Se lancer dans Peace Walker après avoir achevé MGS4, et surtout MGS3, est une expérience assez traumatisante. Si le jeu reprend quelques grands principes du troisième opus, le premier contact n’est guère engageant : missions ridiculeusement courtes divisées en zones honteusement minuscules, impossibilité de s’allonger autrement que pour faire le mort, champ de vision des ennemis réduits à deux mètres (« Eh, qu’est-ce que c’est ?! … Oh, sûrement mon imagination » alors que tu es accroupi face à lui à 2m50 à peine, c’est assez priceless), narration chaotique, Boss pitoyables, OST inexistante, level design d’une pauvreté inconcevable pour un Metal Gear… On se demande clairement si on n’est pas en train de jouer à un bon gros jeu moisi. En fait, on ne se le demande même pas, on en est persuadé.

Et puis le jeu avance, et le scénario se développe. Celui-ci est un hommage géant au personnage de The Boss et à sa relation avec Snake, sur fond de guerre froide et de dissuasion nucléaire. Dans PW, Big Boss sera à la fois émouvant et plus True American Hero que jamais dans ses actes (ce qui ne lui va pas trop). Il rencontrera toute une pléthore de personnages secondaires, certains intéressants, d’autres clichés et illogiques à en mourir. Bref, ce qui fait la force de ce MGS, c’est clairement sa narration centrée sur The Boss, appuyée par des cinématiques - BD d’Ashley Woods de toute beauté et à la réalisation saisissante. Big Boss aura rarement été aussi classe et badass (même si ça n’aurait pas forcément sied aux jeux précédents), et si Kojima abuse un peu des flashbacks larmoyants avec des fleurs et des papillons sur The Boss… bein ça marche diablement bien. Et je pense que plus on a kiffé MGS3, plus on doit kiffer le propos du jeu et son histoire.

De manière générale, tout s’améliore à partir du dernier tiers du jeu. Les niveaux ont toujours un level design aussi pauvre, mais sont plus ouverts et donc passent bien, les Boss deviennent presque sympathiques, le scénario décolle, et surtout on dépense beaucoup de temps et d’énergie dans sa Mother base à envoyer ses gars en mission et à faire des calculs.
On passe donc sur la fin d’un jeu très médiocre à un bon jeu à l’histoire émouvante et presque essentielle au sein de la saga. Comment Snake a-t-il vécu l’après The Boss, comment a-t-il fondé Outer Heaven, et comment est-il devenu celui qu’il sera dans MGS5, ces réponses trouveront (partiellement) réponse dans cet épisode.

Vers la fin, je n’avais néanmoins plus qu’une envie : gérer ma Mother Base entre deux cinématiques faisant avancer l’histoire. Contrôler Snake était devenu un non-plaisir que je m’infligeais pour connaître la suite, un non-plaisir tellement moins intéressant que la gestion de la Mother Base (pourtant pas oufissime non plus).

Un jeu assez moyen donc, mais un MGS à faire pour tous les fans, car il revient sur deux des personnages les plus centraux de la série, et leur incroyable relation.

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le 9 sept. 2013

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