Persona 5
8.5
Persona 5

Jeu de Atlus et Deep Silver (2016PlayStation 4)

Persona 5 est un jeu difficile à noter. C'est une de ces œuvres sur lesquelles une simple note ne rend pas honneur au travail fourni.


La présentation est parfaite durant tout le jeu. Il y a une certaine cohérence entre la bande-son, les thèmes du jeu, le scénario, les graphismes, et c'est un véritable plaisir d'y passer 95 heures (pour ma part), en tout cas la grande majorité de ce temps. Il est clair qu'il y a un avant, et un après Persona 5. Le jeu élève la barre très haut, et il ne fait aucun doute que les jeux qui auraient la malchance de s'essayer à des reprises ou des imitations du jeu échoueront. Le jeu a sa propre identité, et la maîtrise parfaitement.


Bon, les points positifs ayant été résumés -et largement étendus dans d'autres critiques- il est l'heure pour moi d'aborder les points négatifs.


Tout d'abord, on sentira une certaine répétition au niveau des musiques. L'idée de ne mettre la version chantée (par la superbe Lyn) qu'après une évolution, comme par exemple concernant le thème Beneath the Mask qui est ainsi altéré après le premier donjon, est une bonne idée, mais en pratique c'est assez maladroit. Il y a trois thèmes qui ont cette évolution, et pour le premier c'est une réelle surprise, mais pour le second c'est assez mal géré, car la chanson ne passe pas bien sans paroles, ce qui fait une première partie assez peu efficace, et une seconde trop redondante. Le troisième thème, Life Will Change est géré parfaitement cela dit.


Il y a également un manque de variété pour les musiques des boss. Il y a un thème pour le moment où chaque protagoniste éveille son Persona, un thème pour les combats de boss de Palais (uniquement réservé au propriétaire du donjon, donc) qui est pour le coup décevant, un thème pour les boss importants scénaristiquement parlant (le second thème qui passe de "sans parole" à "avec parole") mais qui... est réutilisé pour la première partie du boss final assez maladroitement ce qui lui enlève totalement son cachet de "spécifique à X", et enfin il y a le thème de la dernière phase du boss final, qui est décevant et bien loin de ce que Shoji Meguro avait pu faire dans Persona 3.


Second problème, les révélations et twists sont trop mal gérés. Lorsque le jeu nous donne une révélation tellement évidente qu'elle n'était pas cachée, on se demande si c'était censé causer une quelconque émotion chez nous. Un autre souci lié à ces points, c'est que le jeu prend bien son temps pour étayer et expliquer ses révélations, ce qui fait complètement perdre son impact. Je donne un exemple totalement faux, mais néanmoins représentatif (ceux qui ont joué au jeu pourront sans doute faire le lien).


Exemple donc, on apprend au début du dernier donjon que Jeanne aimait en fait... les merguez, et non les saucisses ! 3 heures d'exploration après On apprend que Jeanne était en fait... végétarienne ! 3 heures d'exploration après On apprend que Jeanne était en fait... en train de nous mentir !


Non, je n'exagère rien. Ou juste un peu. Pour ceux qui ont terminé le jeu (j'insiste) il s'agit de


la révélation sur Igor. Comme je l'ai dit à un pote sur Discord, 1. Igor est bizarre. -> 3 heures plus tard -> 2. C'était pas le vrai Igor ! -> 3h plus tard -> 3. C'était le grand méchant, le St Graal ! -> 3h plus tard -> 4. En fait son nom c'est Yaldabaoth et voilà son but
C'était trop long pour avoir un quelconque effet, surtout que ça n'avait aucune justification narrative. Yaldabaoth n'avait pas non plus d'intérêt spécifique à attendre de cracher son nom.


Ce qui nous mène au fait que les dix dernières heures sont très décevantes. Un dernier donjon aux puzzles simples et sans aucun aspect d'infiltration, aucune apothéose, un boss final juste... long.


Car le véritable climax du jeu se situe dans l'avant-dernier donjon, et après, ça se dégonfle pour parfois remonter mollement. Le reste du jeu est presque parfaitement maîtrisé, mais la fin est vraiment moyenne.


On peut aussi mentionner les évènements du style "Operation Babe Hunt : P5 Edition" qui sont trop courts et trop peu nombreux pour nous intéresser, l'arrivée trop tardive d'un personnage dans le jeu, la présence de quelques temps morts assez gênants...


Mais au final, peut-on pardonner ces erreurs au jeu ? Au vu de ma note, je pense que oui.

Créée

le 16 juin 2017

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Lautael

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