Un Yakuza à la retraite
Je n'attendais pas grand chose de ce Like A Dragon Gaiden, sinon une histoire épique, des personnages hauts en couleur, des bons sentiments machistes et de l'action à tout va... Quelque chose d'assez...
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le 5 oct. 2024
Afin de se préparer à la sortie d'Infinite Wealth, et juste après avoir fini Like a Dragon, je me suis attaqué à ce spin-off, ce Gaiden nous permettant de retrouver notre bon vieux Kiryu, avant que celui-ci ne passe le flambeau à Ichiban.
Ce Gaiden, sous ses airs innocents de petit Yakuza (petit, comme décrit par les fans de la licence et par rapport aux autres titres. Dans le paysage vidéoludique, un jeu qui prend 20h à être terminé n'est pas petit), a plusieurs lourdes tâches. L'une, c'est d'expliquer pourquoi Kiryu se retrouve mêlé, ne serait-ce qu'un instant, aux actions d'Ichiban dans Like a Dragon. L'autre, de rattraper un peu le coche par le touchant, mais décevant Yakuza 6, qui au lieu d'offrir à Kiryu le salut qu'il méritait, n'a fait que nous faire croire à sa mort pour mieux désamorcer la tension en annonçant sa survie.
Entre donc Gaiden, dont l'action se déroule en parallèle de Like A Dragon. Kazuma Kiryu, en échange de faire croire à tout le monde qu'il a bouffé les pissenlits par la racine, a passé un pacte avec la faction des Daidoji, en échange de son silence sur leurs activités dans Yakuza 6. Kazuma Kiryu est donc mort, et c'est sous l'identité de Joyriu que l'on va contrôler notre héros dans sa servitude, forcée, mais nécessaire, pour protéger ses proches. En...mettant des lunettes de soleil. Tout le monde t'a reconnu Kiryu (fait notamment souligné par les protagonistes eux-mêmes, une légende ne meurt jamais vraiment).
Si l'histoire commence étrangement, elle monte progressivement en tension, offrant un final en apothéose et épique, comme les anciens Yakuza ont pu le faire avant lui. Toutefois, et c'est un plaisir certain, le scénario est beaucoup moins alambiqué que ses prédécesseurs. Si des deus ex machina surviennent ici et là, chose finalement inhérente à la franchise, les motivations des protagonistes sont à la fois crédibles et touchantes, réunissant quelques têtes connues qui font toujours plaisir à voir. Il faut en tout cas applaudir haut et fort la performance de la VO de Kazuma dans cet opus. Faisant indéniablement le job dans les jeux précédents, Takaya Kuroda offre dans ce Yakuza une performance impressionnante, surtout à la fin du jeu.
Dans un contexte plus vidéoludique, Yakuza ne réinvente pas la roue, mais revient sur le style de jeu précédant Like a Dragon sous sa forme de beat'em all. Et bordel, c'est toujours aussi plaisant. Bien sûr, on spamme les mêmes attaques, on claque des ultis pétés, mais y'a pas à dire, envoyer des patates et des chassés qui transforment des gorilles de 2 mètres en de vulgaires ragdolls, c'est jouissif.
Pour se diversifier, Gaiden offre un autre moveset, celui de l'agent, qui nous permet d'utiliser des gadgets et d'être plus fluide dans ces attaques... Sympa, jusqu'à ce qu'on débloque le moveset Yakuza, que je n'ai plus quitté jusqu'à la fin de l'aventure. Non pas que le style agent soit mauvais, en soi il offre une dynamique de jeu intéressante. Mais je me suis trop habitué à l'autre moveset avec tous les jeux précédents pour réussir à passer à autre chose.
Pour le reste du gameplay, c'est du Yakuza pur jus. On retrouve l'habituel triptyque mini-jeux, monde ouvert et quêtes secondaires très inégales, encore plus dans ce dernier opus. Rarement, ai-je autant skippé de boîtes de dialogues que dans ce jeu-là. On est sur de la quête FedEx pour la plupart, et franchement, elles ne sont pas bien écrites.
On retrouve également le célèbre Colisée, qui prend une place encore plus prépondérante dans ce Gaiden, surtout à cause de son lien avec le scénario. Toujours agréable de boxer du mob, sauf quand la difficulté monte en flèche et qu'il faut grinder des yens pour obtenir des compétences, chose assez chiante, notamment quand les Yakuza précédents avaient trouvé la solution via leur système de différents points d'expérience.
Côté graphismes, le Dragon Engine fait des prouesses à chaque itération, et c'est le cas encore ici. Le jeu est beau, aussi bien dans ses effets et textures (les détails sur la peau, particulièrement celles tatouées, sont assez incroyables) que dans ses animations faciales. Certes, les animateurs réutilisent toujours les mêmes poses pour les cinématiques ingame (par exemple, les personnages qui se tiennent les côtes après une raclée), mais après 7 Yakuza, c'est un peu devenu un cliché et on en fait un peu abstraction.
Enfin bref, Gaiden est une excellente expérience, permettant de faire une excellente transition entre Like a Dragon et Infinite Wealth. Le système beat'em all est toujours aussi efficace, et me fait presque regretter qu'on soit passé au tour par tour maintenant pour la série principale. L'histoire est d'une justesse impeccable, avec ses personnages haut en couleur et intelligemment écrits, et la fin de Gaiden est poignante, émouvante, sincère et est ce qu'aurait dû être Yakuza 6. À défaut de conclure l'histoire de Kazuma Kiryu, elle pave la fin de son chemin, sûrement dans le très attendu Infinite Wealth. Après tout ce qu'il a vécu, le Dragon de Dojima mérite bien un peu de se reposer.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs jeux vidéo de 2023 et Les meilleurs jeux de la saga Yakuza
Créée
le 14 janv. 2024
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