De ce jeu, je me souviens surtout d'avoir achoppé irrécupérablement à un stade (probablement pas bien avancé), où le bouton d'aide (y'avait pas encore de forums internet, je précise pour ceux du site qui sont nés après l'année 2000), sur lequel j’ai cliqué frénétiquement, me répétait de sa belle voix sépulcrale:
— Vous trouverez un objet utile dans la bibliothèque.
Il va de soi que je n'ai jamais trouvé l'objet utile de la bibliothèque (ni même, si ça se trouve, la bibliothèque), et ça avait peu d'importance. J’ai lâché le jeu sans plus de frustation que ça, parce qu'à l'époque,
— ma mutuelle ne listait pas «cyber-addiction» parmi ses consultations remboursables (ni «homéopathie», au fait, mais c'est une autre histoire);
— je n'étais pas encore le compulsif addictif qui avait développé une argumentation wildienne: « nan, mais j't'explique, dans ce cas, «le meilleur moyen de résister à une tentation, c'est d'y succomber… Donc je vais terminer ce jeu en, allez, six-sept heures, et APRÈS je pourrais me comporter comme un individu normal avec des obligations et des réflexes sociaux voire humains. Pas con, hein?»;
— j'avais encore un sens du ridicule, et beugler «rhooognnnntûdjûû, 'vais te dégommer ta raceuuuuuh, tvas trop pas comprendre ta... Haaaaaa, nooooooooon, engeance d'enflure bouffie, qu’est-ce qui vient de se passer ?» en sautant dans tous les sens ne me gênait pas outre mesure, je ne pensais pas que ça POUVAIT porter atteinte à ma crédibilité et ma réputation (le lendemain au bureau de vote).
Tout ça pour dire que je n'ai pas la moindre idée de comment se termine Phantasmagoria et, en vrai, je m’en cogne.