J'aime pas Spider-Man. Il s'agit d'une caricature vivant dans un passé qui essaie sans cesse de se racrocher à un présent maladroit et surané. Sans compter que les scénaristes de ses histoires ont passé des dizaines d'années à user jusqu'à la corde des mêmes artifices péremptoires et redondants ("Non, je ne tuerai jamais", "Non je suis responsable de ses erreurs", "Des grands pouvoirs impliquent de passer son temps à se faire tabasser..."). Tout ça pour quoi ? Pour un personnage qui n'a pas changé et qui n'a de second souffle que grâce à la création de Miles Morales au début des années 2000.
Alors bien sûr depuis quelques années du renouveau se fait sentir, après Secret Wars notamment. Marvel utilise des artifices ici et là pour développer de nouvelles directions quant à Peter Parker ou encore exploiter des idées apparues il y a quelques années (Superior Spider-Man, Spider-Island, etc.) mais il s'agit avant tout d'un imbroglio scénaristique ressemblant au bordel éditorial dont La Maison des idées n'arrive pas à se défaire.
Pour autant, Insomniac Games n'en à rien à faire. Car se dire que le personnage est cool, que ça fait longtemps qu'il n'est pas auréolé de la gloire sur console depuis le "mythique" Spider-Man 2 et qu'il serait temps d'utiliser un univers ouvert moderne pour lui laisser libre cours à ses pirouettes acrobatiques est suffisant à leurs yeux. Et bah voilà. Pas besoin d'aller plus loin : reprise des éléments du classique du début des années 2000, graphismes qui claquent, scénario "original" très bien amené, quelques quêtes annexes, références bien sympathiques, univers qui se pose là, et voilà. Un cahier des charges bien respecté donne une recette si ce n'et originale et surprenante, en tout cas solide, maîtrisée et efficace. Au terme d'un aventure dynamique, on en redemande encore et toujours : plus d'ennemis (certains sont un peu trop vite expédiés), plus de quêtes annexes, plus d'alliés à croiser, de références à dénicher et de photos à prendre. Vivement la suite.