"Un free-to-play pokémon ? Cool, ça passera bien le temps dans le tram ou pour se détendre pendant une pause clope" me disais-je. C’est dans cet état d’esprit que je ma lançai dans ce jeu, et dans celui-là même que je persistai alors même que l’addiction commençait. En effet, on gagne 1 partie toutes les demi-heures, et on ne peut en cumuler plus de 5 de cette manière. Commence alors l’obsession, et on regarde sans arrêt sa montre et l’heure qui tourne, seulement pour pouvoir jouer 1min10 de plus.
Le concept est simple : on a un tableau formé de « briques » qui représentent des pokémon, le but étant d’aligner 3 mêmes pokémon pour former un « link » de façon à taper le pokémon jusqu’à ce qu’il cède. Ensuite, on aura une chance de le capturer. Un Bejeweled MAIS avec des pokémon, simple mais efficace en somme.
On retrouve donc ici des mécanismes propres à l’univers pokémon et plutôt sympathiques pour le coup : ainsi, les types ont une influence sur la puissance des coups et il faut donc bien build sa team à chaque combat, les pokémon, à l’instar de la série principale, possèdent un talent et la nouveauté de cet opus : la méga évolution, qui, lorsque la jauge de link dudit pokemon est pleine, le fait méga-évoluer et donne à vos combos une puissance plutôt appréciable. Les méga-gemmes, quant à elles, se gagnent à coup sûr lorsque l’on triomphe face à un dresseur, tous les 10 ou 15 niveaux. La restriction du nombre de parties n’est pas si dérangeante au final, puisque l’on gagne en plus un joyau échangeable contre 5 parties à chaque victoire face à un dresseur.
Ainsi, les 90 premiers niveaux sont dans l’ensemble plutôt agréables et accessibles à tous, et l’on parvient sans mal à les passer même si l’on recommence occasionnellement 2 ou 3 fois l’un d’eux qui donne davantage de fil à retordre. Le niveau 90 (méga-mysdibule donc) marque un un tournant puisque la difficulté est drastiquement accrue et qu’il est, à ma connaissance, quasiment impossible de le passer sans acheter des « bonus ». Le problème, c’est que pour acheter ces bonus, il faut des pièces, et c’est pièces ne se gagnent globalement que lors de la première victoire de chaque niveau, il faut donc farmer les niveaux précédents pour en gagner assez. Sauf que « farmer » lorsque l’on ne gagne qu’une partie toutes les demi-heures, c’est pas optimal non plus. Tout ça pour dire que ça devient très chiant à partir de ce moment si l’on n’a pas pas envie de mettre la main au porte-monnaie. Les niveaux suivants gardent le même schéma, les niveaux randoms deviennent de plus en plus durs et chaque fois que l’on parvient finalement à passer une nouvelle méga-évolution, c’est pour en retrouver une encore plus hard derrière. Progresser sans céder à la facilité (à l’APPEL en fait) du portefeuille devient lourd et le plaisir est gâché. En outre, les catch-rates sont merdiques et n’ont aucun sens. Bon ça, certes, c’est de l’ordre du détail.
Pokémon shuffle est donc un jeu sympa si l’on parvient à n’y jouer que sur le pouce, occasionnellement, lors de courtes sessions. Pour un total de quelques heures seulement. Au-delà de ça, on constate que l’aspect commercial devient beaucoup trop présent et seuls ceux qui voudront cracher l’oseille pourront réellement en profiter. Alors, peut-être vaut-il mieux payer 8€ pour Pokemon link : battle !, à peu de choses près le même jeu (restrictions différentes, pas de M-E) sorti 1 an plus tôt et en version complète dès le début.