Quantième Art
Un jeu survivor minimaliste et frustrant. Mais attendez, ce n'est pas forcément négatif ! Doté uniquement de trois contrôles, le joueur va devoir gérer un royaume en une dimension, tributaire de la vitesse de son cheval et des deux capacités de ce dernier : galoper, et... se fatiguer.
Alors le jeu trouve ses atouts dans l'ambiance : avec une musique douce et pénétrante, il va nous inviter à regarder son paysage pixellisé et à trouver la beauté dans ses délicats détails. Basé sur un cycle jour/nuit des plus basiques, représenté par le soleil et la lune qui vont prendre tour à tour place dans le ciel, il n'offre pas grand-chose à la vue si on n'y fait pas attention. Mais Kingdom: Classic est une œuvre de pixel art empreint d'un gameplay subtil ; un retour aux sources du gaming qui va savoir nous donner une beauté simple en échange des moments où l'on voudrait que le jeu aille plus vite.
Finalement, il y a une vraie maîtrise de la jubilation que peut apporter la collection des pièces : elles tombent dans la bourse avec un tintement satisfaisant qui éveille chez le joueur une avarice dépensière : à la fois la fierté de les posséder et l'envie de les utiliser avec intelligence. Et la boucle de l'addiction est bouclée : allez, jouons jusqu'à ce que le soleil se lève encore une fois. Oh, cet archer avait chassé, il faut que j'utilise ces six pièces. Une catapulte ? Non, il me faut des maçons ! Vite, au village ! Mais déjà la nuit tombe et les monstres attaquent...
Il y a certes quelques petits défauts : on aimerait une subtilité un peu plus poussée, parce qu'on veut toujours plus de ce qu'on a déjà. Parfois tout est laissé à l'intelligence du joueur. Bien entendu, c'est une bonne chose. Mais cela le ferme aux novices qui ne vont peut-être pas saisir ses arcanes spontanément. Il y a des bugs mineurs, par exemple : lorsqu'on change de cheval alors qu'il est fatigué, le nouveau est fatigué aussi.
Alors oui, Kingdom: Classic est un bon jeu, qui donne un peu d'harmonie au temps dont on ne sait quoi faire d'autre. Mais ça tourne pas mal en rond.