En premier lieu, je vais resituer les choses: ma petite personne a connu cette franchise sur le tard, et les aficionados diront que je n'ai pas commencé par celui qui fait l’unanimité. En effet, le premier opus auquel j'ai joué, c'était il y a une poignée d'années auparavant, le seul épisode sorti sur la console Wii, le décrié Metroid other M. Pour ma part, et je l'affirme avec du recul, je ne comprends toujours pas en quoi il est la personnification du vilain petit canard de cette fratrie. Puisque seule la forme change (la manière de raconter l'histoire et le point de vue adopté pour cette dernière). J'accorde le fait que le gameplay est plus dynamique et nerveux, néanmoins sur ce point, il ne constitue pas un défaut en soi. Pour le reste, la structure, que dis-je la colonne vertébrale reste la même, à savoir: nous incarnons Samus Aran, une jeune femme qui se retrouve seule et démunie (les capacités et armes initiales de son armure disparaissent) sur une planète particulièrement hostile. Notre objectif étant de sortir de ce bourbier labyrinthique tout en glanant ici et là les capacités perdues liées à sa combinaison spatiale.
Tout ça pour dire que cet opus n'a aucun cas réfréné mon envie d'en découvrir davantage, puisque je me suis fait par la suite deux titres en 2D: Metroid Zero Mission et AM2R tous deux des remakes à la sauce Game Boy Advance, mais le second est un jeu non officiel crée par un fan. Il va sans dire que ces titres sont irréprochables.
Et maintenant que j'ai étalé mon modeste parcours au sein de cet univers de science-fiction, je vais aborder ce fameux Metroid Prime. En toute franchise, malgré une refonte graphique d'une qualité inouïe , je craignais qu'il ait un peu mal vieilli en terme de gameplay. Appréhension dissipée au bout de quelques minutes de prise en mains: le jeu a plus de vingt ans d’age (ce qui est gigantesque dans le domaine vidéoludique) et pourtant, on croirait qu'il est sorti cette année. Ce qui est le cas factuellement, mais je me comprends.
Ce qui atteste selon moi la "modernité" de Metroid Prime, dans un premier temps, c'est sa manière de gérer les temps de chargement. C'est simple, il n'y en a quasiment pas entre chaque zone parcourue. Alors, effectivement, au début des années 2000, ce n'était pas quelque chose de nouveau, mais pour autant ce n'était pas non plus la norme en vigueur. L'astuce ici, c'est qu'entre chaque zone, il y a des sortes de SAS qui donnent l'impression qu'on joue, cependant ils sont surtout présents pour pouvoir charger l'environnement suivant. L'illusion est parfaite, car elle s'inscrit dans l'ADN des jeux: on alterne souvent entre des endroits restreints, à la limite de la claustrophobie et des localités plus spacieuses (verticalement, comme horizontalement).
Ensuite, il y a la jouabilité qui n'a pas pris une ride. Notre personnage réagit bien aux commandes, même les phases de plates-formes sont parfaites. Pour tous les amateurs de jeu de tir à la première personne, il faut néanmoins préciser la chose suivante: les phases de shoot ne sont pas hyper exaltantes, ça reste du FPS calibré pour une console. Ceci étant dit, ce n'est aucunement le coeur et l'intérêt d'un jeu Metroid. Il y a toujours eu des affrontements contre des bestioles diverses et variées certes, mais le sel des titres est avant tout l'exploration. Et dans ce registre, il faut admettre que la saga excelle de par son level design fort bien articulé. L'architecture des niveaux est tellement bien pensée, qu'avec un minimum de mémoire et de sens d'orientation, on arrive toujours à s'y retrouver. De plus, je n'ai jamais trouvé une quelconque lassitude à faire de nombreux allers-retours. Parce qu'au delà de la qualité du cadre, il y a la carotte au bout: la quête de l'objet adéquat nous permettant "d'avancer".
Concernant l'aspect graphique, le jeu de base était déjà très costaud lorsqu’il est sorti sur GameCube. Ici, ce remaster ferait presque office de remake tant le bond graphique est époustouflant. Le boulot effectué par Retro Studios, est remarquable. Tout à été mis à jour, que ce soit les textures, les éléments de décors, les jeux de lumière, les effets de particules, les couleurs, etc... C'est simple, nous sommes en face du plus beau jeu de la Switch. Même sur une télévision 4K les défauts visuels sont minimes: tout juste un peu d'aliasing ici et là.
En terme de durée de vie, on en a aussi pour notre argent. Dans le genre aventure/action, un titre qui oscille entre les 15 et 20 heures de jeu, c'est assez généreux. Et ce sont des heures pleines, dans le sens où le gameplay n'est jamais entrecoupé par des cinématiques, et il n'y a pas de quêtes annexes, ni de missions secondaires. Cela dit, on peut toujours regretter le dernier acte consistant à rechercher les douze artefacts Chozos qui sont cachés et disséminés aux quatre coins de la planète Tallon IV. C’est peut être le seul défaut du titre car c'est un peu redondant sur la fin, et ça reste un passage obligé pour pouvoir accéder aux boss ultimes et terminer l'aventure comme il se doit.
Vous l'aurez compris, Metroid Prime Remastered m'a enchanté du début jusqu'à la fin. Je n'ai qu'une hâte, c'est que Nintendo pousse le développeur américain à sortir le reste de la trilogie Prime sur la Switch. Et contrairement à ce que raconte les dernières rumeurs, sortez-les dans un écrin aussi magnifique. Tant qu'à faire, soyez cohérents.