Lorsque j'ai acquis fin 2012 la Xbox 360 en console d'appoint, c'était principalement pour trois exclusivités, dont Mark of the Ninja. Un jeu mélangeant deux de mes genres favoris -plateforme et infiltration- le tout arborant une esthétique 2D léchée, avec pour toile de fond une histoire de ninjas confrontés à la difficile opposition tradition / ère contemporaine… Ce soft avait vraiment tout pour me plaire !!!
Et par ninja, j'entends bien sûr ces guerriers vêtus de noir qui agissent dans l'ombre en évitant à tout prix l'affrontement direct, et pas un putain de blondinet insupportable possédant une tenue de "camouflage" ORANGE et pouvant se démultiplier à vitesse grand V, dont les seuls moments de discrétion interviennent lorsqu'il roupille… Pour autant, si le délice ultime dans Mark of the Ninja est de réussir une mission sans aucun mort ni aucune alerte, il est tout à fait possible de progresser en mode berserker, bien que je doute que ça soit vraiment efficace passé la moitié du jeu…
La force de Mark of the Ninja, c'est la pléthore de possibilités mises à disposition pour parvenir à nos fins, qui s'adaptent à tout autant de styles de jeu. De base, on peut se faufiler dans les conduits, se planquer derrière certains éléments du décor (enfoncements, statues, plantes…), lancer des kunais (qui ne peuvent qu'assommer/attirer les ennemis, mais qui sont pratiques pour détruire les sources de lumière ou les générateurs), ou encore utiliser un très avantageux grappin.
Plus on progresse dans les missions, plus on gagne de points de skill à répartir dans divers arbres de compétences. On peut y acquérir des bonus de résistance ou de discrétion, des items bien utiles comme la bombe fumigène ou celle qui émet un flash lumineux, ou encore de nouveaux mouvements fort pratiques comme pouvoir tuer un ennemi depuis une cachette ou même le plafond. Il y a même une compétence très fun qui rappelle les Batman Arkham : la possibilité de suspendre les ennemis. Résultat garanti, la plupart des gardes pétocheront à fond les ballons, et pourront shooter dans toutes les directions, blessant au passage leurs propres alliés… et nous-même, si on est caché au mauvais endroit !!
Il faut cependant garder à l'esprit que les meilleurs scores -et donc les points de compétences- s'obtiennent en restant totalement invisible. Si tuer est une nécessité, il faudra penser à bien cacher le cadavre pour ne pas alerter ses potes alentours, à la manière d'un bon vieux Metal Gear des familles (d'ailleurs, le cône de vision des ennemis rappelle beaucoup la série de Kojima), et cela devient de plus en plus ardu au fil du jeu car, si notre arsenal et nos capacités augmentent, c'est encore plus vrai du côté opposé…
Si les premiers stages sont une relative promenade de santé à traverser (il suffit principalement de faire attention à ne pas faire trop de bruit), c'est une autre paire de manche une fois le premier boss vaincu (à peu près). De nouveaux ennemis se mêleront aux premiers, bien plus coriaces : les chiens de garde et leur flair infaillible, les soldats protégés d'un bouclier, les molosses seulement tuables après les avoir assommé (et pas avec des kunais…), ou encore…des guerriers high-tech puissants et rapides dont je tairai la provenance pour ne pas risquer de spoil malencontreux…
Mais les difficultés éprouvées seront autant dues aux ennemis qu'à l'environnement lui-même. Citons les faisceaux lasers meurtriers, le gaz empoisonné, les zones minées, les gouffres béants, les cachettes piégées, voire même une tempête de sable !! Ça peut aussi être un élément plus indirect, comme l'orage et ses éclairs, qui peut illuminer une zone et nous faire repérer en un rien de temps… Bref, c'est dans ces moments-là qu'il faudra faire appel à toute son expérience de platformer 2D héritée de la période 8 & 16 bits pour s'en sortir sans trop de dommages…
Mark of the Ninja est donc un excellent soft pour qui aime le genre. Bien sûr, il n'est pas parfait, mais ses quelques justesses n'ont rien de rédhibitoire. On peut critiquer un doublage tout juste correct, quelques bugs de collision (le bouton A sert vraiment à trop de choses (^_^)) ou encore un total de stages un peu faible (13 en comptant le tutorial), mais acceptable pour le prix (une petite dizaine d'euro).
Personnellement, mon principal "grief" concerne la malédiction du héros. On nous répète à longueur de temps que les porteurs de la marque finissent par devenir fous, subissent des tas d'hallucinations et tout…mais cela ne se répercute à aucun moment dans le gameplay. J'aurais par exemple bien vu une sorte de jauge de stress à gérer… Mais ce ne sont là que quelques regrets dans un océan de qualités, constituant cette excellente surprise qu'est Mark of the Ninja. À quand une suite ?