Le nouveau projet du studio People Can Fly, à l'origine de Gears of War: Judgment et Bulletstorm, propose aujourd'hui sa vision du TPS Looter. Mais Outriders tient-il la comparaison avec les ténors du genre ?
Dès la parution de sa démo quelques semaines avant la sortie officielle, le nouveau TPS a été comparé par le public à Destiny ou encore The Division. L'autre inspiration évidente était également celle de Gears of War, licence sur laquelle le studio a également travaillé à plusieurs reprises. Après les différents essais limités aux niveaux disponibles sur la démo, le constat se trouvait loin d'être glorieux. Qu'en est-il réellement de la version complète ?
Un scénario respectable souffrant d'une mise en scène inexistante
L'histoire de Outriders est simple et efficace. Dans les grandes lignes, il s'agira pour une équipe d'humains altérés par des supers pouvoirs de coloniser une nouvelle planète du nom d'Enoch afin d'y établir une vie après la Terre. C'est évidemment très caricaturé de ma part, mais l'idée est là. Après avoir terminé l'aventure principale, l'impression d'avoir suivie une bonne histoire de science-fiction digne d'une agréable série B est ressentie. Enrichi d'innombrables documents à récolter, Outriders réussit à développer son lore et son background sans difficulté. La compréhension de l'univers devient alors plus évidente et l'ensemble constitue un tout cohérent.
Malheureusement, les dialogues souffrent d'une écriture en demi-teinte. Pour ne rien arranger, les cinématiques se résument à des champs contre champs mollassons et des scènes d'actions à la hauteur d'un Steven Seagal en fin de vie. Cet aspect du jeu ne gâche en rien les qualités de gameplay du titre.
Tirer, se mettre à couvert, tuer pour soigner ... La boucle est bouclée
Si je devais résumer le gameplay de l'aventure, je pourrai dire qu'Outriders est un savant mélange entre Gears of Wars et Destiny. Les inspirations ne peuvent être niées et cela ne ternie en rien le plaisir de jouer. L'action consiste simplement à éliminer des ennemis ,humain ou "Aliens" arènes après arènes ... L'ensemble s'imbrique au sein d'un aspect très couloir où le level design laisse transparaître un manque d'inspiration frappant. Sans être totalement horrible, l'agacement des arènes se récapitule parfois à plusieurs niveaux, parfois à un terrain très allongé, parcourus de plusieurs points de couverture.
Afin de casser la monotonie, Outriders se dote d'une fonctionnalité faisant toute la différence. Les pouvoirs. Ces derniers sont distribués au travers de 4 classes différentes. Il existe le Technomancien (attaques de zone), le Pyromancer (DPS), Trickster (Assassin/voleur) et le Devastator (Tank) tous associé à un arbre de talent unique. Toutes ces spécificité de classe comportent l'obligation d'utiliser certaines techniques afin de restaurer ses PV. Certaines classes seront plus enclines à cela que d'autres. Ce point relève toute l'importance de la possibilité de parcourir le titre en coopération jusqu'à 3 joueurs afin d'offrir une synergie de pouvoirs aux différentes classes. Fort heureusement, terminer le jeu en solo est tout à fait faisable.
Le niveau de difficulté du jeu consiste à choisir des niveaux de monde débloqués au fil de la progression. Si la difficulté devient un frein à votre progression, il est possible de réajuster celui-ci en cours de partie. Attention tout de même à la récolte du niveau des loots qui en pâtira. Progresser dans l'aventure au coté d'un ami avec un niveau inférieur au votre devient alors un problème, puisque l'ajustement du niveau de monde reviendra à l'hôte de la partie. Un des joueurs se verra forcément impacté.
Le coté Loot du titre se révèle tout autant classique qu'efficace. Les armes et différentes armures récoltées bénéficient d'une couleur correspondante à la rareté de l'objet, il sera alors possible de les améliorer et d'y intégrer des modes d'armes en adéquation totale à vos différents pouvoirs. De la vente à l'amélioration , tout est classique mais profite d'une bonne finition.
Une bonne technique sans réelle envolée visuelle
Du coté visuel, Outriders se dote d'une technique tout à fait respectable surtout sur les consoles de dernières générations. L'ensemble est fluide et tient bien la résolution en 4k dynamique. Sur PS4 et Xbox One, le constat est en deçà et nécessite d'être habitué aux genres en 30FPS. Sans bénéficier d'un génie hors-norme, les environnements tiennent bien la route et offrent des paysages éclectiques. Parcourir une forêt, une montagne enneigé ou un désert donnent des perspectives de voyage tout à fait réjouissante. Quant aux bestiaires, il est fâcheusement répétitif et il ne sera pas rare de croiser les mêmes types de monstre au sommet d'une montage que dans un désert aride. Dommage. De plus, la Dualsence de la PS5 ne bénéficie d'aucune adaptation.
Un bon Endgame ... qui n'évoluera pas
Dès la sortie, le studio a tenu à spécifier qu'Outriders n'était pas un jeu "As Service". Comprenez par là, que vous aurez bien le jeu "final" entre vos mains et que rien d'autres ne viendra s'y greffer. De mon coté, je suis actuellement à une trentaine d'heures sans avoir totalement terminé le End Game. Je reviendrais (probablement) mettre à jour ce test quand j'aurai terminer ce segment agréable jusqu'à maintenant.
En coopération ou en solo, Outriders propose une aventure fun et accessible aux nouveaux venus dans le genre du Shooter-Looter. Sans jamais réellement innover sur la formule, le jeu du studio People Can Fly offre des bonnes sensations mais tombera probablement dans l’oubli face à son incapacité de proposer de futures mises à jour. Toujours trop classique dans ses intentions, la construction du jeu reste plaisante sans jamais atteindre des sommets. C’est donc très clairement un résultat en demi-teinte de mon coté, même si j’ai pris beaucoup de plaisir à arpenter le jeu.
TEST DISPO SUR https://www.nextplayer.fr/