Les jeux d'horreur, c'est vraiment vraiment pas mon truc. Incarner le protagoniste d'un scénario terrifiant à la première personne, mes nerfs n'y tiennent guère. Et pourtant mon penchant patriotique de jeune helvétique m'a tendu un piège fourbe mais bien alléchant : MUNDAUN, un jeu suisse et "dessiné" à la main.
Alors en séjour aux Grisons, là où se déroule l'action du jeu, je plonge ma chambre d'hôtel dans l'obscurité et je me lance une partie de ce trip alpin à l'aspect étrangement apaisant et pourtant affreusement glauque. Ce qui saute rapidement aux yeux en dehors de l'aspect visuel, c'est bien l'ambiance. Les sons alpins accompagnés d'une musique étrange donnent le sentiment de vivre un rêve éveillé, une sensation qui se doit aussi aux réactions lunaires du protagonistes qui se retrouve face à des phénomènes trèèèèèès étranges sans jamais froncer des sourcils ("ça alors, mon grand-père carbonisé") et aux séquences nocturnes qui ont tout d'une partie Minecraft. Et justement, parlons-en de la nuit : c'est là où Mundaun m'a pétrifié. Déjà le jeu fleurait bon le malsain de jour, mais de nuit c'est l'horreur. Alors de sortie, ces saloperies d'hommes-pailles m'ont tout simplement terrifié, si bien que même à la fin du jeu je craignais encore de les affronter ces bâtards ! Et c'est pas les ennemis flippants qui manquent, l'un d'eux étant littéralement invincible et incroyablement puissant. Pourtant, Mundaun se veut comme étant un conte plutôt qu'une histoire horrifique, et il réussit bien. L'histoire est intriguante, un poil charmante, et bien amenées par des dialogues en Romanche. Les quelques puzzles qui ponctuent le récit m'ont souvent donné du fil à retordre, mais ça c'est probablement parce que je suis nul à cet exercice, alors je pardonne. L'utilisation de l'inventaire est quant à elle relativement agréable, préparer du café ou foutre le feu à des hommes-pailles n'ayant jamais été aussi réconfortante. Tout ça emballé dans un design étrange mais charmeur grâce au style dessiné des graphismes. Mais il faut se l'avouer : ça reste des textures appliquées sur un jeu qui serait en soit assez lait et simple visuellement.
Pour un premier jeu d'horreur, Mundaun est une très bonne surprise et me rend fier de mon pays. C'est un jeu qui dégouline de passion sans prendre les joueurs pour des idiots. Par contre, même si je prenais mon pied, j'avoue avoir été heureux de quitter cette montagne qui commençait à vraiment me mettre mal à l'aise, même de jour. Saletés d'hommes-pailles !