S’il y a bien une chose pour laquelle Microsoft était en avance sur son temps avec la Xbox 360, c’est bien dans la richesse de ses jeux en téléchargement. Avec le Xbox Live Arcade, il a permis à une génération entière de développeurs plus ou moins indépendants de sortir leurs jeux avec une visibilité enfin digne de leur talent. Si on retient des titres comme LIMBO, Super Meat Boy ou l’immense Braid, tous sortis sur PC depuis, il en existe d’autres qu’on oublie très souvent, mais qui ne sont pas sans intérêt. Il y a ‘Splosion Man, un jeu de plate-forme déjanté, ou Shadow Complex, un jeu d’action dans la lignée des anciens Metroid. Le jeu dont nous allons parler aujourd’hui rentre tout à fait dans cette catégorie. Sorti en 2011 sur 360 et l’année suivante sur PC, son nom parle de lui-même : Insanely Twisted Shadow Planet.
Derrière ce titre à rallonge se cache un jeu pour le moins hybride : son gameplay 2D pourrait faire penser à un shoot them’up, mais il est loin d’être assez frénétique pour rivaliser avec un Dodonpachi. En fait, il s’apparente plus à un jeu d’exploration avec une progression à la Metroid, ou chaque nouvel objet acquis nous permet d’ouvrir des passages qui nous étaient fermés auparavant. Classique, donc. Et si ces fameux objets sont variés – une dizaine en tout, et son gameplay se renouvelle suffisamment pour ne pas paraître répétitif, le jeu est plutôt court, sept ou huit heures en prenant son temps et quelques heures de plus pour découvrir tous les secrets. Mais alors, quel supplément d’âme le jeu a-t- il pour se démarquer du lot ?
Tout d’abord, une direction artistique vraiment remarquable. Si le jeu ne brille pas par sa technique, ses décors, le design de ses ennemis et même des boss, tout est atypique et coloré à souhait pour le plaisir des yeux. D’ailleurs, le jeu change radicalement d’environnements à chaque niveaux, et l’on passe sans transition ou presque d’un milieu marin à un niveau gelé, un autre fait de rouages et autres turbines sans oublier celui qui nous plonge dans une obscurité un peu angoissante. Et si ce jeu intéresse autant qu’il divise les joueurs, c’est aussi de par son rythme inhabituellement lent. Alors que dans la plupart des jeux les développeurs font le choix d’une maniabilité assez dynamique pour que le joueur reste éveillé, ITSP ose imposer la lenteur des déplacements de notre petit vaisseau. Cela permet de profiter de l’ambiance, jusqu’à rentrer dans un état presque léthargique en jouant au jeu. Si cela en rebute beaucoup, vous pouvez le croire, entre deux parties de Dark Souls, cela fait un bien fou.
Si Insanely Twisted Shadow Planet n’est sûrement pas un jeu innovant et encore moins indispensable, la qualité de sa direction artistique, de sa bande-son, et son gameplay classique mais efficace peuvent vous faire passer quelques charmantes heures, au calme.