Étonnant de constater à quel point les bases de la série Metal Gear Solid étaient déjà présentes dans ce premier épisode. Entre le Codec, les Cigarettes, la Boite en Carton, les Armes, ... tout est déjà là ou presque ! Le joueur moderne n'est pas dépaysé.
Graphiquement le jeu reste tout à fait correct. L'action est claire et lisible. La musique est très répétitive mais elle met un moment avant de vraiment taper sur le système.
Le système d'inventaire localisé sur les gâchettes fonctionne plutôt bien, sauf dans les situations où l'on aimerait avoir accès à plusieurs objets à la fois. Quelque chose cloche quand, dans une salle remplie de gaz toxique, il faut retirer son masque pour pouvoir utiliser une carte d'accès et ouvrir une porte.
Les boss sont assez intéressants, et même si on ne trouve pas forcément tout de suite leur point faible, pourvu qu'on ait assez de rations on peut expérimenter sur eux jusqu'à le trouver. Solid Snake se contrôle bien, la caméra ne cache rien de la salle où on se trouve, les armes sont étonnamment variées.
L'infiltration est efficace, et curieusement l'IA qui ne voit qu'en ligne droite n'est pas toujours facile à contourner. Si on ne fait pas attention, l'alarme retentit assez rapidement !
Le jeu a aussi le bon goût d'offrir quelques checkpoints dans tous les ascenseurs et même parfois avant quelques passages difficiles (notamment le couloir des trous de la mort). Cela arrive de mourir bêtement sur un one-shot, rouleau compresseur ou fosse piégée, et de perdre sa progression, mais au final la frustration est limitée.
Enfin, un petit mot sur le scénario : cela ne vole pas encore très haut dans ce premier épisode, mais on a quand même le droit à quelques rebondissements dont une trahison très bien amenée, et un grand moment où déjà la série brise le quatrième mur ("Eteins ta MSX c'est un ordre !"). Marrant. On aurait aimé plus de détails sur Schneider, Diane, et Jennifer, mais à l'époque il fallait souvent se contenter de ce que le manuel en disait.
Globalement c'est donc très positif à ce niveau, et cela pose de bonnes bases pour la suite de la saga.
Cependant mon 6/10 implique que vous fassiez le jeu en gardant une soluce à côté de vous. En effet sans coup de pouce la navigation dans la base est vouée à être frustrante.
L'un des plus gros défauts du jeu réside en effet dans ses "cartes d'accès" : au nombre de 8, elles permettent d'ouvrir les portes verrouillées de la base... mais toutes sont strictement identiques. Il aurait suffit d'attribuer un code couleur aux portes et aux cartes, mais non : face à une porte, le joueur (sans soluce) n'a pas d'autre choix que de tester une à une chaque carte, parfois en vain. C'est une perte de temps majeure, c'est dangereux dans certaines situations (attaque ennemie, gaz toxique...), et c'est très déstabilisant pour quiconque essaye de retenir la topographie des lieux. Imaginez un Metroid dont tous les sas se ressemblent ! Dans Metal Gear il y a presque autant de backtracking, alors allez retenir quelle carte ouvre quoi sur une si grande étendue.
D'ailleurs un plan n'aurait pas été de refus, car si on finit par retenir les grandes lignes de l'agencement de la base, retrouver une pièce en particulier peut parfois s'avérer compliqué. Par exemple j'ai été piqué par un scorpion AVANT de trouver l'antidote ; eh bien je n'avais d'autre choix que de me bouger les fesses pour récupérer cet anti-venin. Sans soluce, je n'aurais jamais retrouvé la salle où il se trouvait.
Autre exemple : pour affronter le Metal Gear, il faut 16 charges explosives, quantité que l'on ne peut transporter que si l'on est rang quatre étoiles. Il exige donc d'avoir libéré presque tous les prisonniers du jeu ! Compliqué sans plan.
Bref, disons que le jeu est possible sans soluce, mais vous allez passer de nombreuses heures à tâtonner et il y a peu de chances que cela soit véritablement satisfaisant.
Temps de jeu final : 3h33.
Conclusion : un bon jeu qui a relativement bien vieillis si l'on met de côté son agencement un tantinet labyrinthique !