Mirror's Edge, ou comment faire un doigt d'honneur plein de classe à l'establishment du jeu vidéo contemporain. Le paradoxe, c'est de voir EA éditer un OVNI pareil lorsque toute la clique hypiste des gamers leur casse du sucre sur le dos, sous prétexte qu'ils osent sortir des jeux populaires. Et bien sur ce coup là, pas de doute, ils ont pris des risques.
Un FPS presque sans armes, presque uniquement constitué de phases de plate-forme, centré sur une histoire originale dans un univers très faiblement documenté, à l'esthétique tout en couleurs qui flashent, et sans bling bling d'effets volumétriques ou de particules qui tâchent; ça, c'est en dehors des canons de la mode vidéoludique, et pourtant, c'est précisément ce que nombre de joueurs attendaient depuis des années: un souffle d'air frais.
Car Mirror's Edge ne se contente pas d'être atypique, il excelle dans son originalité: un propose des séquences de plate-forme à la fois intuitives et épiques, dont l'équilibre entre réalisme et adrénaline se maintient presque sans temps mort durant le jeu.
L'intrigue, quoiqu'un peu plate, semble se mettre correctement au service de ce qui n'est que le premier épisode d'une trilogie. La direction artistique est épurée, sans faille. Le seul véritable défaut réside dans la durée de vie misérable du jeu (trois heures à tout casser), qui laisse le joueur frustré, d'autant que la rejouabilité est plombée par les scripts et la linéarité envahissante du mode histoire.
On quitte Mirror's Edge trop vite, mais impatient de voir le chef d'oeuvre promis par une telle mise en bouche.