assène tous les coups qu’il lui vient à la tête avant de nous coincer dans un mur.
GAME OVER.
Et ça dès les premiers ennemis du jeu. Surtout les archers ! Ces fils de Satan, très confortables à distance, lancent des flèches toutes les deux secondes et visent parfaitement dans la bonne direction. L’IA est super entraînée, elle va même jusqu’à anticiper une attaque du joueur même si ce dernier est à l’autre bout de la map en préparant une flèche qui lui atterrira dans la figure dès qu’il sera sorti de sa cachette. Tout ça, parce que ce dernier a sorti son arbalète, un signal magique qui arme tous les archers du coin parce qu’autrement, ils vous ignorent. Le pire moment de ce jeu, ce fut ce monastère de Satan, où cet imbécile d’archer, positionné juste au-dessus d’une série de plateformes va continuellement lâcher des flèches et ne jamais donner une chance de répliquer. Surtout qu’avec les déplacements de merde, vous sortez de votre couverture mais il faut au moins quatre secondes pour diriger l’arbalète sur l’ennemi, puis, viser, sauf qu’à ce moment-là, vous vous êtes déjà reçu une flèche ce qui enlève la visée et vous fait reculer ce qui vous oblige à tout recommencer. Magnifique. Pour réussir ce passage, je recommande tout simplement de tricher en tirant sur le petit pixel de la hitbox trop large de l’archer tout en étant encore caché.
On fait alors la technique du tournicoti des manèges enchantées, une technique que tout joueur est obligé d’utiliser dans tous ces foutus jeux de la PS1/PS2 où la 3D est un gros handicap. Mais c’est pas ultra efficace car les coups prennent trois ans à se lancer et parfois, je sentais vraiment que la manette ne voulait pas obéir à mes doigts.
A quoi ça sert de toute façon de tuer ses foutus ennemis ? On peut les éviter aisément pour la plupart. Aussi, ils passent trop d’argent et jamais de potions de soins. Je crois même qu’il y a un grave problème avec les potions de soins dans ce foutu jeu car on m’oblige juste à les acheter ou bien, à les farmer (seulement les rouges) en faisant la course de Wellet le cordonnier, mais jamais j’en récupère. Pourquoi ? C’est un item comme un autre qu’un tonneau ou un coffre peut lâcher (rarement) mais les ennemis n’en lâchent jamais. Par contre, herbes et argent, c’est la folie ! Je crois même qu’il y a un problème dans ce jeu avec les dalles qui redonnent de l’armure. J’en ai rencontré qu’un seul dans ce foutu jeu et pourtant, quand je lis les soluces d’autres joueurs sur PC(car moi, je joue sur PS2), ils en ont droit un peu tout le temps. C’est quoi cette arnaque ? Sans armure, vous vous faites poutrer la gueule ce qui vous oblige à claquer du fric constamment au marchand du premier acte pour ne pas trop dépenser de fric. Je me sens lésé dans cette histoire !
Passons aux sauts, handicapés par les mêmes déplacements de merde. Essayez donc de produire des sauts mesurés et précis avec un joueur savonnette et une caméra hugo délire. Rajoutez à ça, le héros qui se croit sur la Lune avec ses sauts beaucoup trop forts. Faites mijoter un peu de bugs de collision qui repoussent le joueur sur les côtés, et enfin, n’oublions pas les animations de course qui se lancent à chaque atterrissage. Tout un cocktail pour vous envoyer faire une visite touristique des gouffres les plus béants de notre histoire.
Et si après tout ce que je vous ai dit, je mentionne le fait qu’il existe des plateformes dans ce jeu, vous n’allez pas me croire. Les développeurs sont vraiment trop cons. Petit exemple qui m’a bien rapproché de la calvitie, un foutu mini-jeu où je dois éteindre des torches sur des foutus piliers, possible seulement si le joueur saute, puis déplace son personnage mais pas l’inverse car autrement, il part trop loin. Il faut jouer avec le côté personnage de type caillou lunaire et vélocité du pays des fous pour espérer terminer ce mini-jeu. Le pire, c’est que le jeu vous oblige à le refaire plus tard parce que… recyclage de niveaux. Ils n'auraient pas pu nous donner un ticket de passage… non. Échouer au mini-jeu, en plus, vous oblige à chaque fois à tourner des statues pour le recommencer, procédure qui tape vite sur les nerfs. Autre exemple de merde en chocolat, ces foutus ponts avec des trous dedans et les chauve-souris qui flottent. Très, très rigolo. Ou bien, exemple plus haut, le coup de l’archer qui empêche le joueur de faire sa série de plateformes anarchiques car deux couteaux dans le cul valent mieux qu’un.
Et ces séries de plateforme, vous vous les tapez plus d’une fois car il faut dire que recycler les zones restent une bonne idée. Faire des putains d’allers-retours est très frustrant surtout dans un jeu où rien n’est indiqué, on vous laisse parfois chercher la solution comme des petits cons et c’est même pas les habitants qui vont vous le délivrer dans les conversations. Il suffit alors de se retaper tout et de demander à tous les protagonistes s’ils auraient pas vu une putain de bannière.
Quelle merditum, je vois pas comment améliorer ce jeu sans demander aux développeurs d’être moins connard. Cette symbiose entre dur et facile est… hyper frustrante. On a juste envie d’abandonner et sortir les cheats codes. Les boss sont encore plus durs que certains boss de Dark Souls puisque dans ce jeu, on contrôle son personnage à la perfection avec une bonne caméra à l’épaule, et en soi, si on meurt, c’est de notre faute, point barre. Hype a des boss servis avec une caméra à la chiasse, obligeant le joueur à tourner en rond tout le temps pour espérer se retrouver pile en face du boss, et pile dans le bon axe pour le toucher. Autrement, c’est la galère. Enoch est un boss ultra chiant, impossible d’esquiver ses coups, on est juste obligés d’en prendre pour lui en donner, surtout que c’est un sac à pv ce couillon. Le boss de fin est insupportable, un dragon qui, couplé à la caméra de merde, nous projette avec de grands straffing de la mort dans le vide, c’est vraiment pas une merveille. Angles improbables, on le perd de vue. Vient ensuite le deuxième boss, le chevalier noir, couronné triple con et incroyable magicien tellement il se défend davantage avec des sorts qu’au corps à corps. Je vois pas l’intérêt d’utiliser ma magie qui ne m’a pas servi à grand chose dans ce foutu jeu, alors, j’ai utilisé la technique de la tornade du boss qui lui revient dans la gueule à force de tourner autour de lui. Que c’est pathétique comme combat.
Et là, le jeu a planté avant de me délivrer la cinématique de fin. Ok. C’est pas la première fois que ça plante, mais bon, c’est magnifique d’avoir foutu énormément d’écrans de chargement dans ce jeu dès qu’on veut quitter une zone alors que c’est le moment que choisit toujours la console pour planter. Sublime.
Bon, pas de cinématiques. On passe à autre chose. Je vais peut-être terminer mon aventure playmobil, qui sait, ce sera déjà moins dur, moins frustrant, et puis, je pourrai placer la caméra où je veux, je pourrai faire des déplacements corrects, je n’aurai pas de chargements de zone, je pourrai me soigner quand je veux ainsi que ma foutue armure. Et puis, merde, je ferai une meilleure histoire que ça dans mon petit village !