Far above call of duty...
Je partais avec de gros a priori négatifs sur Lego City Undercover : les jeux Lego ne m’attiraient pas plus que ça (d’autant qu’ils ne faisaient jusqu’à présent que pasticher des licences cinématographiques bien connues sans jamais s’émanciper) et celui-là s’annonçait comme un GTA-like (genre qui ne m’a jamais trop branché). Bien mal m’en a pris : Lego City Undercover m’a une nouvelle fois prouvé qu’en matière de jeux vidéo, seul le ressenti manette en main compte. Et le résultat du travail de Traveller’s Tales est tout simplement bluffant.
La trame principale du jeu est pourtant des plus classiques tant sur la forme que sur le fond. Dans la peau de l’officier Chase McCain, vous devez mener votre enquête pour mettre sous les verrous le dangereux criminel Rex Fury. Cette enquête sera ainsi le prétexte d’une quinzaine de missions dans des espaces bien définis de Lego City (prison, temple chinois, mine, musée, banque, base spatiale, exploitation agricole, chantier, caserne des pompiers, villa…). Ces missions vous proposeront des petites énigmes mettant à profit les différentes capacités que vous découvrez au fil de l’aventure en mettant la main sur différents costumes (flic, voleur, mineur, pompier, fermier, cosmonaute, ouvrier…). A la manière d’un Metroidvania, il faut donc savoir switcher à la volée d’un costume à un autre pour progresser (quitte à revenir sur ses pas pour débloquer des passages inaccessibles ab initio). Mais si cette aventure (comptez 10 à 15 heures en ligne droite) qui ne surprendra pas les inconditionnels des jeux Lego est déjà bien remplie, toute la substance du jeu vient de la richesse incroyable des à-côtés de l’aventure. L’essentiel du plaisir du jeu vient en effet des entre-missions (ou du post-game) qui permettent d’explorer librement la vaste carte de Lego City. Et autant dire que les distractions de manquent pas. Pour faire simple, Lego City est une megapole composée de 22 quartiers (qu’ils soient urbains, champêtres ou forestiers) inspirée librement de New-York, San Francisco, Cap Code et Miami). Et autant dire qu’il y a de quoi faire (les capacités acquises au fil de l’aventure vous permettent de découvrir progressivement les secrets de Lego City). Entre les quêtes annexes, les défis (courses contre la montre, malfaiteurs à arrêter…), les véhicules (voitures, camions, hélicoptères…) à débloquer, les briques dorées à découvrir (vous permettant de réaliser des « super-constructions » pour embellir la ville ou vous faciliter la vie -construire des héliports et des stations de véhicules en libre-service-), il y a énormément de quoi faire. C’est bien simple, avec Lego City Undercover, la cerise du gâteau est presque plus consistante que le gâteau lui-même. On y reviendra ainsi toujours avec plaisir pour découvrir de nouveaux secrets ou débloquer de nouvelles choses.
Par ailleurs, sous ses faux airs de jeu pour enfants de moins de 8 ans, Lego City Undercover bénéficie d’une ambiance ultra-travaillée avec de multiples références à des séries, des films et même des jeux vidéo (et notamment des jeux Nintendo). Par ailleurs, bien dans l’esprit du pastiche de GTA, l’humour (souvent potache) est omniprésent et nombre de répliques ne manqueront pas de vous décrocher quelques sourires. La bonne humeur est véritablement communicative (bien servie par des doublages français très soignés).
Le sans faute ? Non, assurément. Les esprits chagrins lui trouveront deux défauts principaux. Le premier, d’ordre technique : lorsque vous déambulez librement dans Lego City, notamment en voiture, le framerate est parfois un peu poussif. Rien de bien grave, mais suffisamment visible pour le remarquer. De même, les temps de chargement pour accéder aux missions principales sont bien longuets. Le second est lié à la difficulté dérisoire du titre (pour ne pas dire l’absence total de challenge) : si la durée de vie est irréprochable (une quinzaine d’heures pour la trame principale et bien plus pour explorer de fond en comble la carte), vous ne serez à aucun moment ralenti par une quelconque difficulté : la progression se fait sans accroc (avec des mécanismes -on ne saurait parler d’énigmes- simplissimes basés sur le choix de la bonne capacité) et il n’y a aucun game over (dans les rares cas où vous réussiriez à perdre tous vos cœurs, le respawn sera automatique et immédiat, moyennant quelques pièces Lego). Autant dire que le plaisir du jeu ne viendra clairement pas de son challenge… mais bien de la satisfaction procurée par la progression de l’enquête et la découverte de tous les secrets de Lego City.
Mais ces petits bémols sont bien peu de chose au regard du trip régressif jouissif et totalement barré que propose Lego City Undercover et de son contenu plus que conséquent. Une énorme surprise et déjà un des indispensables de la Wii U.
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