L'histoire a horreur des paradoxes
« Mes anciens frères Dumah et Rahab allaient donc m'affronter, quelle élégante chorégraphie... Enivré par la Reaver, je ne cessais de découvrir des vérités. J'appréciais, enfin la délicieuse ironie des actions de Kain et j'éclatais de rire en lui apportant mon aide par-delà les siècles. Car c'était moi qui avais mené ces nigauds à leur tombe, procurant ainsi à Kain des fils à relever dans un millénaire. »
C'est lors de mon retour parmis les miens qu'un proche me présenta ce qui allait devenir à mes yeux une oeuvre d'une richesse incroyable. Legacy of Kain : Soul Reaver 2. Une license oubliée par le temps allait raviver mon âme d'enfant. Pris par le temps, je fût contraint de mettre le jeu de côté afin de me consacrer à des taches plus fastidieuses. Les jours passèrent et la poussière s'emparait peu à peu de la boite. Cette derniere exerçait une mystérieuse influence sur moi. J'étais à la fois inexorablement repoussé et attiré par elle... C'est ainsi que je pris la décision de sauter le pas. Je dois le confesser, la raison qui me poussa à saisir le jeu était de nature impulsive, comme si ma main avait décidé d'agir d'elle-même ! Elle serrait maintenant le boitier et j'avais un sentiment étrange : la sensation lointaine mais tangible de retrouvailles, comme si le jeu tentait vainement de s’unir à mon être...
Le souffle haletant, je m'installa confortablement devant mon téléviseur. La manette en main, j'étais prêt à arborer les terres dévastées de Nosgoth. Soudain, l'extase. Un monde envoûtant, des personnages au charisme rayonnant, des énigmes difficiles mais satisfaisantes, une écriture à la fois savante et intrigante donnant ainsi du relief à la quête de vengeance de Raziel... nombreux sont les superlatifs pour décrire la valeur de Soul Reaver 2. Une quête mémorable laissant un souvenir indélébile dans la mémoire du joueur.
Si proche de sa jumelle, le jeu se détacha de moi pour se lover amoureusement autour de sa précédente incarnation… Blood Omen. Je sentis son étreinte se relâcher, et son absence me glaça bien plus que sa présence ne l'avait jamais fait. Déjà assailli par la solitude et un sentiment de perte incommensurable, une terrible révélation fondit sur moi comme un vautour aux serres acérées : le jeu venait de s'achever. Je réalisais alors que jamais je ne pourrais échapper à mon destin tragique ; je n'avais fait que le retarder. Dans un soucis de continuité du scénario, je me devais d'achever ma quête en retournant aux sources de la série. Blood Omen.
L'histoire a horreur des paradoxes.