Persona 3: Reload
8.2
Persona 3: Reload

Jeu de Atlus et Xeen (2024PC)

Persona 3 Reload est le remake du jeu Shin Megami Tensei: Persona 3 sorti en 2008 sur la Playstation 2 et produit par Atlus. Le jeu raconte l’histoire de Makoto Yuki (nom canonique, mais moi j’ai préféré l’appeler Fabrice Éboué), un lycéen qui arrive dans son nouveau dortoir pour se rapprocher de son lycée se nommant Gekkoukan High School et qu’on suivra tout le long d’une année scolaire japonaise. Il y fait la connaissance de ses camarades de dortoir : Yukari, Mitsuru, Junpei et Akihiko ainsi que celle du proviseur. Fabrice, une semaine après son arrivée, subit la pleine Lune. Une période où l’heure sombre est particulièrement concentrée en ombres forte, d’où la présence d’une des douze ombres majeures. Pour sauver Yukari de l’ombre, le protagoniste prend le Evoker de cette dernière. Une arme permettant d’invoquer une persona en simulant un suicide.

Je vais aborder, dans un premier temps, ce qui m’a plu et déplu et/ou énervé dans le gameplay. Puis je vais me concentrer sur l’histoire et finir sur mon avis global sur le jeu.

Avant de commencer à réellement critiquer le jeu, je tiens à préciser que je n’ai pas joué à Persona 3, ni Persona 3 FES et je n’ai pas fait non plus Persona 3 Portable. Donc il est normal que je n’évoque pas l’amélioration de gameplay par rapport aux anciens jeux. De plus je n’évoquerai pas le manque du scénario du personnage féminin de Persona 3 Portable, même si cela est dommage. Cette critique ne contiendra pas non plus le contenu du DLC The Answer parce que je ferai une critique directement sur la page du DLC. Dernier point, le seul autre jeu Persona de la saga principale que j’ai fait est Persona 5 Royal.


Tout d’abord pour celles et ceux qui n’auraient jamais touché à un Persona moderne. Le gameplay est divisé en 2 phases : La phase de vie lycéenne où le protagoniste va améliorer ses statistiques et liens sociaux. Et la phase de l’heure sombre qui va représenter la phase de donjon du jeu. La partie sociale de Persona 3 est le gros point qui fait se démarquer Persona des autres JRPG que j’ai pu faire. Dans cette phase sociale, nous devons augmenter nos statistiques sociales qui se comptent dans Persona 3 au nombre de trois : La connaissance, le courage et le charme. Ces trois statistiques ont chacune 6 niveaux qui augmentent en faisant des activités en ville comme aller manger un burger au fast-food, en travaillant au café du coin ou en sortant en ville avec des amis, par exemple.

En parlant des amis, je dois également les liens sociaux qui sont très importants. Ces relations sont au nombre de 22 et représentent les différentes arcanes du tarot de Marseille (certaines arcanes sont inventées). Elles peuvent aller jusqu’au niveau 10. Cela nous permet de découvrir de très agréables histoires individuelles sur des personnages non mis en valeur, voire inexistants dans l’histoire principale. Ce qui rend ces deux mécaniques très sympathiques, c’est le fait qu’elles se complètent très bien, certaines sorties avec les amis du protagoniste vont faire augmenter les statistiques sociales. Et au contraire certaines relations demandent un certain niveau pour être débloquées comme Mitsuru, mon personnage préféré qui demande d’avoir le niveau maximum en connaissance pour commencer à réellement interagir avec.


L’augmentation des liens sociaux a aussi un intérêt pour les phases de donjon du jeu. Quand on obtient une persona avec une arcane similaire, elle devient plus forte et elle obtient plus d’expérience. Et en parallèle, avoir une persona d’une arcane similaire à un personnage facilite l’amélioration de sa relation avec. En cet aspect, le jeu est très bien équilibré. Cependant, passons aux points négatifs.

La partie donjon de ce jeu est affreuse. Nous parcourons qu’un seul donjon de 264 étages nommé Tartare. Tout le long du jeu, nous avançons à l’intérieur. Chaque mois, avec l’avancement de l’histoire, nous débloquons environ 25 étages. Et ces 25 étages étaient franchement désagréables pour moi. Quand je décidais chaque mois d’enfin retourner dans le Tartare, je lançais une vidéo, une série ou un film. C’était à chaque fois une phase très répétitive où je passais 1h30/2H pour faire les quêtes d’Elisabeth, level up pour continuer plus facilement dans les combats de l’histoire et récupérer quelques personas que je n’avais pas encore débloqués. La méthode d’obtention des personas de ce jeu est plus agréable, je trouve, que celle de Persona 5 ou celle de Shin Megami Tensei III qui sont très similaires. Dans ce jeu on obtient par chance une persona avec le tirage de carte qui se fait à la fin de chaque combat où l’on a gagné avec une attaque critique. Alors que celle de Persona 5 consiste à négocier avec l’ombre pour l’intégrer parmi les siens.

Mais le cas qui arrivera le plus généralement pour obtenir une persona c’est d’en fusionner deux autres dans la chambre de velours (et sa musique incroyable). Les phases dans la chambre de velours sont assez plaisantes. J’ai ressenti beaucoup de curiosité en essayant de trouver quelle persona fusionner avec quelle autre pour avoir le meilleur résultat possible, surtout à la fin de ma partie quand j’essayais de me préparer pour aller battre la faucheuse.

En parlant de la faucheuse, j’ai eu une forte déception pendant ce combat. Après avoir farmé pour avoir tous les personas du jeu, j’ai débloqué l’Armageddon, la technique la plus forte du jeu. Et j’ai tué en un seul coup la faucheuse. Ce combat qui m'avait donné tant de défis dans Persona 5 a été détruit par la théurgie. Cette mécanique est très mal équilibrée et beaucoup trop forte. Tout comme une autre mécanique, celle de Fuuka. Il faut savoir que la difficulté de mon jeu était en moyenne. Et ayant eu un mauvais souvenir de la difficulté difficile de Persona 5, je n’ai pas voulu augmenter la difficulté. Et le combo Fuuka + Yukari et éventuellement des items de soins faisait que je ne suis jamais morte pendant le jeu principal (les problèmes sont arrivés pendant le DLC).



Je vais maintenant commencer à critiquer l’histoire. J’aime beaucoup le cadre très mystérieux dans lequel Makoto est transporté dans l’heure sombre sans réellement savoir ce qu’il se passe. Pendant le premier tiers du jeu, le joueur n’a non plus aucune idée et ça me pose un peu problème. Contrairement à Persona 5 qui avance réellement chaque mois avec l’invasion des différents palais et qui représente un réel avancement dans l’histoire. Ce qui n’est pas le cas dans Persona 3 Reload. J’ai vraiment eu l’impression que pendant le premier tiers d’histoire rien n’avançait.

Pour moi l’histoire commence à devenir vraiment intéressante et intrigante à partir de l’arrivée du groupe Strega. Takaya et Chidori sont vraiment des personnages que je trouve intéressants. Cependant, leur camarade Jin est beaucoup plus plat et se contente juste d’être un suiveur de Takaya. J’aime beaucoup Takaya, son rôle de personnage désespéré qui ressemble à un Jésus maléfique (son design est vraiment cool) et qui s’accroche au pouvoir des personas parce qu’il n’a que ça dans la vie est très intéressant. Ce personnage désespéré qui s’oppose au groupe des S.E.E.S devient quasiment l’ennemi principal en créant une secte du syndrome apathique pour donner plus de puissance à Nyx. Quant à Chidori, ce qui me fait beaucoup l’aimer, c’est dans un premier lieu : Son design, j’adore son style vestimentaire de gothique lolita. Et dans un second temps, c’est son évolution au côté de Junpei qui lui a donné une fin plus heureuse que ses deux camarades car elle a pu trouver une raison à sa courte vie, son amour pour Junpei. La scène de la mort de Chidori était vraiment glaçante.

Les autres personnages qui sont assez intéressants pour moi sont Aigis dont l’évolution tout au long de l’histoire permet de faire naître un personnage de plus en plus humain. Et Ryoji/Pharos, au début je ne voyais pas l’intérêt de Pharos, je pensais que c’était un intendant secondaire comme pouvait l’être comme Jose de Persona 5 Royal, mais non (c’était un peu stupide de ma part parce que Pharos n’a ni les cheveux blancs/gris ni les yeux jaunes). Pharos est juste un enfant qui souhaite devenir l’ami de Makoto ; cependant, celui ci disparaît une fois que les 12 ombres majeures ont été détruites. Quelques jours après Ryoji rejoint Gekkoukan High School et intègre le groupe d’amis. À la fin du jeu, on apprend qu’il est en réalité l’héraut du Néant. Il nous révèle également le dilemme important de la fin du jeu. Sa forme en boss final est très belle, je trouve que le design du héraut du néant arrive parfaitement à retranscrire l’aspect divin et relié à la mort que possède le personnage.


Le deuxième élément d’histoire qui rend ce jeu intéressant c’est les Social Link, cette évolution du lien avec les autres personnages du jeu permet de développer des thèmes non présents dans l’histoire principale. Les Social link que j’ai trouvés les plus intéressants sont : l’histoire de Dandy (cocorico) qui doit retourner en France parce que sa tante est décédée, mais il ne souhaite pas réellement partir du Japon et nous promet de revenir. L’histoire de Mitsuru, qui après la mort de son père, doit poursuivre son travail dans la société familiale et va devoir subir un mariage forcé ; C’est avec elle que j’ai établi une relation amoureuse dans le jeu. (D’ailleurs j’accuse Atlus d’avoir repris l’histoire de Mitsuru pour faire le personnage d’Haru dans Persona 5). Et le 3ème Social link que j’adore, c’est Akinari. C’est un jeune homme mourant qui cherche un but à sa vie avant de partir. Le dernier jour de l’histoire, nous pouvons interagir avec sa mère, j’ai trouvé le passage où on lui montre le cahier de son fils très touchant. Je tiens également à mentionner le passage à la fin du jeu où miss Toriumi se rend compte qu’elle a dragué son élève.

Cependant, d’autres histoires ne sont vraiment pas intéressantes. Kenji, j'en ai rien à faire que tu veuilles sortir avec tes profs, tu ne sers à rien. Et je reproche à ces histoires inintéressantes d’avoir pris la place d’autres qui auraient pu l’être avec les membres du S.E.E.S. Pourquoi peut-on avoir des Social link avec les femmes du S.E.E.S et pas les hommes ? J’aurais beaucoup aimé découvrir l’histoire de Akihiko ou d’Agagaki.

Le dernier point d’histoire que je souhaite mettre en avant, c’est la ville. Le monde qui entoure avec Makoto évolue tout au long de l’aventure. Et les passants ont tous une petite histoire à raconter. Et cette évolution du peuple, qui finit quasi totalement apathique, rajoute une ambiance qui m’a beaucoup plu.


Autres points positifs en vrac :

Les graphismes et la direction artistique. J’ai préféré la DA de Persona 3 Reload à celle de Persona 5 Royal parce que les couleurs et le thème me plaisaient plus

Les musiques. Mes préférés sont Mass Destruction pendant les combats et Aria of the soul dans la Chambre de Velours.

Un platine/100 % assez agréable à faire


Points négatifs en vrac :

L’école est trop coupée en zones différentes selon moi, j’aurais aimé que l’école soit un seul gros bout de map et pas plein de petits liés par des téléportations. (Et si le problème à cette exploration est la caméra, il suffisait juste de faire des plans comme ceux de Resident Evil)

Des Social Links pas assez bien répartis. On se retrouve très vite dans l’aventure à finir avec les stats sociales au niveau maximum. Cependant on n’a pas beaucoup de Social Link le soir, donc même si on a fait attention tout le long du jeu pour optimiser les rencontres, on se rend compte à la fin du jeu qu’il reste un laps de temps extrêmement court pour finir tout en une seule partie (pour moi ça s’est joué à moins d’une semaine de la fin).


Pour conclure, malgré ses défauts flagrants, c’est un jeu que je vous conseille parce qu’il raconte une histoire unique, vous fera découvrir des personnages attachants et a un très bon rapport qualité-temps/prix. Ce jeu et sa fin vont rester dans ma mémoire pendant longtemps et font désormais partie de mes jeux vidéo préférés.



Maintenant je m’en vais faire la critique du DLC qui va être un peu moins positive.

(J’ai acheté le jeu version premium 52 euros et j’ai eu environ 70 heures de contenu. PS : je recommande la version standard, la version premium est une énorme douille, payer 30 euros de plus pour avoir uniquement des cosmétiques et les personas des autres jeux et ne pas avoir le pass d’extension c’est une honte.)

CallmeEris

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