Injouable. Laid. Creux. Tels sont les qualificatifs que j'aurais tendance à employer pour quantifier mon expérience Mirror's Edge. J'avouerai n'avoir jamais réellement compris l'engouement autour de ce titre où chaque personnage bidimensionnel semble exister dans un univers intégralement défini par les codes narratifs des publicités pour le shampoing. Faut pas croire que je ne comprenne pas son discours simpliste à base de : "les corporations c'est trop le mal, tu vois, c'est pour ça que j'adore ce produit de consommation massive produit par une multinationale". Faudrait franchement que je sorte d'une très récente lobotomie pour avoir du mal à percer les secrets d'une intrigue aussi richement ficelée; hein. Ce qui n'est pas le cas, d'ailleurs, je tiens à rassurer tout le monde quant à mon état de santé.
Ce qui me tue avec ce titre - et, dans une moindre mesure, son reboot - reste bien que l'intégralité de la planète semble jouer à un titre considérablement différent de celui que j'ai eu le malheur de me payer il y à de cela toutes ces années. Oui, malheur. Je vous épargnerai mon couplet habituel sur le design hideux d'une ville intégralement de morceaux déclassés de boite de nuit suédoises. J'imagine que c'est un reflet de la culture des créateurs du titre. Passons. C'est comme ça et j'imagine que quelqu'un doit avoir une raison pour avoir créé un univers pareil. Sans-doute était-ce dans le but d'augmenter la lisibilité du système de navigation assez futé qui sert à naviguer le titre. Non, mon problème avec ce titre repose sur un souci bien plus fondamental : son gameplay.
En ce qui me concerne la plus grosse majorité de Mirror's Edge peut être résumée ainsi : vous êtes poursuivi par les chiens du système dans une zone que vous allez entrapercevoir de manière claustrophobique à travers les yeux d'une jeune livreuse irascible mais pourtant héroïque. Ils vous tirent dessus abondamment tandis que vous êtes censé maîtriser un arsenal improbable de boutons qui vous permettent de réaliser de manière approximative - et que vous ne verrez pas, en fait, grâce à cette vue subjective qui fait censément tout l'intérêt du titre - ce que Mario sait naturellement faire avec deux boutons. Ce qui, à mes yeux, revient à tenter de résoudre un Rubik's Cube tandis qu'un bus entier de touristes me donne des instructions dans leur patois local tout en me tirant dessus avec un flingue à billes. Et ça, en ce qui me concerne, c'est pas un jeu : mais une torture.