Life Is Strange est un jeu qui, après un démarrage en toute tranquillité, pousse depuis à plusieurs reprise la puissance de l'histoire interactive plus loin que ce que je pensais.
Après un épisode 3 surprenant de justesse et tout en perfection, l'épisode 4 accouche d'un rythme plus soutenu tout en gardant l'élan généré depuis la fin de l'épisode 2. Moins porté sur les voyages dans le temps, cet épisode a pour seul et unique but de fermer des arcs narratifs et installer la terrible conclusion qui s'impose : Celle d'un jeu parti d'un teen movie pour finir en thriller palpitant.
Dontnod s'est surpassé dans l'art de mettre le joueur dans des situations "réelles" en nous posant des questions qui font appel à notre éthique personnelle. L'effort pour que le joueur soit totalement au pied du mur face à des choix moraux difficiles est remarquable, quitte à se détacher du personnage de Max pour cela.
Alors si j'ai mis 10 à l'épisode d'avant mais celui là 9, pourquoi ? Parce qu'autant j'avais trouvé l'épisode 3 m'avait touché du début à la fin, autant l'épisode 4, qui m'a laissé un sentiment global similaire, m'a fait tiquer sur certains points un peu en dessous :
- La scène au dortoir est un poil sur le coté, il manque du son, il manque une réalisation à la hauteur de l’événement.
- L'enquête au tableau est un peu ennuyeuse, voir un brin énervante.
- Pour la scène sur la plage, j'ai pour la première fois trouvé le rewind un poil abusif. J'aurai aimé être confronté aux conséquences non volontaires de mes choix, plutôt que d'avoir la possibilité de refaire toute cette partie et de s'en sortir à l'exact opposé : extrêmement bien.
Malgré cela, Life is strange est définitivement un jeu qui ne s'est pas laissé transpercer par son aura acquis au fil du temps, qui ne s'est pas relevé juste pour un cliff impressionnant sans servir la soupe ensuite, et qui - à priori - ne finira pas en catastrophe sur le dernier épisode. Parce que depuis 2 épisodes et demi, l'impression que Dontnod sait exactement ou il va avec son histoire est réelle, si ce n'est devenue une certitude.