Quelle idée que d'avoir mis ces deux perles dans MGS 3 Subsistence ! Après tout, apporter un petit cachet nostalgique pour ceux qui voulaient se refaire la grande série depuis ses débuts était un sacré atout pour revendre la Metal Gear HD Collection. Avec un premier Metal Gear titré de 1987, Metal Gear 2 Solid Snake, propose de ressortir son imagination, son ouverture d'esprit, son amour des nanars dans cet épisode bigger, badder et stronger.
Exploiter l'intelligence du joueur au détriment de ses réflexes était l'un des atouts majeurs du premier opus. Ajouter des couches de complexité dans les multiples propositions était sans doute un pari osé mais qui comptait avant tout sur l'adhésion des aficionados déjà conquis. Rien qu'ajouter la reptation aux mouvements, et hop, la palette des possibilités est renouvelée : se cacher dans des espaces, laisser se déplacer les gardes ou encore les caméras qu'on dupe en se cachant sous les lits. De même, en proposant une gestion simpliste du son, les ennemis peuvent être dupés pour faciliter l'accès à certaines zones. Quant à l'oeil des soldats qui parviennent à scruter un peu plus que les lignes directes du premier Metal Gear, cela permet d'éviter ces situations ubuesques pendant lesquelles les ennemis ne nous voient pas alors qu'on est à leurs côtés.
Alors bien sûr, et c'est toujours le soucis avec des vieilles oeuvres de ce jeune média, on assiste parfois à des aberrations rageantes : les ennemis qui arrivent dans l'écran sans qu'on puisse savoir qu'ils vont apparaître, certaines zones qui ne peuvent pas être vues sur le radar et surtout le gros défaut à mon sens qui est l'absence de carte générale. En effet, il est facile de perdre de vue les zones dans lesquelles il est nécessaire de se diriger vers la fin du jeu. Car si l'aventure permet de débloquer des parties du complexe, certains allers et retours nécessitent d'écrire les lieux à visiter ensuite, les tâches à accomplir ou encore les zones à visiter une nouvelle fois, au risque de se perdre un paquet de fois.
Reste qu'entre les personnages débiles, les histoires complètement farfelues (ah la patineuse qui devient espionne...) et les morceaux de bravoure sexiste (quelle finesse d'écriture entre Ellen et Snake !), le scénario met en place une ambiance qui ne sera comme nulle autre pareille. Car entre nanar et actionner bourrin, on imagine mal comment la série aurait pu évoluer en autre chose que des minis méchas qui surveillent des champs de bataille pendant que des nanos robots s'infiltrent dans des super soldats... Et même si le "face palm" n'est pas très loin, le joueur n'a d'autre choix que d'adhérer à cette fiction foutraque et fascinante. Sans compter qu'Hidéo Kojima distille dès cet épisode des allusions à la présence d'un quatrième mur trop présent pour être mis de côté (Kio Marv, cartouches MSX, fan de jeux vidéo, etc.), le dyptique Metal Gear crée une nouvelle mythologie, un nouveau gameplay et lance Kojima dans presque 25 ans d'une carrière emblématique.