Un crossover Final Fantasy/Clichés Japonais
J'avais bien aimé Kingdom Hearts 1. J'en attendais pas grand chose (en fait, j'en attendais même rien, étant donné que je n'étais pas au courant de l'existence du jeu à l'époque, n'ayant pas de PS2), et finalement ça avait été une jolie surprise : la maniabilité ne m'avait posée aucun problème pour le coup, et le côté action rpg matiné d'un peu d'aventure était assez plaisant. L'histoire était assez con con et parsemée des habituels clichés japonais (pouvoir de l'amitié, rédemption), mais s'intégrait relativement bien avec les univers Disney. Et puis bon, le côté cross-over Final Fantasy/Disney ne pouvait accoucher que d'un scénario un peu maladroit, donc rétrospectivement c'était vraiment sympathique. Bref, tout émoustillé par la cinématique très énigmatique de fin, j'étais en plein mode mega-hype en l'attente du 2ième volet, bien aidé par un opus DS au scénario très sympathique malgré un rythme catastrophique. Je tendais ma joue tel le premier Jesus venu pour me prendre ma méga claque dans la gueule. Et ben, la claque a fait très mal en effet, mais pas dans le bon sens.
Kingdom Hearts 2 reprend donc après l'épisode DS : Sora est en train de faire dodo pour oublier tout ce qui s'est passé dans cet épisode, excuse simpliste pour ne pas pénaliser les gens n'ayant pas de DS. Hum ... Bref, on commence le jeu en maniant Roxas, un jeune garçon au physique très proche de notre ami Sora, et qui semble déjà atteint de la maladie des cheveux en pique. Ce dernier vaque à ses occupations, comme manger des glaces, faire du skateboard, ou encore des combats d'épée en mousse, quand soudain, tout se casse la gueule. Il trouve l'entrée vers un manoir, un espèce de pédophile aux cheveux rouges le suit partout, et pour finir, sa conscience fusionne avec celle de Sora pour réveiller ce dernier. En fait, tout était un rêve ! Enfin, un univers virtuel, enfin bref, Roxas est le nobody de Sora, un concept introduit dans les épisodes précédents, mais le scénario est tellement bancal, que Square produira d'autres épisodes pour mieux expliquer cette histoire inutilement alambiquée. Bref, fini l'introduction, le jeu commence enfin, et on est déjà largué (j'imagine même pas pour les jours n'ayant pas fait Chain Of Memories). Le reste du scénario va être consacré à aller dans des mondes Disney parce que c'est comme ça, trouver Riku qui a la tronche d'Ansem le méchant du 1 PARCE QUE, se taper des discussions avec les méchants de services de l'Organisation XIII sorti d'un très mauvais Shonen, et finalement aller botter le cul au grand méchant, car ça suffit quand même. Vous l'avez compris, le scénario est inutilement compliqué, mal raconté (les scènes de discussion entre personnages sont d'une molesse affligeante), et essaye de se la jouer follement philosophique par moment. Au moins, le 1 avait un scénario cliché mais facile à suivre, et finalement agréable. D'ailleurs, vous vous souvenez peut être que l'idée des Kingdom Hearts est de faire un crossovert entre Disney et Final Fantasy, et bien oubliez l'aspect Disney. Oh certes, il est encore présent, mais le tout est encore plus bancal. On aurait pu remplacer les univers Disney par les univers MacDonalds ou Kellogs que le résultat aura été similaire. Et encore, je pourrai râler sur les personnages, mais on est n'est pas couché, et je n'ai pas envie de faire une review marathon comme pour FFXIII.
Mais bon, Kingdom Hearts 1, c'était aussi de l'action RPG avec des combats très bourrins et fun (une fois la maniabilité apprivoisée) et des boss des fois assez dantesques. Là pour le coup, on en a pour notre argent. Les problèmes de caméra sont moins présents, et le tout est bien plus maniable et toujours très marrant. Certains combats de boss sont vraiment excellents, particulièrement le tout dernier boss qui superbe, et qui justifie presque le fait de finir le jeu à lui tout seul. Par ailleurs, le jeu ajoute un nouvel aspect, appelé Drive Jauge. Concrètement, dés que la jauge est pleine, le joueur peut invoquer un personnage Disney, ou alors fusionner avec Dingo et/ou Donald pour devenir plus puissant. Ces fusions sont généralement très marrantes et spectaculaires, et incorporent un système de level up. Malheureusement, la progression est très longue et oblige de faire beaucoup de grind, très rébarbatif par ailleurs.
Si le système de combat est une réussite, je n'en dirais pas autant de la progression dans les niveaux. Si le premier volet incorporait une petite composante aventure et exploration, ce n'est plus du tout le cas pour KH2. Les niveaux sont affreusement linéaires : on traverse de longs couloirs à taper sur tout le monde jusqu'à la prochaine scène cinématique ou boss. Cela rend le jeu très vite affreusement ennuyeux, d'autant plus que les nouveaux mondes Disney, comme Tron ou Pirate des Caraïbes sont ratés comme pas permis. Les seuls moyens de faire un peu autre chose sont les mini jeux de Winnie l'Ourson, mais bon, c'est Winnie l'Ourson quoi, et c'est des minis jeux ... Et encore, je ne parle pas du monde de la petite sirène, qui est, hmm ... je vous laisse la surprise.
Niveau technique, le jeu est très joli à n'en point douter. Le tout est malheureusement contrebalancé par la tristesse niveau artistique de certains lieux, là encore Tron, ou bien le dernier monde. Au niveau musical, c'est très variable. Shimomura, la compositrice du premier (et de plein d'autres jeux par ailleurs), est toujours là, et nous gratifie de superbes morceaux. Malheureusement, un espèce de virus musical oeuvre dans l'ombre pour gâcher le tout, en la présence du programmeur du synthétiseur. Je ne sais plus son nom, mais ne vous étonnez pas si certains morceaux ont un côté synthé baveux dégueulasse par rapport aux musiques du premier. Le meilleur exemple étant la reprise de One Winged Angel, qui en plus de sonner plus mal que dans le premier volet, arrive à avoir une qualité dégueulasse proche de sa version sur PSOne ! Une belle réussite à n'en point douter !
En conclusion, Kingdom Hearts 2 est une déception. Son seul intérêt est son système de combat, très fun et bourrin. Le problème étant que KH n'est pas un jeu d'action mais aussi un rpg, et que les composantes scénario et aventure sont ratées. Le jeu a réussi à me dégouter de la série alors que j'avais apprécié le premier volet et Chains Of Memories sur DS. Je n'ai pas touché à un des (nombreux) nouveaux volets depuis. Bravo Square !
