(Critique rédigée après une vingtaine d'heures sur le jeu, j'ai fait la fin A et B).
Pour commencer, nous n'allons pas nous mentir : Nier est un jeu assez laid pour de la PS360. Globalement le joueur à l'impression d'être devant un jeu de la précédente génération de console upscalé en 720p. Seuls l'eau et les effets utilisés lors des attaques magiques sortent du lot. Le jeu est de plus assez vide dans ses environnements, même si pour ce point nous pourrions presque dire que le scénario justifie cela. Mais comme pourrait le dire Weiss, un livre ne se juge pas à sa couverture et Nier le démontre avec brio.
En effet le monde de Nier est vide dans le sens ou une grande partie de la carte est inoccupée, mais il est surtout vide d'espoir. En effet Nier est un des jeux les plus triste qu'il m'ait été donné de jouer. Nier peint le portrait d'un monde sur le déclin ou la mort est omniprésente, que ce soit dans les conversations avec les PNJs, les quêtes annexes ou le scénario. Même si le jeu dispose de scènes mémorables et des thèmes variés (la maladie, la vengeance, l'amitié), c'est surtout au niveau des personnages qu'il se distingue des J-RPG classique. Nier est par exemple un père de famille bourru, et Kaine est une véritable femme d'action, forte et grossière. Si Emile est assez stéréotypé du jeune garçon timide, Weiss reste un sidekick efficace. Le jeu raconte en fait la terrible histoire de ses protagonistes se battant contre leurs destins. Malheureusement j'ai parfois l'impression que le jeu multiplie les scènes triste et que c'est juste trop, notamment dans la toute dernière heure de jeu.
Personnellement dans mon premier run il n'y a que deux passages qui m'ont un peu bouleversé : L'histoire des deux frères à propos de leur mère (dont l'issue est très surprenantes) et le changement d'apparence d'Emile. La dernière scène de la première partie reste tout de même efficace.
Au delà de son scénario, Nier est également reconnu pour son OST. Et cela est mérité car elle est vraiment très belle, surtout au niveau des chansons (chantées dans une langue fictives) Le seul problème de l'OST est que les même thèmes reviennent assez souvent, ce qui leur fait perdre en impact sur le joueur. De plus sur une quarantaine de pistes, pas mal sont juste des reprises d'une autre piste. Mais ne boudons pas notre plaisir car l'OST de Nier est une voire la meilleure sorti à la fin des années 2000 dans un jeu vidéo. Il faut noter que le doublage anglais est également très réussi, que ce soit pour les personnages principaux ou secondaires.
Les combats de Nier sont assez classiques. Au départ nous avons l'impression d'être devant un beat them all car le joueur n'a qu'à gérer ses esquives et sa garde pour vaincre les ennemis de base. Mais contre les boss le joueur comprends qu'il doit utiliser les pouvoir du Grimoire Weiss. Ses pouvoirs sont assez variés (boule d'énergie, jet de lance, lames qui se déploie du sol ou qui tourne autour de Nier, absorptions d'énergies,etc...) mais malheureusement on se retrouve a tout le temps utiliser qu'un ou deux d’entre eux car ce sont de loin les plus adaptés au corps à corps ou au combat à distance. Si les combats contre les ennemis de base consiste surtout en du bourrinage, les batailles contre les boss demande une bonne gestion des pouvoirs et des soins (via objet), ainsi que d'apprendre par cœur les patterns de l'ennemi. La qualité de ses combats est assez variable mais certains sont tout de même vraiment réussis et bien mis en scène. Le jeu est assez corsé à certains moments de la premières moitiés du jeu mais est assez simple durant la seconde.
Il est assez évident que le faible budget alloué au jeu à conduit les créateurs a revoir leurs ambitions à la baisse. En plus du faible soin aux graphismes, cela a entraîné le fait de devoir refaire certains donjons deux ou trois fois. Donjons dont la qualité est très variable (heureusement le plus mauvais du jeu ne se fait qu'une seule fois), allant du mauvais au correct. Malgré cet handicap financier, les équipes de Cavia ont implémenté trois villages, dont celui de Nier servant de hub central. Il y a également une zone ouverte, mais malheureusement assez restreinte. Il est amusant de noter qu'en son époque, Final Fantasy XIII devait avoir un budget au moins six fois plus élevé et ne proposait aucune ville. Le joueur passera également les quêtes annexes pour la plupart assez inintéressantes et répétitives (trouver X objets, le ramener à un tel,etc...). Le jeu propose également des mini jeux de pêches et de jardinage, assez médiocres (ce dernier permet surtout de s’enrichir très vite). Nous pouvons également déplorer les scènes entièrement textuelles, malgré les musiques très agréables les accompagnant et que l'écriture soit très soignée.
Après 18h sur le jeu et avoir fini le jeu, j'avoue que je ne comprenais pas la fascination de nombreux joueurs pour Nier. Puis j'ai commencé le New Game + et j'ai compris. Ce mode permet de reprendre le jeu vers le deux tiers en conservant le niveau et l'équipement acquis. Il est donc totalement inintéressant au niveau de l’expérience de jeu car tout les boss deviennent une promenade de santé. Mais il propose de voir l'aventure sous de nouveaux points de vues ce qui entraines des scènes déchirantes, bien au dessus du premier run. Personnellement, je n'avais jamais vu un tel twist dans un jeu vidéo et j'avoue avoir compris d’où provient l'aura du jeu.
Finalement je ne sais pas qui a raison entre la critique, assez sévère avec le jeu, et les fans. Selon moi Nier est un jeu qui accuse certes de nombreux défauts technique et de rythme, mais qui propose également un scénario très touchant et une OST remarquable qui font de lui un immanquables de la génération. Surtout il est important d'accorder deux ou trois heures de jeu au titre après la fin, car le meilleur se trouve dans la seconde vision proposée.