Ami·e·s progressistes sensibilisé·e·s à la charge mentale, voici le jeu vidéo que vous allez aimer partager avec votre moitié, à condition tout de même de ne pas lui proposer une partie après l’avoir laissé·e gérer seul·e le ménage complet de la maison sans avoir daigné lever votre gros cul du canapé.
Parce qu’il est bien ici question de ménage ! Vous avez un manoir complet à passer dans le tube de votre aspirateur et il sera possible de réaliser l’intégralité (ou presque) du jeu en coopération ; le deuxième joueur incarnant un clone gluant de Luigi (Gluigi). Il est d’ailleurs fortement recommandé de partager l’expérience de jeu, tant les mécaniques sont répétitives et donc susceptibles de lasser le joueur solitaire. La surprise viendra toujours des décors qui changent radicalement d’un étage à l’autre, excepté les tout premiers, assez semblables visuellement. Au total, c’est une quinzaine d’étages qui s’offre à vous et qu’il va falloir retourner de fond en comble, en aspirant tout ce qui passe, du rideau au PQ en passant par du sable (oui oui!!) et des plantes. Le jeu est très réussi sur ce point spécifique, tant il propose variété et dépaysement en dépit d’un concept astreignant. L’exploration est d’autant plus agréable que le jeu offre un rendu particulièrement mignon, faisant du manoir une véritable maison des horreurs cartoonesque pour tout âge.
A deux, c’est plus drôle. Parce que ça devient vite le foutoir et que le jeu joue la carte de l’exagération en offrant des explosions de billets et de pièces d’or qui inondent l’écran en permanence. Et en bons petits cupides, on en vient vite à ne vouloir laisser aucune piécette derrière soi.
L’arrivée à un nouvel étage du manoir lance immédiatement une compétition saine entre les deux joueurs qui vont chacun chercher à dégommer un maximum d’éléments à l’écran et dénicher plus de secrets que l’autre. Bien sûr, pas de gagnant ou de perdant ici, juste des montagnes d’or qui s’accumulent dans les poches de Luigi.
Par ailleurs, si la grande majorité des zones peut être visitée à deux, certains recoins ne seront accessibles qu’à Luigi ou son double visqueux. L’autre joueur se transforme alors en supporter pour les phases de combat ou en observateur attentif pour celles d’exploration. Le procédé est très malin et renforce un peu plus le sentiment de partager une aventure quand, impuissant, le joueur inactif tente par tous moyens d’aider l’autre qui doit affronter seul un boss. C’est avec un bonheur indéfinissable que j’ai regardé ma compagne battre toute seule un boss et en tirer beaucoup de fierté.
S’agissant des ennemis de fin de niveau, justement, s’ils sont très réussis, il faut bien reconnaître qu’ils ne proposent pas assez de challenge, pour la majorité d’entre eux. Certains se font littéralement victimiser sans le moindre répondant. Mais certains d’entre eux et les arènes de combats sont vraiment chouettes.
Les combats contre les fantômes classiques restent amusants puisque la compétition entre les joueurs s’y poursuit, à savoir lequel les attrapera. Mieux, avec un peu de vice, il est possible de piquer à l’autre joueur le fantôme qu’il avait presque aspiré totalement et de le faire à sa place. Plus agréable encore, il est possible d’attraper ensemble les gros fantômes et de les claquer partout dans le décor et de les éliminer en deux temps trois mouvements.
Au rayon des désagréments pas encore abordés, on galère trop souvent pour viser où on le souhaite, la faute à une caméra fixe pas très pratique. De même, certains étages sont étonnamment petits et quelques allers-retours plombent le rythme du jeu.
Niveau sonore, si les bruitages sont très soignés (jeu Nintendo oblige), les musiques ne marquent pas.
Luigi’s Mansion 3 est un jeu particulièrement adapté pour la famille, que ce soit pour jouer entre adultes ou encore avec les enfants. Mais il ne faut surtout pas en attendre plus. Qu’il s’agisse de sa répétitivité, de son manque d’ambition et de la quasi-absence de challenge, ce troisième épisode ne peut prétendre qu’au statut de bon jeu, sympa sur l’instant, mais qui sera vite oublié. Et quitte à être vraiment insistant sur ce point, jouez-y en coop !