Maid of Sker
6.4
Maid of Sker

Jeu de Wales Interactive (2020Xbox One)

Aux fans du genre survival horreur qui ne se lassent pas du genre, aux tout débutants qui osent se lancer pour la première fois, Maid of Sker ne devrait pas vous décevoir !


Alors que j'ai fait mes premiers pas dans les jeux vidéo d'épouvante à travers le visionnage de lets play via Youtube, je pensais ne pas avoir le courage de prendre en charge la vie d'un personnage dans un survival horror via une manette. Ne vous méprennez pas, j'adore le genre, surtout au cinéma (mon profil SensCritique ne trompe pas), mais quand je deviens actrice du scénario, j'ai tendance à me laisser facilement transporter dans le corps du héros, quitte à l'incarner jusque dans la voix ou le souffle.


En 2021, je me suis lancée, en couple, dans l'aventure Maid of Sker. Il était offert par le Xbox Live Gold, alors j'ai sauté sur l'occasion. Un jeu gratuit, même mauvais, n'est jamais une mauvaise expérience. Et si le début est une gentillette entrée en matière dans ce monde à explorer, par des tons automnales, l'ambiance est déjà un prémice de l'angoisse qui suivra.


Bienvenue dans un immense hotel abandonné (vraiment ?) aux aspects gothiques. On incarne Thomas, un amoureux prêt à tout affronter pour sauver sa dulcinée, Elizabeth, des griffes de son père et de son oncle. Mais cette espèce de manoir se trouve en fait habité, dans les deux sens du terme...


Ce n'est pas vraiment un huit-clos, mais ça en prend l'allure. Car si l'on peut quitter la bâtisse et s'engouffrer dans un jardin labyrinthique, l'on ne peut pas tellement dévier du chemin tout tracé. Et si l'on peut passer d'un étage à un autre, ce n'est que grâce à la complétion du puzzle établi : ouvrir des portes, trouver des objets à imbriquer, chercher des clés, les utiliser... C'est donc plutôt scénarisé, bien que vous soyez tout de même maître de tout ou ne as tout faire avant de terminer l'histoire, et que vous soyez en droit de choisir une fin, plutôt qu'une autre.


L'ambiance musicale et les graphismes plongés dans l'obscurité et l'ombre font jaillir à eux seuls l'effroie du jeu. Un antagoniste vous a entendu ? Les violons vous le font savoir et vous conseillent de courrir, et ça fait froid dans le dos. On se sent seul, face à une mission pour le moins tordue, dictée par une femme qu'on ne verra qu'à la toute fin. Effectivement, Thomas a l'occasion de parler à Elizabeth via les cabines téléphoniques de l'hotel. Mais ne vous méprennez pas, si l'on vous laisse soit disant le choix des questions à poser à celle-ci, ou des réponses à lui fournir, ne n'est qu'un leurre car toutes les répliquent y passent de toute façon.


Plus on avance dans le jeu et plus le sentiment d'oppression est palpable. Que dire des bruitages ? Ils rendent complètement paranoïaques. Et c'est pour moi l'un des gros points faibles du jeu : le fait d'entendre cet antagoniste zombifié derrière le mur, alors que les pas du héros font eux-même du bruit et qu'il est impossible de les distinguer, ni de les situer, même en jouant avec un casque. Je pense qu'on a voulu en faire trop, pour faire peur, pour affoller à vrai dire. Mais pour ma part, ça m'a plutôt énervée.


Les dialogues, assez rares cela dit, sont minimalistes, mais suffisants. Ce qui donne du coeur à l'histoire ce sont toutes ces notes que l'on peut trouver et lire au fil de l'exploration, et ces points de sauvegarde qui contiennent des enregistrement d'Elizabeth. Ainsi, on s'investit pour comprendre (on a dû faire un effort de compréhension parce que le jeu était totalement en anglais) les enjeux.


Le gameplay est on ne peut plus simple. Ce n'est pas ce qui fait du jeu une exception, mais justement, sa simplicité le rend très accessible pour un débutant du genre et ne rebutera personne. Ici, il n'est pas vraiment question de se défendre, mais plutôt de jouer la discrétion, en mode infiltration (genre qui me plait beaucoup), et de fuir quand il n'est pas possible de faire autrement. De quoi s'identifier assez facilement au héros, parce qu'on est pas tous MacGyver. Un système de régénération de la santé existe, il est lié au sens de l'observation puisque pour se soigner il faut boire un liquide (non-identifié) qui se trouve dans des bouteilles disséminées dans tout l'hotel. L'inventaire est simpliste, il ne sera pas d'une grande utilité étant donné les touches de raccourci qui permettent d'activer le pouvoir d'une sphère et de se soigner.


Malheureusement, ce qui explique ma note, c'est l'intrigue. Son apparente complexité, corroborée par les quêtes de collecte (qui sont en fait secondaires), est en fait une vaste arnaque. Dommage, parce que cette intrigue était originale :


Un enchantement, un chant plus exactement, a mis le personnel de l'hotel sous l'emprise d'un mauvais marionnetiste. La seule façon de l'arrêter est de jouer une mélodie au pouvoir d'annulation.


La fin, enfin l'une des fins possible, tombe complètement à plat pour moi, comme un cheveux sur la soupe, sans explication. Ca m'a déçue, parce que ça m'a donné l'impression de m'être bien embêtée à résoudre cette sombre énigme pour... rien du tout. Je suis néanmoins très curieuse de savoir qu'elles sont les différentes possibilités de mener à bien ce jeu dont je n'ai finalement pas exploré tous les recoins (3 ou 4 pièces manquant au compte). J'ai bien sûre testé la seconde fin beaucoup plus satisfaisante, mais qu'en est-il du déroulement même des péripéties avant la fin ?

abauteure
7
Écrit par

Créée

le 10 juil. 2021

Critique lue 228 fois

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