*Critique originale disponible sur Duotaku no Sora*

Qu'est-ce qui arrive à notre ville, Yuri ?

Suite à l'arrestation de Wilson Fisk, Peter Parker alias Spider-Man va assister à une véritable hausse de la criminalité dans New-York.

Entre sa vie personnelle et son petit boulot en tant qu'assistant scientifique, Peter va devoir faire face à de grandes menaces pouvant mettre en jeu aussi bien la vie de ses proches que l'existence de la ville tout entière.

L'homme-araignée enfin de retour !

Difficile encore aujourd'hui d'ignorer le studio Insomniac Games, fondé en 1994 qui a fait ses preuves avec le solide Ratchet & Clank dont la franchise s'est enrichie en perdurant encore jusqu'à aujourd'hui avec la sortie d'un nouveau jeu en 2021. Mais au-delà de cette franchise, Insomniac annonce en 2016 la sortie d'un jeu sur l'un des super-héros les plus populaires de l’écurie Marvel, Spider-Man !

Si le super-héros a fait quelques apparitions dans des jeux estampillés Marvel, l'homme araignée aura tardé à revenir en tant que héros de son propre jeu puisque le dernier paru date de 2014 (The Amazing Spider-Man 2). Il aura donc fallu attendre 4 ans pour le voir revenir au sommet de sa forme !

Première originalité, Insomniac prends le parti de nous mettre aux commandes d'un Peter Parker officiant déjà depuis plusieurs années en tant que super-héros, un avantage non négligeable permettant d’éviter une énième adaptation sur l'origin story du héros. Ici, Peter est déjà dans sa jeune vie d'adulte, officiant en tant qu'assistant scientifique et super-héros, sans compter sa relation avec Mary-Jane qui commence à battre de l'aile puisque l'agréable jeune femme ne manquera pas de lui rappeler à chaque interaction qu'ils ont rompus. Pourtant, Peter aura fort à faire suite à l'arrestation de Wilson Fisk alias Le Caïd dans l'introduction qui conduira à de nouvelles menaces qui affecteront aussi bien Peter, que ses proches, ou même la ville entière.

Ainsi on a affaire à une trame assez classique à première vue mais l'histoire possède de nombreux rebondissements ponctués par l'apparition de personnages emblématiques de la franchise, mais aussi par des scènes aussi bien émouvantes qu'épiques, le tout amené par une écriture soignée qui parvient à bien retranscrire le quotidien de Peter Parker, sans cesse tiraillé entre sa vie personnelle et sa vie de super-héros. De plus, difficile de détailler sans trop en dire, mais contrairement aux comics, Insomniac osera prendre des risques vis-à-vis de la franchise et surtout osera prendre des décisions affectant tous les personnages, les conduisant à grandir.

Le devoir d'un héros

En ce qui concerne le gameplay, Spider-Man est un plaisir à manier au niveau des déplacements, se balançant de toile en toile. Il faudra maîtriser légèrement le héros et débloquer quelques compétences pour parcourir très vite la distance entre deux quêtes en un clin-d'œil. Au niveau des combats, le jeu rappellera la saga des Batman Arkham avec un système d'attaque et d'esquive combiné à un système de combo assez rudimentaire mais efficace. L'esquive, tout comme dans la saga Arkham, se manifestera via un cercle qui virera du blanc au rouge. De plus, il y aura la possibilité d'utiliser des gadgets qui pourront rappeler un héritage de la saga Ratchet & Clank. Enfin si Peter est fort au combat, on peut également relever la présence de séquences d'infiltration avec Peter qui pourra se déplacer de toit en toit tout en utilisant ses toiles pour divertir les ennemis afin de les isoler pour les éliminer un par un. Ces séquences seront également une possibilité de diriger pendant quelques minutes Mary-Jane, l'ex petite-amie de Peter, qui pour son travail de journaliste cherchera à enquêter en se mettant dans plusieurs situations dangereuses. Des situations qui l'obligeront à se dissimuler et à éviter les ennemis patrouillant autour d'elle, mais ces séquences seront relativement faciles en raison du chemin très linéaire mais aussi de la programmation de l'IA très rudimentaire pour les ennemis.

On pourra néanmoins regretter une caméra un peu capricieuse lors des combats et l'absence de ciblage des ennemis ce qui peut être contraignant lorsque l'on fait face à plusieurs vagues d'ennemis. Un autre aspect plus contestable est le teasing, l'annonce des DLC dans le jeu s'est faite relativement tôt, toutefois il est regrettable que bon nombre de quêtes à scénario dans le jeu servent finalement juste à teaser ceux-ci. Je prends par exemple Black Cat qui fait rapidement parler d'elle dans les premières heures du jeu. Très vite une quête s'engage avec elle où il faut voltiger dans la ville afin de trouver divers lieux. Une fois ces lieux recensés, un nouveau lieu se débloque à travers duquel on accède à une cinématique laissant comprendre que pour enfin en savoir plus sur elle, il faudra jouer au DLC. Ainsi bien que cette quête reste secondaire et soit plus prétexte à donner lieu à une énième chasse au collectible, il est difficile de ne pas sentir les gros sous-entendus du développeur qui veut nous pousser à l'achat. Une pratique malheureusement bien trop courante mais qui ici se fait d'autant plus ressentir.

Bien sûr, qui dit jeu Sony dit également composante RPG avec ses nombreux arbres de compétences, ses costumes dont chacun sera un hommage à la carrière du héros que ce soit dans les comics voire même la série animée !. Les costumes seront à fabriquer via des jetons qu'il sera possible d'obtenir en nettoyant les nombreuses bases ennemies, ou en luttant contre les crimes aléatoires qui se déclenchent dans les différents quartiers de Manhattan. En bref, des ficelles là encore très classiques.

Enfin concernant l'univers en général, Insomniac Games ne s'est pas compliqué la tâche puisqu'on a affaire à un monde ouvert, signifiant bon nombre de quêtes annexes, souvent redondantes comme celles d'Howard, un vieil homme que l'on aidera à retrouver ses pigeons qui se sont éparpillés dans la ville. Des quêtes annexes portant donc bien leur nom et qui sont dans une grande majorité guère intéressantes. Outre cela, on peut noter bon nombre de collectibles à récupérer, symbolisé dans le jeu par des sacs à dos éparpillés dans tout Manhattan, chacun étant un souvenir/ easter egg lié à l'univers Marvel dans son ensemble ou à une des aventures du Tisseur. Et bien que je ne sois pas adepte du genre et pas fan de la carte recouverte de points d'intérêts que l'on cherche à compléter seulement afin de rendre celle-ci plus lisible, je dois avouer m'être bien pris au jeu pour une simple raison, la maniabilité de Peter dans ses fameuses séquences de balancement de toile qui nous fera rapidement, une fois les bases acquises, oublier le voyage rapide tant ce gameplay est pratique.

Détails et minutie

Concernant les graphismes, il y a peu de choses à en dire tant Insomniac est maître en la matière ! Le jeu est magnifique, que ce soit les décors intérieurs retranscrits avec minutie mais aussi l'arrondissement de Manhattan regorgeant de multiples détails en lien aussi bien avec l'univers du Tisseur que celui de Marvel en général. Et comment ne pas citer le soin apporté aux personnages, en particulier dans les différentes cinématiques où les visages sont modélisés avec brio, permettant d'apprécier le soin de leurs expressions. Dans les cinématiques également, la mise en scène est de haute-voltige, proche d'un blockbuster,genre indissociable de l'univers des super-héros. Il en sera de même lors les différents combats du jeu. Enfin à noter également les différents quartiers de Manhattan très proche du réel, tout comme le soin apporté aux devantures des magasins et d'autres éléments qui pour certains ne seront que du détail mais qui à mes yeux font toute la différence.

Pour les musiques, elles sont bonnes et servent bien l'univers, notamment celles des combats qui sont particulièrement efficaces. Le thème principal aura d'ailleurs quelques similitudes dans ses premières minutes avec le thème principal des films de Sam RAIMI. En dehors de cela, l'OST est assez dynamique et sympathique, même si les musiques font bien blockbuster, ce qui rend l'ensemble assez peu mémorable. Un gros travail cependant a été effectué sur la VF et la localisation, que ce soit sur la traduction qui regorge de références aussi bien aux Inconnus qu'à Titeuf. Ainsi le doublage s'en sort à merveille, notamment avec un Donald REIGNOUX au meilleur de sa forme officiant en tant que Spider-Man. Mais il n'est pas le seul à s'en tirer, on peut citer Jessica MONCEAU qui donne un aspect chaleureux à Mary-Jane, tout comme Daniel LAFOURCADE donnant une prestation parfaite à Otto Octavius.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Spider-Man est un super-héros que j'affectionne tout particulièrement.

S'il est vrai que les comics ont souvent tendance à éviter les prises de risques voire à retcon un univers, ici Insomniac ose et cela ressort en bien sur ses personnages. Que ce soit le thème du sens du devoir, des responsabilités ou du sacrifice, les développeurs d'Insomniac n'hésitent pas à l'explorer de manière approfondie. Ils livrent donc une aventure appliquant certes le cahier des charges de Sony à la lettre - même si pas toujours de manière parfaite -, mais sans oublier de livrer une nouvelle aventure de l'homme-araignée qu'on n'oubliera pas de sitôt !

DuotakunoSora
8
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Créée

le 18 mars 2024

Critique lue 9 fois

Duotaku_no_Sora

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