Certains considèrent le domaine du jeu vidéo comme un simple objet de divertissement sans aucun réel intérêt, et surtout sans la moindre once d'originalité. Pourtant, il y a certains jeux que l'on pourrait facilement comparer à des oeuvres d'arts, comme Okami, un jeu japonais sortie en 2007 sur PS2 puis en 2009 sur la Wii, pourvu d'un univers poétique remarquable.
Dans ce jeu, on incarne Amaterasu, une déesse de la nature réincarnée en louve blanche qui, accompagnée d'Issun, une sorte de liliputien, va devoir rendre ses couleurs à un monde médiéval envahi par les ténèbres: Le Grand Nippon. Au niveau du gameplay, Okami s'inspire franchement d'une licence autrement plus connue: Zelda. On a donc affaire ici à un mélange d'action-aventure en monde ouvert, avec des Donjons, des plaines, des villes, et une quantité fabuleuse de personnage secondaire. Cependant, cette ressemblance avec Zelda n'est pas du tout dérangeante, surtout que le jeu réussit suffisamment à tirer son épingle du jeu avec par exemple la possibilité de pouvoir contrôler les éléments avec un pinceau céleste, où le système de combats, nerveux, qui ne conviendra en revanche qu'aux initiés.
Mais ce qui fait toute l'originalité du titre, et une grande partie de son intérêt, c'est son univers: Okami est pourvu de graphismes en cell-shading plutôt épuré que l'on ne trouve nul part ailleurs. Ainsi, on aura perpétuellement l'impression de se déplacer dans une estampe japonaise vivante de type lavis; d'ailleurs, l'hommage au Japon ne s'arrête pas là puisque la carte du monde que l'on explore a la forme du Japon, et bon nombre d'éléments, comme les dieux, sont issus de la mythologies nippones. De plus, la bande-son ne fait que renforcer l'immersion du jeu, malgré quelques thèmes un peu moins réussis que les autres. Rajoutons à cela un humour pas piqué des vers, et l'on peut facilement affirmer que vous ne verrez pas passer les quarante heures de jeu qui vous mèneront au bout de l'aventure, sans compter les quêtes annexes. Le seul reproche que l'on pourrait faire au titre est son manque de difficulté, même si vous aurez quand même parfois affaire à des moments ardues et à des énigmes tordues.
Sur tous les points, Okami est un exemple de jeu parfait et, malgré son véritable succès auprès des critiques, il s'est très peu vendue, quel que soit son support. En tout cas, de part son univers poétique et onirique, il reste un chef-d'oeuvre incontestable, qui marquera tout joueur l'ayant essayé.