Persona 5 est, sur le plan du gameplay pur, pratiquement irréprochable. C'est le RPG au tour par tour le plus dynamique jamais conçu : dès lors que l'on maîtrise l'ensemble des raccourcis en combat, ceux-ci s'avèrent parfois plus nerveux qu'un Street Fighter ! La DA est incroyable, et les 100 heures de jeu nécessaires pour en venir à bout ne semblent jamais de trop, exception faite de la première heure qui suit l'intro, trop didactique et verbeuse, et du dernier donjon qui tire un peu sur la corde.
Il reste cependant dans sa globalité un cran en-dessous de Persona 4 pour moi. Si coté gameplay Atlus a peaufiné P5 jusqu'au moindre détail, l'histoire est bien moins prenante que celle de Persona 4, et les personnages ne dépassent jamais la superficialité, malgré de très, très longs dialogues. Mais le plus gênant, c'est le coté finalement assez simpliste, pour ne pas dire rétrograde, de ce Persona, là où P4 abordait (certes pas toujours de la plus subtile des façons) des sujets contemporains comme le genre ou la sexualité. Témoin ces séquences en dessin animé (de plus en plus rares au fil du jeu) qui ne servent au fond qu'à exhiber cuisses et décolletés des héroïnes (qui gagnent toutes au passage, comme par magie, un ou deux bonnets lors de ces scènes).
Heureusement qu'Atlus a pensé à nous permettre de zapper à vitesse grand V la grande majorité des (insipides) dialogues pour pouvoir profiter sans parasitage du coeur du jeu lors du New Game +.