- Fins A, B, C, D et E terminées en 63h.
Il y a 11 ans, je me souviens avoir zappé sans regret la version Gestalt sur PS3 car mon contact avec le taf' de Cavia concernant l'horrible saga Drakengard m'avait laissé un souvenir amer: le casting était très intéressant mais la technique et le gameplay vomitifs m'avaient découragé à en voir le bout. Et puis Nier version papounet dans Gestalt avait une vraie gueule de cul, très moche. Heureusement, la patience étant toujours récompensée, découvrir ce titre aujourd'hui dans sa plus belle et complète version est un luxe qu'il ne faut pas s'interdire. A travers ce puzzle narratif fantasy/steampunk noir, cynique et absurde, Taro aime nous démontrer à plusieurs reprises qu'il a perdu bien tôt son innocence dans la vie. Il va aussi en profiter pour égratigner quelques mécaniques du RPG en ciblant le concept des quêtes annexes. Pour cela, le créateur tordu va se réincarner en grimoire parlant (Weiss, brillament doublé) et troller abondamment le joueur via Nier, son avatar. "Pourquoi tu aides sans arrêt des gens que tu ne connais pas?", "J'en peux plus de ces aller-retours inutiles et incessants." ou encore "Oublie la téléportation, c'est trop dangereux!" nous donne déjà une vague idée du bourbier dans lequel on met les pieds... du moins au début. Au moment où j'ai affronté le premier boss de l'Aire avec l'obsédant "Cold Steel coffin" de Keichi Okabe, là j'ai compris que le jeu me disait: "S'il te plaît, continue et découvre-moi." Car si Nier a pu sortir un peu de l'ombre à l'époque, c'est parce qu'il possède l'une des plus hypnotiques OST du J-RPG. Par son boulot, Okabe a sauvé Nier et donne vie à des environnements Ô combien ternes dans lesquels on n'a pourtant pas envie de s'attarder plus de 10 secondes. Enchaînons avec un autre gros point fort: le gameplay fun et dynamique. Ce remastered aux moyens AA est très agréable à jouer et possède une progression assez souple. Les aller-retours sont par la suite raccourcis par des voyages en barque, réduisant de moitié le trajet. Chevaucher un sanglier géant permet aussi de traverser les plaines plus vite, et puis le semi-open world n'est pas si grand que ça. Jouer à Nier uniquement pour sa fin A n'a aucun sens. Persévérez à lancer le second run et si vous arrivez à accrocher dès les premières minutes, dites-vous que c'est gagné.
Points positifs:
+ L'OST, qui installe l'ambiance.
+ Les combats spectaculaires face aux boss.
+ Kainé, unique héroïne de J-RPG qui jure comme un charretier tout en avançant dans l'intrigue les fesses à l'air. Dieu merci, la censure l'a épargné.
+ Les angles de caméra basculant pour varier le gameplay. (Shoot & beat'em all, plate-formes, survival à la RE...)
+ Le combat final et ses conséquences.
+ Un univers sombre qui donne l'envie d'en savoir plus.
Points négatifs:
- Dénoncer l'absurdité des quêtes annexes en nous imposant d'innombrables aller-retours, ben oui c'est absurde.
- Revisiter le temple oublié ou la montagne de robots, encore et encore...
- Les phases "lecture de roman" qu'on est tenté de zapper.
- La chronologie de l'univers est incomplète malgré l'histoire des armes. Heureusement, elle est disponible sur le net, traduite d'un guidebook sorti uniquement au Japon.
Article illustré sur le blog.