Hostile Drive

Deux heures. Voilà le temps que Pacific Drive m'a fait perdre le premier jour. Deux longues heures de ma vie que je ne retrouverai jamais. Ce jeu ne vous veux pas du bien. Et ça, ça fait du bien...

Je me souviens... C'était un dimanche. En grand amateur de jeux de survie je décide de m'essayer à ce nouveau jeu "Pacific Drive". Au début tout se passait bien. Jamais je n'ai pu entrevoir la dure fatalité qui allait s'abattre sur moi quelques heures plus tard.

Mes premiers pas (ou plutôt mes premiers tours de roues) s'y déroulaient à merveille malgré la dangerosité de l'univers dans lequel Pacific Drive nous fait évoluer. Après avoir parcouru les premières zones infestés d'anomalies qui essayaient de saboter mon véhicule tout les vingt mètres, après m'en être sortie à chaque fois sans trop de soucis, malgré que le jeu ne permette pas de sauvegarder notre progression en dehors du garage (qui nous sert de base), La confiance était là. Il était temps d'upgrader mon véhicule mais pour cela il fallait s'aventurer encore plus loin dans la zone, accomplir les taches qui m'était confiées et surtout récolter un certain nombres de ressources sur le chemin.

je m'exécutai sans trop de crainte. Il me fallait traverser trois zones pour arriver sur le lieu de ma quête. Parfait. bien que la première était quelque peu déserte, elle m'a permis de scanner trois nouvelles anomalies. La zone suivante c'était le jackpot, deux parcs à mobile-homes servant de laboratoires en moins de 500m et dans la plupart s'y trouvait des ressources rares qu'il me manquait cruellement, tel des produits chimique nécessaires pour crafter le mastic qui me permettrait de maintenir mon véhicule en état (en tout cas, dans un meilleur état que celui dans lequel je l'ai trouvé...). La routine de prospection était maitrisée : tu te gares au frein à main à proximité d'une habitation, tu sautes de la bagnole pied de biche en main, à l'intérieur tu exploses les cadenas et vitrines, tu rafles tout (pas le temps de faire le tri), balances tout dans le coffre, tu redémarres et tu recommences habitation suivante. En journée la rapidité est la clef pour éviter la nuit et ses dangers.

Bref, j'en profitai pour parcourir toute la zone en écoutant des morceaux de Country et Blue Grass que l'autoradio arrivait à capter tout en remplissant ma voiture de divers trésors quand enfin, après 1h30 de route, de prospection et de lutte pour ne pas tomber dans les pièges posés par les anomalies, la dernière zone était à portée. La tâche qui m'incombait n'était pas aisée d'autant que la nuit venait de s'abattre. Il me fallu pas moins d'une demie heure pour faire le tour de la zone et activer d'énormes antennes. Sauf qu'une fois la dernière activée le piège commença à se refermer. Une sorte de tempête radioactive m'entoura de toutes parts. il ne me restait que quelques secondes pour atteindre le point d'extraction. Pied au plancher, un oeil rivé sur la route et l'autre rivé sur le GPS, je détallait du mieux que je pouvais en essayant de ne pas regarder le cataclysme poindre et enfler dans mes rétroviseurs. Voilà 2 heures que je n'avais pas pu sauvegarder mon coffre était rempli de trésors acquis à la sueur de mon front et j'avais accompli ma quête. Seulement il me manquait une information cruciale : le jeu ne te fera pas de cadeaux. Je l'ai compris quand ma voiture s'est retrouvée sur le toit et que j'ai vu la tempête radioactive se refermer sur moi.

Écran noir.

Quand j'ai repris connaissance j'était de nouveau au garage, ma voiture fracassée comme jamais, il me manquait une roue et deux portières et surtout mon coffre était... Il était vide, gast ar c’hast !!! Toutes les ressources rares me permettant de réparer mon véhicule avaient disparu, seulement les dégâts subis par ce même véhicule étaient eux, encore bien présents. Pour couronner le tout ma quête était considérée comme échouée et évidemment ma progression a été sauvegardée à la seconde ou j'ai réapparu dans la base...

En gros le jeu était en train de me dire que les deux dernières heures de ma vie n'avaient jamais existées. Ou pour être plus précis seuls les effets négatifs des deux dernières heures ont existés.

Oui je l'avoue, à ce moment là j'ai rage quit comme un vulgaire joueur de fortnite !

Moins de 10 minutes après j'ai finalement relancé le jeu car, malgré qu'a ce moment là je le haïssais de tout mon être, je me suis rendu compte que je l'aimais tout autant.

Et il m'a fallu en passer par là pour qu'ensuite chacune de mes décisions soient mesurées et réfléchies plus que nécessaires pour éviter de revivre une telle débâcle.

Pacific drive n'est pas le jeu de survie parfait, non. De la répétitivité contrebalancée par de l'originalité qui fait du bien. Peu de surprises mais un lore et une histoire intéressante. Une BO canon composée des quelques morceaux que l'on arrive à capter à la radio, malheureusement en trop petit nombre. L'important à retenir c'est que les quelques défauts sont toujours compensés par une formidable immersion.

Ceci dit, un défaut de taille, si comme moi tu n'est pas parfaitement bilingue : le manque de VF. A savoir que, dans ce cas précis, j'em***** (embrasse, bien sur) les puristes de "la VO à tout prix" et leur "bah y'a les sous titres", vu que tu passes ton temps dans le jeu au volant, pied au plancher, à essayer de ne pas mourir broyé, carbonisé ou irradié par une anomalie et que ca te demande tous tes meilleurs réflexes et que dans ce même temps l'histoire du jeu t'es narrée à travers les protagonistes qui te parlent à la radio, le plus souvent, quand tu dois fuir la zone et qu'elle essaie de te tuer par tous les moyens, alors, là, non, je suis désolé, lire les sous titres en même temps ce n'est juste pas possible ! Heureusement que l'on a accès à l'enregistrement des appels radio par la suite dans le menu une fois à l'abri au garage, mais bon, c'est plus pareil... Si ces appels radios sont effectués dans le feu de l'action ce n'est pas pour rien.

En résumé, Pacific Drive n'est pas le jeu de survie de la décennie mais qui sait, peut être celui de l'année et assurément l'une des curiosités de 2024.

7,5/10