Persona 5 est un chef d’œuvre du RPG Japonais mais son cœur véritable était déjà présent dans ce quatrième volet.
La personnalisation des traits de caractère du héros, l'emphase sur son entourage social, l'entremêlement d'un monde fantaisiste et d'un quotidien scolaire , la pression permanente du temps qui passe et bien évidemment la capacité du jeu à véhiculer une formidable synergie de groupe et de rendre la moindre action ordinaire aussi impactante que les péripéties surréalistes qui parsèment son récit.
Persona 5 était bien plus que la somme de ses composants; une œuvre d'une parfaite cohésion où l'esthétique, le gameplay et la narration cohabitaient harmonieusement pour fédérer une expérience inoubliable et il en est de même pour son illustre prédécesseur.
Ici, pas de rébellion sociale contre la passivité des adultes résignés mais une atmosphère beaucoup plus intimiste, à l'image de son cadre de jeu bien plus restreint, et une ambiance inquiétante d'enquête policière, suffisamment oppressante pour vous amener à vous questionner sur vos relations en vous demandant "et si c'était lui?". Persona 5 peut certes se targuer d'avoir grandement affiné sa direction artistique et la fluidité de ses systèmes de jeu (déjà de haute volée dans ce quatrième opus mais clairement en deçà des progrès qui seront accomplis en la matière avec son successeur) mais Persona 4 peut lui tenir tête sans crainte en matière d'immersion dans la routine douce-amère de son héros; des multiples protagonistes qui composent son tissu social jusqu'aux événements, parfois inattendus, qui viendront ponctuer ce calendrier de l'année 2011.
Trois véritables écueils le desservent davantage à l'égard de sa suite :
* Les donjons de Persona 4 n'ont malheureusement bénéficié d'aucun véritable Level Design à proprement parler, se contentant de générer aléatoirement une succession de salles dont seul l'enrobage différera au fur et à mesure de votre aventure; de quoi rendre assez redondant les inévitables Farms à venir durant votre périple (vous en viendrez même à regretter le Mementos de Persona 5!).
*Outre le cheminement particulièrement alambiqué pour l'atteindre, le Boss Final du True Ending propose un pic ahurissant de difficulté; sans doute légitimé par sa nature cachée au sein de ce jeu mais très honnêtement, moi j'ai plus la patience pour ces conneries. :p
*Enfin, Teddie. Teddie, oui. Parce que Teddie est juste super chiant. :p Si vous pensiez que Morgana était déjà insupportable dans Persona 5, vous n'êtes pas prêt pour l'épreuve à venir dans ce quatrième volet.
Quelques maladresses qui impliquent que mon coeur sera toujours dédié au cinquième opus de cette formidable série mais Persona 4 n'en atteint pas moins une excellence qui m'amène à considérer la série des Persona dans son ensemble comme la meilleure saga existante de JRPG.
Et ce n'est pas peu dire!