Pour son premier FPS, Blizzard s'inspire de ce qui se fait de mieux en multi depuis 10 ans : le TF2 de Valve. Overwatch est donc un FPS de classe qui se joue en équipe contre équipe, ici à 6 contre 6, sauf qu'au lieu d'avoir 9 classes de personnages et leur inventaire de 3 armes, on va avoir 21 héros (et sans doute d'autres qui sortiront régulièrement sur le modèle des moba) avec une seule arme et des pouvoirs à cooldown, généralement deux plus une ultimate. Certains personnages sont plus offensifs, d'autres plus défensifs, d'autres excellent pour encaisser les dégâts et d'autres pour supporter l'équipe. On retrouve notamment les archétypes des personnages de TF2. Certains y verront un hommage appuyé, j'aurai tendance à penser qu'on est quand même à la limite du plagiat éhonté (surtout pour l'ingénieur, le soldat, le démo et le médic), mais passons.
Dans les grandes lignes, la recette TF2 fonctionne à son plein potentiel. Le jeu est plutôt fluide, dynamique, agréablement coloré et offre une bonne lisibilité. L'action reste quand même plus lente et les sensations armes en mains ne sont pas fulgurantes, ce qui est un peu dommage pour un jeu de tir. Les modes de jeux, calqués également sur les grands classiques (king of the hill, capture the point, payload), démontrent leur solidité, à défaut du brin de fantaisie qu'on aurait pu espérer. Enfin, chose rare et hautement appréciable : tout le contenu est disponible à l'achat, il n'y a rien à débloquer hormis du cosmétique et il n'y aura vraisemblablement pas de DLC payant.
La grosse différence se révèle être ces fameux pouvoirs à cooldown. Le fait de jouer avec des capacités limite l'impact de la précision du joueur et les exploits individuels pour privilégier les timing d'attaque/défense et la coordination avec les autres joueurs. Presser le bon bouton au bon moment, synchroniser ses capacités avec son équipe aura souvent plus d'impact qu'une visée irréprochable. De plus, chose frustrante pour les vétérans des FPS, ces cooldowns ralentissent considérablement le rythme de jeu en rendant impossible des enchainements pour les actions qui donnent de la mobilité : un rocket jump toutes les 8 secondes avec Pharah, et un sticky jump toutes les 8 secondes pour Chacal. Je note enfin que de nombreux ultimates n00b friendly se révèlent complètement abusifs comme de l'autoaim ou du wallhack, considérés comme du cheat sur la plupart des FPS compétitifs.
En tant que vétéran TF2 et plus largement vétéran des FPS multijoueurs, l'impact trop important des capacités et la mise en retrait du "skill" est mon principal reproche. D'un autre côté je peux comprendre la politique de Blizzard, cette volonté de faire un jeu accessible au plus grand nombre, y compris aux joueurs consoles dont les capacités à la visée ne sont pas des plus flamboyantes.
Au final je pense qu'Overwatch est un bon jeu d'équipe, assez fun, sans être un excellent FPS. Il fait à peu près tout ce que fait TF2 en moins bien et surtout il récompense davantage ceux qui utilisent leur cooldowns cheatés que ceux qui savent viser. Assez unique dans sa catégorie de FPS pour n00bs, il saura certainement se trouver un public.