Une licence qui a déjà tout donné

Comme toujours, on commence avec un personnage sans charisme, blablabla, sorti de nul part, blablabla, destiné à sauver le monde, blablabla, pas trop accepté au début Blablabla, puis on lui fait confiance pour sauver le monde, blablabla. Un scénario d'auto identification comme on en trouve maintenant partout. Simple prétexte de narration pour soutenir un gameplay qui se doit en contrepartie d'être irréprochable.

Nous faisons très vite notre entrée dans une université qui veut se la jouer style Harry Potter mais dans laquelle rien ne se passe, excepté un peu de prestidigitation à peine dissimulée qui fait peine à voir. Car faire apparaître tous les personnages correctement dans cet endroit ne semble pas à la portée du commun des mortels ni de la Switch. L'aliasing présent à outrance vient s'accompagner de PNJ qui apparaissent et disparaissent selon la distance, leur vitesse quant à elle, ralentit à mesure qu'on s'éloigne. Des tours de magie qui semblent indispensables pour ne pas que la console prenne feu. Le tout pour un rendu vraiment très laid.

Pas d'histoires initiale, des graphismes bidons, qu'en est-il du gameplay ?

Le levelling de Pokémon on le connaît, trop même. Il suffit d'attraper des pokémons et les entraîner pour être toujours plus fort. Seulement voilà, années après années, c'est la même chose, on combat les mêmes pokémons pour les capturer. Dans Pokémon Violet, les développeurs tentent de casser ce schéma redondant. Fini les combats aléatoires, on peut même envoyer un pokémon sur le terrain en soutien pour combattre à notre place, améliorant l'expérience et nous évitant de devoir attraper la même itération 50 fois. C'est une très bonne chose, peut être le seul ajout qui vaille le coup.

La deuxième chose qui m'a surprise - après les graphismes dégueulasses - c'est le manque de clarté sur la map. Il est très difficile de se repérer au début, je me suis ainsi retrouvé plusieurs fois à marcher dans le sens inverse de ma destination.

une fois la carte maîtrisée, on peut commencer à évoluer dans ce vaste monde qui emprunte son levelling aux metroidvania. Les améliorations de notre monture débloquent des zones inaccessibles au fur et à mesure de notre quête.

Les pokémons justement :

Tous se sont donné le mot pour nous emmerder. A chaque nouveau combat, le pokémon adversaire se donne un plaisir de vous infliger une altération d'état augmentant la durée du combat. C'est désagréable. On notera la diversité intéressante de biomes qui regorgent de Pokémons, trop même. Ça devient vite le bordel avec une faune mélangée sans aucun sens et des pokémons présents en surnombre jusqu'à spawn sur nous, uniquement pour qu'on les attrape plus facilement.

La terra cristallisation :

Une des nouveautés du jeu, une sorte de méga évolution tape à l'œil. C'est immonde. Voir Evoli avec un chandelier en cristal sur la tête, ça tente personne… J'espère.

Les raids :

Empruntés à Pokémon GO, les raids n'ont pas leur place dans ce jeu. En solo, il est impossible de mener à bien un raid difficile, d'autant que l'élément du pokémon combattu n'est jamais celui auquel on s'attend et qu'il est impossible de changer notre pokémon d'attaque ni même de quitter le combat avant le KO. Ici, le jeu nous pousse clairement à jouer avec des amis (et payer l'abonnement Nintendo Online). Ça ne serait pas dramatique si certains pokémon ne pouvaient être attrapés que de cette façon.

les arènes :

Pour vous inscrire à une arène, vous devrez accomplir un mini jeu différent pour chaque. Tenez vous prêt à effectuer du point and clic pour retrouver le professeur dans la foule, faire rouler une olive pour marquer un but ou encore retrouver des heliatronc dans la ville.

Une manière de prouver votre ferveur en perdant votre dignité.

Les combats d'arènes sont clairement trop simples. La difficulté ne réside que dans les formes teracrystallisées, envoyées en dernier recours par les champions, leurs megazords à eux. Seule la dernière arène vous donnera du fil à retordre mais ça n'est pas pour autant plus intéressant.

Bien sûr nous conclurons ces combats par un selfie bien mérité avec notre champion/influenceur adoré, car on les admire, tout comme on admire notre dignité définitivement perdue.

Difficile de faire perdurer une licence dont le gameplay ne peut plus surprendre. La fanbase suffit pour vendre des jeux sans charme ni quelconque intérêt vidéoludique. N'importe quel autre RPG fait mieux par son histoire.

Les développeurs devraient innover pour rendre leurs jeux à la hauteur de la franchise.